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MOULIN ROUGE
UGC Culte
Un véritable feu d’artifice – visuel et sonore –, un film ébouriffant, foisonnant, baroque, d’une inventivité folle, d’une belle audace et d’une grande liberté. C’est le Moulin Rouge de Baz Luhrmann à retrouver dans les cinémas UGC ce jeudi 25 novembre.
Un véritable feu d’artifice – visuel et sonore –, un film ébouriffant, foisonnant, baroque, d’une inventivité folle, d’une belle audace et d’une grande liberté. C’est le Moulin Rouge de Baz Luhrmann à retrouver dans les cinémas UGC ce jeudi 25 novembre.
Film historique aux costumes et décors incroyables mais résolument contemporain doublé d’un musical magnifique, porté par une bande-originale aussi anachronique qu’irrésistible, Moulin Rouge secoue la scène cinématographique en 2001. Le nouveau film de Baz Luhrmann, cinéaste et metteur en scène d’opéra australien, découvert avec Ballroom Dancing à Cannes en 1992, bouscule les habitudes et les conventions, invente sa propre grammaire et son propre langage, assume son propos jusqu’au bout avec un mélange d’innocence et d’arrogance, sans jamais craindre d’aller trop loin ni d’en faire trop.
Déjà, cinq ans auparavant, en 1996, dans ce Roméo + Juliette d’anthologie avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes, qu’il avait transposé au XXème siècle dans une banlieue américaine défavorisée tout en respectant fidèlement le texte de Shakespeare, Baz Luhrmann, avait montré qu’il ne craignait ni le mélange des genres et des inspirations, ni celui des époques et des styles. Cette fois, en s’inspirant très librement de La Dame aux Camélias et d’Orphée aux Enfers, et en racontant l’histoire d’amour contrariée d’un jeune poète idéaliste et d’une vedette de cabaret de toute beauté (baptisée Satine), « femme fatale mais vénale », il se plonge dans les années 1900 et revisite, ou réinvente plutôt, la légende de Montmartre et de « la Belle Époque » : le french cancan et la vie de bohême, la poésie et l’absinthe, les guinguettes et les mauvais garçons, l’Éléphant de l’Exposition universelle et le Moulin Rouge, les prostituées et Toulouse Lautrec…
Une tornade de plaisir
Son défi ? « Dynamiter la réalité et embarquer le public dans un monde qui lui soit à la fois familier et exotique ». Aucun décor, aucun costume ne sera donc trop beau pour Baz Luhrmann – c’est son épouse, Catherine Martin, qui s’occupe de la direction artistique (elle gagnera d’ailleurs deux Oscars pour le film). Le kitch lui-même devient féérie et le carton-pâte poésie. Sa mise en scène ne se refusera aucune sophistication, sa caméra aucune envolée, et son montage aucun effet. Il ne se privera non plus d’aucun clin d’œil (à Gigi, aux Enfants du paradis, à Titanic…). Pour lui, rien n’est jamais trop. Ce qui ne sera pas, il le sait, du goût de tous. Mais Baz Luhrmann ne cherche pas le consensus, il est bien trop préoccupé par son plaisir, sa jubilation plutôt, de façonner un univers qui lui est propre, véritable tremplin pour l’imaginaire. Et tant pis si au milieu de ce tourbillon apparaissent ici ou là quelques maladresses ou faiblesses. Elles seront balayées par la folle énergie de l’ensemble.
Son idée de génie ? Composer pour cette comédie musicale « historique » une bande-son contemporaine où David Bowie, Madonna, Marilyn Monroe, Elton John, Fatboy Slim, Police, Queen, et tellement d’autres, côtoient Offenbach et La Mélodie du bonheur, parfois dans les versions originales mais très souvent réorchestrées et chantées par les acteurs eux-mêmes. Et c’est l’autre très bonne idée de ce Moulin Rouge : son casting. En choisissant Nicole Kidman et Ewan McGregor (aussi à l’aise dans la chanson que dans le jeu) pour incarner les amoureux malheureux, non seulement Baz Luhrmann leur donne un de leurs meilleurs rôles mais il insuffle à son film une séduction et une grâce infinies qui s’apparentent à un supplément d’âme. Et les seconds rôles ne sont pas en reste. Aux commandes d’une entreprise aussi ambitieuse qu’étourdissante, malgré un tournage épique jalonné de nombreux incidents (et terminé avec sept semaines de retard !), Baz Luhrmann est tel un garnement lâché dans un magasin de friandises qui s’en met plein les poches pour en mettre plein les yeux – et plein le cœur – aux spectateurs. Le succès international du film lui donnera raison.
03 octobre 2001