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LES CHOSES HUMAINES
La bonne parole
Nouvelle adaptation de roman pour Yvan Attal après Mon chien stupide (2019) et sujet autrement délicat, propice à d’infinis débats : l’affirmation d’une vérité sur une autre. Qui doit-on, ou plutôt qui veut-on, croire ? La question émaille le captivant Les choses humaines, un 7e long métrage porté par des comédiens et comédiennes toujours sur le fil.
Nouvelle adaptation de roman pour Yvan Attal après Mon chien stupide (2019) et sujet autrement délicat, propice à d’infinis débats : l’affirmation d’une vérité sur une autre. Qui doit-on, ou plutôt qui veut-on, croire ? La question émaille le captivant Les choses humaines, un 7e long métrage porté par des comédiens et comédiennes toujours sur le fil.
LES CHOSES HUMAINES - La bonne parole - ILLIMITÉ
Alexandre, jeune étudiant brillant, est accusé d’avoir violé Mila, lycéenne discrète et fille de son beau-père. Est-il coupable ? L’accuse-t-elle uniquement dans un désir de vengeance, comme il l’affirme ? La vie des deux protagonistes se délite sous nos yeux, au gré de nouvelles déclarations, de souvenirs qui se dévoilent, d’alliances qui se défont… N’existe-t-il qu’une vérité sur cette soirée où tout a basculé ?
Inspiré par le récit de Karine Tuil – Prix Goncourt des lycéens en 2019 –, Les Choses humaines ne cesse de jouer sur la valeur que l’on donne à la parole de l’un et de l’autre, sur les infimes variations que peut connaître un jugement. Yvan Attal donne un temps égal d’exposition à ses deux personnages centraux, en s’interrogeant sur ce que l’esprit se raconte, sur la façon dont il tisse une narration autour d’un postulat de départ complexe. Et si Mila s’était convaincue d’un mensonge ? Et si Alexandre n’était pas le jeune homme doux que l’on découvre dans la scène introductive ? Doit-on donner raison à la victime – qui décrit des actes d’une violence inouïe – sans se questionner ?
La parole plurielle
Yvan Attal ne tente pas tant de répondre à ces questions qu’il les utilise comme moteurs à sa narration. Chaque nouvelle révélation relance le débat, agrippe nos doutes. Les Choses humaines donne, de fait, la possibilité au spectateur de se faire juré.e, de réfléchir personnellement puis collectivement à un sujet d’actualité avec la salle de projection comme forum. Le réalisateur interroge ce que le cinéma veut bien nous montrer, la façon dont il peut manipuler notre regard, nous orienter dans nos convictions. Et c’est précisément ce qui s’opère avec Jean, père de l’accusé (que campe Pierre Arditi), figure d’une génération en décalage, dont les propos et le comportement sont instantanément considérés comme problématiques. Un parti pris qui salue les avancées significatives depuis #metoo et méprise un monde d’avant qui tente malgré tout de résister.
Comment, désormais, naviguer entre une frange de la société qui ne se posait pas de questions, qui donnait « naturellement » la préférence à la parole de l’homme, et une société où la parole de celui-ci est scrutée ? Portée par une distribution impeccable – dont les deux jeunes héros, Ben Attal et Suzanne Jouannet, remarquables –, Les Choses humaines explore une pluralité de points de vue, pense la vérité comme s’incarnant dans plusieurs paroles et nous met face à nos propres modes de réflexion, réactions primaires et pensées sexistes intégrées sur plusieurs générations. Un film édifiant.
Photo de couverture : Charlotte Gainsbourg, Pierre Arditi – Les Choses humaines | Copyright Jérôme Prébois / 2021 CURIOSA FILMS – FILMS SOUS INFLUENCE – GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA
En salles le
01 décembre 2021
01 décembre 2021