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L'Année du requin
Rencontre avec les frères Boukherma

Après le surprenant Teddy (2021), sur les transformations nocturnes d’un gamin des Pyrénées en loup-garou, les jumeaux Ludovic et Zoran Boukherma s’attaquent au mythe forgé par Les Dents de la mer : le requin tueur. Fidèles à leur style unique, ils signent là une rafraîchissante comédie d’épouvante qui fleure bon l’été, portée par une Marina Foïs comme on ne l’a jamais vue. Entretien exclusif.

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L'Année du requin - Rencontre avec les frères Boukherma

Maja (Marina Foïs), gendarme maritime dans les Landes, s’apprête à prendre une retraite anticipée auprès de son mari Thierry (Kad Merad). L’été s’annonce radieux, mais la disparition d’un vacancier laisse place à la panique : un requin tueur s’est infiltré dans la baie. Aidée de ses collègues Eugénie (Christine Gautier) et Blaise (Jean-Pascal Zadi), Maja va sauter sur l’occasion pour quitter la gendarmerie en beauté…

VOUS ÊTES UN DUO DE JEUNES CINÉASTES. QUEL EST VOTRE PARCOURS ?

Ludovic Boukherma : On a grandi dans le sud-ouest de la France, le Lot-et-Garonne plus précisément, parmi les champs de maïs et dans un milieu plutôt modeste. Notre famille n’a rien à voir avec le cinéma, mais je pense que notre mère nous a malgré tout transmis sa passion du genre. Elle nous a fait découvrir les bouquins de Stephen King, puis ses adaptations au cinéma, la série horrifique Les Contes de la crypte… On est donc tombé dans la marmite, et je crois que c’est aussi lié à l’ennui de la campagne… Après le bac, nous sommes montés à Paris pour faire des films. On ne savait pas du tout comment faire, mais le désir était là. On écrivait des scénarios tous les soirs !

Zoran Boukherma : J’ai fait une année de fac d’anglais, puis j’ai intégré l’École de la Cité fondée par Luc Besson, en section scénario. Depuis le lycée, on a pris cette habitude d’écrire des histoires et on n’a jamais arrêté de le faire ; avec deux amis de promotion, on a écrit et réalisé deux courts métrages, puis on a eu la chance de rencontrer un producteur. Ce dernier nous a suivis sur notre premier long métrage Willy 1er (2016), et les choses se sont enchaînées assez naturellement depuis !

VOS FILMS DÉPEIGNENT SYSTÉMATIQUEMENT LE MILIEU RURAL ET LES GENS MODESTES. C’EST DONC LIÉ À VOTRE ENFANCE ?

 Ludovic : Je sais qu’on a d’abord été dans le rejet. Adolescents, on ne rêvait que d’une chose : quitter notre campagne. Ce qui est drôle, c’est que le monde rural revenait à nous lorsqu’on écrivait… Tout nous y ramène !

Zoran : C’est aussi une façon de se réapproprier les monstres du cinéma américain, qu’on a dévorés dans notre enfance. Nous, on n’est pas dans la copie ou le pastiche ; on souhaite se différencier, or une façon de le faire était d’ancrer nos films dans un milieu a priori totalement incompatible avec ces figures-là.

ON SENT EFFECTIVEMENT VOTRE GOÛT POUR LA DÉLOCALISATION. MAIS D’APRÈS VOUS, QU’EST-CE QUI REND VOS FILMS TYPIQUEMENT FRANÇAIS ?

Zoran : C’est une question d’ancrage. Prenez L’Année du requin : on a un très beau casting de comédiens, mais ils sont toujours mêlés à des acteurs non-professionnels. On donne toujours une règle à notre directeur de casting : « Choisis des gens qui n’ont jamais joué de leur vie, qui dégagent un naturel impossible à reproduire. » Cela passe notamment par l’accent ; le Sud, c’est aussi une musique ! C’est formidable de l’intégrer à notre film via des non-professionnels, qu’on sélectionne vraiment au coup de cœur personnel. Cela permet de créer des accidents sur le plateau ; forcément ils se placent parfois mal, ils déclament difficilement leur texte… C’est une manière de provoquer la bizarrerie, chose qu’on voit peu dans un cinéma de genre américain très codifié.

LE COMIQUE NAÎT DES ACTEURS EUX-MEMES, À L’IMAGE DE CE QUE FAIT BRUNO DUMONT…

Ludovic : Oui, complètement ! Bruno Dumont a aussi la particularité de tourner ses films « à la maison », mais dans le Nord. Sans pour autant verser dans le naturalisme ; il mythologise ces territoire, il en fait des univers parallèles.

Zoran : On adopte la même démarche lorsqu’on filme ; on utilise beaucoup de courtes focales, de grands angles qui déforment les paysages… On a certes envie de les filmer, mais on les aime aussi les transformer. Il s’agit de laisser entrer la fiction.

VOTRE IMAGE EST TRÈS STYLISÉE. COMMENT AVEZ-VOUS TRAVAILLÉ AVEC VOTRE CHEF OPÉRATEUR DAVID CAILLEY ?

Zoran : Il faut savoir qu’on effectue nos cadres nous-mêmes. Nous y sommes très attachés. Ensuite, notre chef opérateur filme et gère la lumière. On a toute une série de courtes focales qu’on adore utiliser, puisque cela nous permet de transformer non seulement les décors mais aussi les acteurs. On a beau tourner avec des comédiens largement identifiés comme Marina Foïs ou Kad Merad, il n’empêche que nos courtes focales leur ajoutent comme une seconde épaisseur de costume !

