FRIDA VIVA LA VIDA

Une parole intime

En 1925, Frida Kahlo, jeune Mexicaine à la santé déjà fragile, est victime d’un grave accident d’autobus qui la condamne à une lente dégénérescence physique. Dès lors, elle commence à peindre en autodidacte et ne se doute pas encore que, des années plus tard, elle sera considérée comme l’une des artistes les plus importantes de l’histoire de l’art.

Plus encore, Frida Kahlo est elle-même devenue une icône intemporelle. Modèle d’abnégation et d’émancipation pour des millions de jeunes femmes, elle a influencé tous les arts et son visage à la beauté singulière a conquis le monde entier. Si l’artiste a déjà inspiré de nombreux films ainsi qu’un biopic porté par Salma Hayek, le documentariste Giovanni Troilo (déjà auteur d’un long métrage centré sur les Nymphéas de Claude Monet) s’empare à son tour de cette figure dans l’idée de renouer avec sa parole intime. Par le biais de lettres personnelles ou de journaux intimes, il redonne corps à la peintre disparue et tente d’en percer les derniers mystères en six chapitres.

Une voix qui porte

Héroïne d’une existence jalonnée de souffrances diverses, qu’elles soient physiques (liées à son accident) ou sentimentales (attenantes à sa relation tumultueuse avec Diego Rivera), Frida Kahlo a en effet toujours relié sa vie à son œuvre. Loin de se contenter des archives, Giovanni Troilo transforme son documentaire en véritable pèlerinage puisqu’il se rend directement à Mexico, sur les lieux où la peintre passa son enfance. On visite ainsi la « Maison bleue » où elle est née en 1907, comme on rencontre ceux qui font encore rayonner son art sur place.

Pour narrer son histoire, Troilo a fait appel à une autre figure rebelle : l’actrice et réalisatrice Asia Argento, dont la voix délicieusement rauque confère une épaisseur singulière aux propos de l’artiste.