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Downton Abbey II
Elizabeth McGovern se confie sur la série
Flamboyante actrice, Elizabeth McGovern a illuminé très jeune les écrans ; c’était aux côtés de Robert De Niro dans Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984) ou encore dans Ragtime de Milos Forman (1981). Mais son visage est désormais associé au rôle emblématique de Cora Crawley, qu’elle tient depuis près de 12 ans dans la série historique Downton Abbey ; tandis qu’elle revient avec une seconde prolongation de la saga sous forme de long métrage, nous nous sommes entretenus avec l’icône au charme resté intact.
Flamboyante actrice, Elizabeth McGovern a illuminé très jeune les écrans ; c’était aux côtés de Robert De Niro dans Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984) ou encore dans Ragtime de Milos Forman (1981). Mais son visage est désormais associé au rôle emblématique de Cora Crawley, qu’elle tient depuis près de 12 ans dans la série historique Downton Abbey ; tandis qu’elle revient avec une seconde prolongation de la saga sous forme de long métrage, nous nous sommes entretenus avec l’icône au charme resté intact.
Downton Abbey II - Elizabeth McGovern se confie sur la série
Dans ce second volet de la saga, adapté de la série à succès créée par Julian Fellowes (qui officie en tant que scénariste sur les films), la famille Crawley s’apprête à célébrer deux mariages à Downton Abbey. C’était sans compter Jack Barber, un célèbre réalisateur venu tout droit d’Hollywood qui réquisitionne la propriété pour la transformer en un gigantesque plateau de cinéma, puis le départ de la famille pour la France à la recherche de la vérité sur le passé de Lady Violet (Maggie Smith)… Avis aux inconditionnels de la série et du premier film : ce second opus promet des révélations croustillantes sur la famille royale !
QU’EST-CE QUI VOUS A SÉDUIT DANS LE RÔLE DE CORA CRAWLEY IL Y A DÉJÀ 12 ANS ?
Elizabeth McGovern : En réalité, j’étais prédisposée à aimer le scénario puisque la série est directement adaptée du film Gosford Park de Robert Altman (2001) sur un script de Julian Fellowes. À l’époque, je l’avais absolument adoré ! J’étais prête à tourner dans n’importe quel projet écrit par Julian. Je pense que je suis donc d’abord tombée amoureuse de l’atmosphère globale, avant même de connaître le personnage de Cora…
VOUS INCARNEZ UNE AMÉRICAINE PARMI LES ANGLAIS, OR BEAUCOUP DE SPECTATEURS AMÉRICAINS SONT RECONNAISSANTS ENVERS VOTRE PERSONNAGE. QU’EST-CE QUI EST TYPIQUEMENT AMÉRICAIN CHEZ ELLE ?
C’est une outsider ! On observe toujours plus clairement les choses d’un point de vue extérieur, or Cora est ce point de vue. Elle porte un regard assez perplexe sur toutes les subtilités de ce monde. (Rires.) Elle ne porte pas le poids de la tradition sur ses épaules, ou du moins elle n’y est pas aussi attachée que les autres. Elle n’est pas attachée au statut, aux titres de noblesse, etc. Cela n’a aucune valeur pour elle. Cora est rafraîchissante car elle réagit avec plus de spontanéité que son mari, c’est évident ! (Rires.) Elle a cette faculté de cueillir l’imprévu ; c’est ce qui en fait une vraie Américaine.
VOUS N’AVIEZ JAMAIS INCARNÉ UN MÊME PERSONNAGE SUR UNE AUSSI LONGUE DURÉE. EN TANT QU’ACTRICE, QU’EST-CE QUE CELA CHANGE ?
C’est très intéressant. Cela m’apporte quelque chose qui ne s’obtient qu’au fil des années, sans raccourci… Prenez ce film : si on l’avait fait jouer par de nouveaux acteurs qui n’étaient pas impliqués dans la série, je pense qu’on n’aurait pas obtenu cette alchimie si particulière. Même en embauchant les plus grands comédiens de leur génération ! Je peux dire aisément que mon personnage est ancré au plus profond de mon être ; Cora a grandi en moi, ou plutôt avec moi. Nous avons vieilli ensemble. Le travail de composition est changé puisque, en un sens, vous n’avez plus qu’à enfiler le costume et vous vous sentez déjà comme chez vous. Il n’y a qu’une série sur le long terme qui puisse offrir cela à un acteur et j’en suis très reconnaissante.
