Les films de la semaine

Tour d’horizon

ALINE

Québec, à la fin des années 60, Sylvette et Anglomard Dieu accueillent leur 14^ème enfant. Très vite, la petite Aline, née dans une famille de musiciens, se révèle incroyablement douée pour le chant. Lorsqu’il entend sa cassette démo, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Projet au long cours de Valérie Lemercier, ce sixième film de l’actrice-réalisatrice française dresse le portrait intime d’une artiste à la trajectoire hors du commun. Porté par des prestations renversantes de Lemercier, ce faux biopic dit toute la détermination et l’amour qui ont mené Céline Dion au firmament.

Immanquable.

HAUTE COUTURE 

Première d’atelier au sein de la Maison Dior, Esther participe à sa dernière collection de Haute Couture avant de prendre sa retraite. Un jour, elle se fait voler son sac dans le métro par Jade, 20 ans. Peu de temps après, celle-ci, prise de remords, décide de lui restituer son bien. Une relation de transmission et d’amitié se tisse peu à peu entre les deux femmes. Le duo Nathalie Baye-Lyna Khoudri (Papicha, The French Dispatch) fait des merveilles dans le second long métrage de Sylvie Ohayon (Papa was not a Rolling Stone) qui salue la passion qu’on peut entretenir pour sa profession, tout comme l’amour sublime des tissus et matières.

Un émouvant conte de Noël.

A GOOD MAN

La prolifique Marie-Castille Mention-Schaar (Le ciel attendra) tire un impressionnant long métrage d’un fait méconnu : l’épreuve d’une grossesse assumée par Benjamin – homme trans, incarné avec subtilité par Noémie Merlant – qui vit sur une île bretonne avec sa compagne. Inspirée par le documentaire Coby (2017), la réalisatrice dessine les contours d’une histoire d’amour qui va au-delà de tout, y compris du genre, le tout avec un vrai souffle romanesque.

Chapeau bas à un casting impeccable (dont la trop rare Soko) pour ce film à ne pas rater.

CRY MACHO

À 91 ans, le légendaire Clint Eastwood n’a pas renoncé à raconter des histoires : il nous le prouve une nouvelle fois avec Cry Macho, où il endosse le rôle d’un ancien champion de rodéo chargé de ramener un adolescent mexicain à son père texan. D’une sourde mélancolie, le 40^ème long métrage (son dernier ?) de l’inébranlable star hollywoodienne jouit d’une belle sobriété et fait le deuil d’une certaine Amérique des cow-boys en même temps qu’il en célèbre la renaissance sous un jour plus apaisé.

TRE PIANI

Nanni Moretti (Mia Madre, Habemus Papam), ausculteur comique des affres de la société italienne, revient avec une adaptation aux tonalités plus sombres qu’à l’accoutumée. En résulte un mélo aussi contenu que bouleversant autour de trois familles vivant sur trois étages d’un immeuble romain, chacune face à une suite d’événements dramatiques. Ce 15^ème film de l’acteur-réalisateur repose aussi sur un casting cinq étoiles : on y retrouve Nanni Moretti lui-même mais aussi Margherita Buy, Alba Rohrwacher, Riccardo Scamarcio…

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UNE VIE DÉMENTE

Alex et Noémie voudraient avoir un enfant. Leurs plans sont chamboulés quand la mère d’Alex, Suzanne, adopte un comportement de plus en plus farfelu. Entre l’enfant désiré et l’enfant que Suzanne redevient, tout s’emmêle pour le couple. C’est l’histoire d’un rodéo, la traversée agitée d’un couple qui découvre la parentalité à l’envers et fait face à des situations hautement loufoques. Cette comédie belge au style très travaillé est une belle surprise qui donne à découvrir des acteurs fabuleux dont le naturel insuffle beaucoup d’émotion à l’intrigue.

Une folle pépite à ne pas louper.

MARCHER SUR L’EAU

Houlaye, 12 ans, habite à Tatiste, au Niger, et parcourt des kilomètres chaque jour pour aller chercher de l’eau. Suite à la mobilisation des habitants du village, la construction d’un forage est lancée. C’est alors la promesse d’une nouvelle vie pour ces hommes et ces femmes qui marchaient littéralement sur l’eau depuis leur naissance et subissaient les conséquences du réchauffement climatique.

Documentaire percutant et nécessaire réalisé par Aïssa Maïga, Marcher sur l’eau a été présenté à Cannes cette année dans la sélection éphémère « Le cinéma pour le climat ».