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Men
Masculinité horrifique
Alex Garland (Ex Machina, Annihilation) s’immisce frontalement dans le cinéma d’horreur avec une fable gothique sur la prédation masculine. Au programme : un jeu du chat et de la souris grandeur nature, où l’épatante Jessie Buckley devra faire preuve de sang-froid.
Alex Garland (Ex Machina, Annihilation) s’immisce frontalement dans le cinéma d’horreur avec une fable gothique sur la prédation masculine. Au programme : un jeu du chat et de la souris grandeur nature, où l’épatante Jessie Buckley devra faire preuve de sang-froid.
Men - Masculinité horrifique
Traumatisée par la mort d’un compagnon toxique qu’elle s’apprêtait à quitter, Harper (Jessie Buckley) s’isole dans un manoir de la campagne anglaise afin de respirer quelque temps. Or une étrange présence dans les bois semble la traquer jusqu’à chez elle, quand les hommes qui l’entourent lui semblent tous plus étranges les uns que les autres… Ce qui n’est au départ qu’une crainte va peu à peu se transformer en cauchemar absolu.
Le cinéaste prodige Alex Garland est déjà l’auteur de deux films de science-fiction audacieux et stylisés, Ex Machina (2014) puis Annihilation (2018), chacun aux prises avec de grands sujets de société – l’intelligence artificielle pour le premier, l’écologie pour le second. Il était donc logique qu’il revienne avec un troisième ovni, inspiré cette fois d’un féminisme qui s’est récemment imposé dans le débat public. La condition féminine, notamment liée aux violences dont elle fait l’objet, est au cœur de Men : Jessie Buckley y interprète une femme qui, après avoir été fragilisée physiquement et psychologiquement par un homme, se trouve hantée par tous ceux qu’elle croise sur son chemin. Ajoutons à cela l’isolement d’une petite bourgade perdue en forêt, et l’on tient là une œuvre angoissante à souhait.
UN MAÎTRE DES SYMBOLES
C’est dire que pour distiller un climat d’angoisse, il en faut peu au cinéaste ; un manoir et un jardin suffisent, quand tous les hommes sont joués par le même acteur (Rory Kinnear) comme pour souligner l’universalité de la toxicité masculine. Ce dernier s’en donne à cœur joie dans des rôles très divers et à haute teneur symbolique, puisque le film est ponctué de nombreuses références à la religion chrétienne – on y croise par exemple le fameux pommier d’Eden. On pense aussi à l’expérience cauchemardesque du Mother! de Darren Aronofsky (2017), à qui Men emprunte l’aspect cryptique et la grandiloquence pour un final en apothéose. De quoi sortir ébahi d’une projection en apnée, avec l’impression d’avoir physiquement partagé l’expérience traumatique d’une femme comme il en existe des millions d’autres.
Visuels de couverture & illustration : Jessie Buckley – Men | Copyright Metropolitan FilmExport
En salles le
08 juin 2022
08 juin 2022