Ludovic : En termes de lumière, on a voulu s’orienter à 100% vers la fiction et rendre un hommage à ce cinéma américain qui a bercé notre enfance, Steven Spielberg en tête… Dès l’étape de préparation, on s’est orienté vers une lumière un peu rasante avec des fumigènes.

ON POURRAIT CROIRE QUE VOUS AVEZ RÉALISÉ UN FILM PARODIQUE, MAIS LE REQUIN EST TOUT DE MEME TRÈS MENAÇANT… COMMENT AVEZ-VOUS PENSÉ SA REPRÉSENTATION DANS LE FILM ?

Ludovic : On voulait absolument créer un animatronique plutôt que des effets spéciaux en postproduction. D’une part, on avait envie et besoin de voir le requin dans notre retour vidéo sur le plateau, afin de se projeter sur ce qu’on allait voir concrètement plutôt que sur des suppositions. D’autre part, cela permettait aux acteurs d’interagir directement avec la créature ! Sans parler du fait que l’animatronique, c’est une manière d’en non pas un vrai requin mais un monstre de cinéma.

Zoran : On avait envie de laisser d’abord le spectateur imaginer lui-même, puisque je trouve cela potentiellement moins déceptif. On s’est toujours dit que si on le montrait trop et trop vite, le spectateur serait déçu à terme puisqu’on ne verse pas dans le film-spectacle ; au contraire, on se sert du requin pour parler de notre société.

À CE PROPOS, VOUS VOUS DÉCENTREZ DU MONSTRE AU PROFIT DU PERSONNAGE DE MAJA ET DE SA TRAJECTOIRE INTIME. POURQUOI AVOIR EXPLORÉ CETTE DIMENSION ?

Zoran : Car c’est précisément ce qui nous intéressait : montrer que la menace ne vient pas seulement du requin, mais aussi de la façon dont la communauté réagit à la présence d’un intrus. C’est comme un élément perturbateur qui, in fine, révèle la colère des uns des autres. Maja se retrouve donc sous les feux de cette colère, victime d’une vindicte populaire qui cherche un coupable à tout prix. On l’a vu récemment avec le Covid ; lui aussi est un intrus, lui aussi tue aveuglément puisque c’est un virus. Mais nous nous sommes tous écharpés à trouver des responsables, et son apparition a par exemple généré des dérives complotistes…

Ludovic : Je pense aussi à la figure du maire. Dans Les Dents de la mer (1975), il ne voulait surtout pas qu’on ferme les plages de peur de gâcher la saison touristique. Or en 2022, on a l’impression que c’est tout l’inverse : plus personne ne veut prendre le moindre risque, donc on ferme tout immédiatement (rires).

APRÈS LE LOUP-GAROU AVEC TEDDY, VOILÀ QUE VOUS VOUS EMPAREZ DU REQUIN… Y A-T-IL UN AUTRE MONSTRE « AMÉRICAIN » QUE VOUS RÊVERIEZ DE REVISITER ?

Ludovic : Beaucoup trop ! On adore les films d’extraterrestres, ce serait un vrai fantasme de faire notre Mars Attacks ! (1996) à nous. On est aussi très friands des zombies, puisqu’on a grandi en jouant à des jeux vidéo comme Resident Evil. Le zombie est peut-être le premier monstre auquel on a été confrontés… mais on en voit un peu trop en ce moment, les cinéastes s’en emparent déjà régulièrement.

Zoran : Moi, je pense au Freddy de Wes Craven. Comme il s’immisce dans les rêves, il prend des formes différentes et donc il y a un vrai potentiel créatif à s’en emparer. En termes d’animatronique, c’est dément.

LE CINÉMA DE GENRE RENAÎT EN FRANCE DEPUIS QUELQUES ANNÉES ; VOS FILMS AURAIENT-ILS ÉTÉ PLUS DIFFICILES À PRODUIRE AUPARAVANT ?

 Ludovic : C’est vrai que le genre redevient très à la mode, mais ce n’est pas toujours si simple en France. D’autant plus qu’on se positionne sur un créneau très spécifique, puisque nos films sont hybrides ; ils se situent à la croisée du genre, du drame, de la comédie… Cela rend le projet plus flou pour les potentiels vendeurs et distributeurs.

Zoran : À mon avis, l’engouement actuel est typique de notre génération. On a tous été bercés par des références multiples, et la frontière entre l’art populaire et l’art dit noble s’est évaporée ; nous par exemple, on a grandi avec Steven Spielberg ou Robert Zemeckis et on adore un auteur aussi exigent que Bruno Dumont. Notre but est justement de mêler ces références.

Ludovic : Si l’on y regarde de plus près, beaucoup de jeunes cinéastes se décentrent du naturalisme à la française et vont chercher le fantastique. Chez eux, c’est presque naturel : on n’a pas eu le temps de voir le prochain film de Léa Mysius, Les Cinq diables, mais c’est un exemple de syncrétisme entre cinéma d’auteur français et imaginaire surnaturel tiré du genre. De la même façon, Ashkal de Youssef Chebbi, qui était présenté au Festival de Cannes, fait s’entrecroiser dimensions politique et fantastique.

Visuels de couverture & illustration : Christine Gautier, Jean-Pascal Zadi, Marina Foïs – L’Année du requin | Copyright The Jokers / Les Bookmakers / Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma | Copyright Olivier Borde / Bestimage 

En salles le
03 août 2022