L'École est à nous

Et si on changeait les règles ? Découvrez une école où les élèves font ce qu’ils veulent !

Virginie Thévenot (Sarah Suco), une prof de maths un peu spéciale, profite d’une grève générale dans un collège pour tenter une expérience hors du commun avec un petit groupe d’élèves : leur laisser faire ce qu’ils veulent. Une étincelle qui va enflammer les esprits des ados, provoquer une petite révolution au sein du collège et bouleverser leur vie à tous.

Le réalisateur de l’acclamé Tamara (2016) puis de sa suite, avec Héloïse Martin, sur la « revanche d’une ronde » à l’école, poursuit dans la thématique scolaire mais sur un mode plus critique : dans L’École est à nous, il s’attaque ainsi frontalement à la pédagogie « institutionnelle » et ouvre une nouvelle voie, le tout grâce au cinéma. C’est précisément ce qui affleure pour les quelques élèves restés en classe tandis que les professeurs font grève, dépassés par leurs conditions de travail comme par le désintérêt grandissant de leurs élèves.

Mais ils seront vite bousculés par la nouvelle venue Virginie qui, elle, se désintéresse du système classique de notations et de sanctions appliqué à l’école. Cette originale, qui prône une plus grande responsabilisation des jeunes, va peu à peu se tailler une place à part au sein de l’établissement et donner des ailes aux ados qu’elle encadre.

UNE REVIGORANTE ALTERNATIVE

Très logiquement, et c’est tout l’intérêt du film, le cinéaste se décentre progressivement des professeurs pour s’intéresser aux élèves et à leur expérience, eux à qui l’on propose de faire ce qu’ils veulent. C’est le film d’une génération à renouveler, et c’est à eux de se l’approprier dans leurs termes. Voilà une belle idée de cinéma, au service d’un message puissamment politique : faire confiance à l’intelligence des jeunes, c’est leur permettre de se découvrir intimement et, in fine, de s’émanciper d’un carcan disciplinaire qui étouffe leur individualité, voire qui nourrit leur refus d’apprendre.

Composé d’un casting éclectique et vivifiant, L’École est à nous séduit par sa tonalité optimiste et parvient à communiquer un message d’espoir primordial ; en creux, le cinéaste nous murmure ainsi qu’il suffit parfois d’une étincelle pour accomplir une utopie

^{Visuels de couverture & illustration : Sarah Suco – L’École est à nous | Copyright Julien Panié}