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HAUT ET FORT
Le rap vivifiant de la jeunesse marocaine

Dans ce nouveau film, Nabil Ayouch fait la lumière sur une jeunesse vivifiante, lancée à corps perdu dans un rap puissamment engagé. Pour l’occasion, le cinéaste nous a conté les détails d’une aventure qui dépasse de loin la fiction.

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HAUT ET FORT - Le rap vivifiant de la jeunesse marocaine - ILLIMITÉ

Depuis quinze ans, Nabil Ayouch scrute sa société via de mémorables portraits intimes, parfois au risque de froisser les intégristes – le réalisateur franco-marocain avait été victime d’une violente polémique en 2015 après avoir réalisé Much Loved. Dans Haut et fort, Anas, ancien rappeur, est engagé dans un centre culturel d’un quartier populaire de Casablanca. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip hop… Rencontre.

On sent que le film part d’une impulsion documentaire. Racontez-nous l’origine de ce projet ?

Tout est parti d’un film que j’ai tourné en 2012, Les Chevaux de Dieu, dans le quartier de Sidi Moumen à Casablanca. Après l’avoir fini, j’ai eu le sentiment que je ne pouvais pas quitter ce quartier sans y laisser une trace pérenne qui puisse être utile aux gamins qui l’habitent. C’est là que m’est remonté très fort en mémoire le souvenir de la Maison des jeunes et de la culture de Sarcelles, où j’ai passé mon enfance et où j’ai tout appris. J’ai donc décidé de façonner un centre à Sidi Moumen sur le même modèle, afin de boucler la boucle en rendant un peu de tout ce qu’on m’a donné plus jeune. Le centre a été créé en 2014 et, depuis, plusieurs ont suivi dans tout le Maroc.

La création de ce centre a-t-elle immédiatement déterminé votre désir de cinéma ?

Au départ, l’idée était d’offrir un lieu de vie à ces jeunes afin qu’ils apprennent à raconter leur propre histoire pour s’émanciper. J’y suis évidemment allé plusieurs fois et, un jour, Anas [qui interprète leur professeur dans le film, ndlr] a débarqué. Il a monté un spectacle avec eux autour des attentats du 16 mai 2003, qui avaient choqué le Maroc. J’ai été estomaqué par la qualité du résultat et, lorsqu’Anas m’a parlé de sa volonté de monter une école de hip-hop, j’ai été enthousiasmé. Je suis allé voir les jeunes en concert, j’ai assisté à leurs cours… jusqu’au jour où j’ai eu envie d’en savoir plus sur l’origine de leurs textes. Je me suis assis avec eux, on a échangé et, en sortant, je me suis dit que ce serait mon prochain film. L’immense majorité des jeunes provient donc de la réelle Positive School, où se déroule Haut et Fort.

De quelle manière le rap est-il diffusé et perçu au Maroc ?

C’est la voie d’expression par excellence de la jeunesse marocaine. Depuis quelques années, la popularité du rap a explosé : il y a du niveau ! Même s’il n’y a aucune censure, cette musique effraie car elle permet d’exprimer des revendications. Comme partout dans le monde, la culture mainstream craint cette parole-là, précisément parce qu’elle provient des marginaux et des ghettos. Anas dit bien que les rappeurs ont d’abord été regardés de travers mais, avec le temps, ce style a fini par s’imposer parmi la jeunesse, d’abord parce qu’elle est très nombreuse au Maroc, et que cette supériorité numérique permet de faire pression sur tout le reste. Pour les filles, cela reste évidemment plus difficile car les contraintes sont multiples. C’est du vécu : au centre de Sidi Moumen, on a vu plusieurs filles qui ont dû arrêter car elles étaient empêchées par leur famille.

Les personnages sont mixtes, mais on sent justement que vous vous intéressez particulièrement aux jeunes filles. La question de l’émancipation féminine est-elle la plus cruciale ?

C’est central dans mes films car un pays qui pense pouvoir se passer de sa part féminine marche sur une jambe. Il y a un enjeu essentiel à ce que la femme puisse trouver sa place dans la sphère publique, la politique, la culture… Cela passe forcément par les nouvelles générations. Quand je vois ces jeunes filles monter sur scène et se mettre à chanter, je suis terriblement ému, je me dis qu’on est en train d’accomplir quelque chose. Lorsque le centre a ouvert, il était fréquenté à 90% par des garçons et, aujourd’hui, plus de la moitié sont des filles ! C’est une vraie fierté.

Anas est un héros fascinant, d’une exigence parfois brutale. Vous vouliez en faire un personnage ambivalent ? 

Oui, et surtout sans concession. J’avais également envie qu’il soit un homme sans passé. On sait cependant qu’il porte en lui une blessure, et qu’elle lui impose un devoir d’exigence vis-à-vis de ces jeunes. Cela passe par une rudesse, une confrontation qui permet ensuite de créer du lien. Le lien qu’il crée avec eux est si fort qu’il leur permet d’ouvrir des portes auparavant inaccessibles sur leur intimité. C’est pour cette raison que j’ai décidé de tourner le film sur un temps long, soit environ un an et demi, afin de pouvoir suivre cette évolution. Les choses qui adviennent à l’écran ont ainsi trouvé leur place de manière naturelle.

Les questions qui sont soulevées résonnent avec des débats tenus jusqu’en France, où l’islam est devenu une obsession médiatique. Filmer des jeunes filles voilées qui font du rap, c’est symboliquement très fort…

Aussi bien ici, dans un langage souvent obsessionnel et monolithique, mais aussi au Maroc, beaucoup de gens tendent à opposer religion et pratique des arts. Je voulais montrer qu’il existe une pluralité de points de vue. Montrer qu’une jeune fille voilée, et c’est le cas dans le réel, peut tout à fait monter sur scène et chanter du rap engagé, c’est non seulement crucial et nécessaire, mais c’est aussi réjouissant ! Parmi les jeunes qui ont participé au film, certains sont croyants pratiquants et n’ont aucun problème à fréquenter la Positive School en parallèle, à s’y épanouir comme à y trouver une autre voie d’expression. Le centre est pour eux une bouée de sauvetage, quel que soit leur rapport à la foi. C’est très beau à observer.

Formellement, le film emprunte aux codes de la comédie musicale. Vous cherchiez à vous départir d’un réalisme trop documentaire ?

Oui, comme d’un discours trop « évidemment social » et donc trop attendu. J’ai eu envie d’aller chercher d’autres formes narratives ; cela se traduit dans des scènes effectivement construites comme des « numéros » de comédie musicale, notamment lorsque j’isole les personnages dans leur intimité. Il était très important pour moi que ces scènes soient amenées différemment du reste, que la parole de ces jeunes ne s’y exprime pas uniquement de manière brute. Il fallait qu’ils puissent s’exprimer de façon musicale et dansée, d’autant plus sur des grands sujets. Lorsqu’il s’agit des confrontations avec les intégristes islamistes, il était bien plus jouissif de l’incarner par des corps plutôt que par des mots.

HAUT ET FORT
En salles le
17 novembre 2021