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Shining
Un film labyrinthe
Chef d’œuvre technique et narratif, Shining de Stanley Kubrick ce sont aussi les performances immanquables de Jack Nicholson et Shelley Duvall. Le film sera présenté en séance UGC Culte le jeudi 28 avril.
Chef d’œuvre technique et narratif, Shining de Stanley Kubrick ce sont aussi les performances immanquables de Jack Nicholson et Shelley Duvall. Le film sera présenté en séance UGC Culte le jeudi 28 avril.
Un hôtel isolé et hanté, une chambre mystérieuse où des meurtres ont été commis jadis, un écrivain que la folie envahit peu à peu et qui en vient à menacer sa femme et son fils, une histoire où le passé, le présent et l’avenir se répondent et se confondent… Il y a dans Shining tous les ingrédients d’un film d’horreur traditionnel. Mais c’est sans compter le génie de celui que Scorsese voit comme l’un des meilleurs cinéastes de l’histoire du cinéma. Une fois encore, comme il l’a fait avec Les Sentiers de la gloire, Orange mécanique, 2001 : l’Odyssée de l’espace et Barry Lyndon, Kubrick transcende le genre qu’il aborde.
En s’appropriant littéralement le roman de Stephen King (qui, en tant que spectateur, adorera le film mais qui, en tant qu’écrivain, détestera l’adaptation de son livre), il signe tout simplement un grand film devenu, avec le temps, un classique dont de nombreuses scènes, de nombreux dialogues, de nombreux décors sont encore culte aujourd’hui. Un chef-d’œuvre stylistique, un film-labyrinthe qui défie toute explication rationnelle et n’en finit plus d’alimenter l’imaginaire collectif.
UN MONUMENT DE MISE EN SCÈNE
A l’exception de quelques scènes filmées en extérieur aux Etats-Unis, Kubrick a décidé de tourner le film en Angleterre, où il a fait reconstruire en studio, grandeur nature, la façade d’un véritable hôtel de l’Oregon. Stephen King avait imaginé des bordures de buis taillés en forme d’animaux autour de l’hôtel, cela donne à Kubrick l’idée de ce labyrinthe de verdure et de neige qui va être tout à la fois le lieu de perdition du héros, le miroir de l’hôtel aux couloirs insensés et à la moquette tout aussi insensée, et la métaphore du film lui-même.
D’autant que Kubrick a choisi de filmer cette histoire qui mélange les désordres psychologiques et les manifestations surnaturelles avec un nouvel outil : le Steadicam, une caméra fixée avec un harnais au caméraman et donc d’une grande stabilité, qui permet des mouvements d’une fluidité hallucinante (Shining deviendra d’ailleurs le film référence du Steadicam). Ce sera comme si quelqu’un surveillait, épiait, suivait les personnages, comme si l’hôtel lui-même devenait le narrateur des évènements dont il est témoin…
Accueilli d’abord fraichement – Kubrick fera même quelques coupes après la sortie en mai 1980 – le film deviendra vite un succès et même une référence. Revoir Shining aujourd’hui sur grand écran est l’occasion d’apprécier à sa juste mesure son incroyable beauté formelle et sa terrifiante puissance. Et de s’interroger inlassablement sur son mystère… Immanquable.
Texte : Jean-Pierre Lavoignat – Visuels de couverture & illustration : Jack Nicholson, Lisa Burns et Louise Burns – Shining | Copyright Warner Bros.
16 octobre 1980