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The Woman King
Afro Amazones
Qui n’a jamais rêvé Viola Davis en guerrière sanguinaire ? C’est le cas dans ce film furieusement afroféministe, qui entérine le retour triomphal de la blaxploitation et exhume l’histoire d’une armée féminine ayant réellement existé en Afrique de l’Ouest.
Qui n’a jamais rêvé Viola Davis en guerrière sanguinaire ? C’est le cas dans ce film furieusement afroféministe, qui entérine le retour triomphal de la blaxploitation et exhume l’histoire d’une armée féminine ayant réellement existé en Afrique de l’Ouest.
The Woman King - Afro Amazones
Le film retrace l’histoire extraordinaire des Agojié, une unité de guerrières qui protégèrent le royaume de Dahomey de la fin du XVIIème à la fin du XIXème siècle en Afrique de l’Ouest. Situé en 1823, à l’époque du commerce triangulaire, le récit suit le destin de la Générale Nanisca (Viola Davis), qui entraîne une nouvelle génération de recrues et les prépare à la bataille contre un ennemi déterminé à détruire leur mode de vie…
Une superproduction américaine au coût faramineux, réalisée par une femme [Gyna Prince-Bythewood, à qui l’on doit The Old Guard avec Charlize Theron, ndlr], portée par des acteurs et actrices noirs, valorisant des femmes dans des rôles guerriers ? La chose aurait paru impensable il y a seulement quelques années, et pourtant nous y sommes. Au-delà du film en soi, l’existence même de The Woman King participe d’une petite révolution : celle d’une diversité des représentations, au terme de laquelle le « corps noir » se regarde enfin dans des (super)productions autrefois exclusivement réservées à la blanchité.
Différemment – mais sûrement –, The Woman King partage ainsi avec le récent Nope une même volonté de rendre leur dignité cinématographique aux Noirs : dans le second, celle-ci passe par une réappropriation de leur image et de leur volonté propre, le tout à travers des genres historiquement codifiés (western, science-fiction, etc.) ; dans le premier, elle passe par une valorisation culturelle inespérée, celle du folklore africain, et la mise en avant d’héroïnes noires fièrement émancipées – du patriarcat mais aussi du regard blanc.
UNE VRAIE RICHESSE CULTURELLE
Pour ce qu’il est, The Woman King s’inscrit certes dans la lignée narrative d’autres superproductions. Sa valeur est à chercher dans sa singularité culturelle, qui met en scène un modèle royalement paradoxal : à savoir des figures ultramodernes (femmes socialement valorisées, sans enfant et entraînées au combat) et en même temps très anciennes, puisque le royaume de Dahomey a réellement existé. C’est que la richesse du film réside dans la redécouverte ; en exhumant ces guerrières hors norme, la cinéaste redonne ainsi une puissante valeur à des cultures africaines rayées de l’histoire par les colons.
Surtout, elle affirme que ces cultures ont de quoi inspirer notre modernité d’un point de vue féministe et décolonial. Passé et présent s’entremêlent ainsi avec une belle harmonie dans The Woman King, œuvre profondément actuelle dans ses représentations. Les actrices Viola Davis et Lashana Lynch y sont d’ailleurs filmées dans toute leur complexité : celle de femmes autonomes et désirantes, sensuelles et viriles tout à la fois, à l’image d’un récit où l’on danse autant que l’on se bat.
Visuel de couverture : The Woman King: Viola Davis | Copyright 2022 CTMG, Inc. All Rights Reserved
En salles le
28 septembre 2022
28 septembre 2022