Renate Reinsve

illumine Julie (en 12 chapitres)

Présenté en compétition au Festival de Cannes cette année, Julie (en 12 chapitres), le dernier long métrage de Joachim Trier (Plus fort que les bombes) a offert un Prix d’interprétation féminine à la fascinante Renate Reinsve, dont c’est le deuxième rôle après Oslo, 31 août (sorti en 2011) du même cinéaste. C’est dire combien son jeu sert ce film très intime du réalisateur norvégien.

À bientôt 30 ans, Julie ne parvient pas à donner une ligne claire à sa vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel (campé par l’acteur fétiche du réalisateur, Anders Danielsen Lie), elle rencontre le jeune et séduisant Eivind. Un pitch relativement simple pour Joachim Trier après Thelma (2017), qui empruntait un registre plus fantastique. Dans Julie (en 12 chapitres), il interroge la multiplicité des choix, tout comme les interrogations que l’on connait sur ce qui aurait pu être, et ce depuis le point de vue de cette Julie aux prises avec des réflexions existentielles.

Ce personnage, longuement travaillé à l’écriture par Joachim Trier, est traversé par d’intenses conflits intérieurs. Le réalisateur a même qualifié sa Julie « d’imperfectionniste » tant elle porte en elle un versant autodestructeur, qui se lit notamment dans la façon dont elle sabote ses relations amoureuses. Un tempérament qu’embrasse très justement Renate Reinsve, 33 ans, comédienne qui envisageait de se reconvertir au moment où le cinéaste norvégien l’a contactée pour le rôle. Elle a joué une place importante dans la construction du personnage – aussi bien dans sa légèreté que dans sa profondeur.

Un talent indéniable à découvrir sur grand écran dès le 13 octobre.