EN PLUS D’Y RETROUVER VOS ILLUSTRES PARTENAIRES DE JEU, VOUS AVEZ ÉGALEMENT TRAVAILLÉ SOUS LA DIRECTION DE VOTRE MARI SIMON CURTIS. DIRIEZ-VOUS QU’IL S’AGISSAIT D’UN TOURNAGE FAMILIAL ?
Totalement ! Par effet de ricochet, Simon a vécu avec Downton Abbey aussi longtemps que moi. (Rires.) C’est incroyable qu’il en soit venu à réaliser ce film, même si j’ai eu quelques appréhensions au début. C’est parfois inconfortable lorsqu’un couple travaille sur un film et que l’un des deux est à la réalisation ; cela peut amener des tensions, diviser l’équipe… On espère toujours que cela n’arrivera pas. Fort heureusement, tout s’est magnifiquement bien passé avec Simon [Curtis] puisque l’équipe le connaissait déjà. Il a toujours fait partie de la famille. (Rires.)
Elizabeth McGovern, Harry Hadden-Paton – Downton Abbey II : Une nouvelle ère | Copyright 2021 FOCUS FEATURES LLC. ALL RIGHTS RESERVED.
CE DEUXIÈME OPUS EST TRÈS LUDIQUE PUISQUE C’EST UN FILM DANS LE FILM. COMMENT AVEZ-VOUS RÉAGI EN LISANT CE SCRIPT ?
C’était explosif ! C’est exactement pour cette raison que j’adore ce film ; on a maintenu ce que les spectateurs aiment dans Downton Abbey tout en rafraîchissant l’ensemble. C’est comme si quelqu’un avait branché le scénario sur une pompe à oxygène. (Rires.) On pourrait penser que nos personnages sont fossilisés puisqu’ils disent à peu près la même chose depuis 12 ans mais, à y regarder de plus près, ce film-ci envoie tout valser et nous redonne à chacun un second souffle. À mon sens, c’est aussi du au fait que Simon [Curtis] a déjà réalisé plusieurs longs métrages. Il s’est parfois permis de lancer à l’équipe de production : « Non, nous n’allons pas procéder comme vous le faites depuis 12 ans. » Ils l’ont écouté car Simon a beaucoup d’expérience. Un cinéaste moins confiant aurait peut-être accepté leurs exigences, car ces gens sont si habitués à leur méthode ! Simon a vraiment énergisé le film.
LA SÉRIE REVISITE EGALEMENT L’HISTOIRE DU CINÉMA, À L’ÉPOQUE OÙ L’ON PASSE DU MUET AU PARLANT… VOUS SEMBLEZ VOUS-MÊME PASSIONNÉE PAR L’ÂGE D’OR HOLLYWOODIEN PUISQUE VOUS AVEZ INCARNÉ L’ACTRICE AVA GARDNER AU THÉÂTRE.
Cette pièce visait effectivement le même but : rendre hommage au vieil Hollywood et à la « vieille manière » de faire des films. Tout cela en sachant que les films sont menacés aujourd’hui ! Je ne sais pas si vous le vivez de la même façon en France, mais j’ai le sentiment que les longs métrages sont progressivement remplacés par les séries que l’on regarde sur ordinateur ou sur smartphone. C’est assez triste… Je sais bien que le changement est la nature même du temps qui passe, mais ce film centré sur Downton Abbey a lui aussi une espèce de charme désuet : il n’est pas calqué sur le rythme de la série. On est supposé s’assoir pendant deux heures et vivre une expérience avec un début et une fin. Depuis la fin des différents confinements, je ressens le besoin de me rendre au cinéma ou d’être confrontée à un public ; c’est ce qui m’a tant plu lorsque j’ai joué ma pièce sur Ava Gardner.
ET VOUS, AURIEZ-VOUS AIMÉ VIVRE À DOWNTON ABBEY ?
Absolument pas ! (Rires.) Le fait même d’incarner Cora pendant ce temps a parfois été éprouvant ; je me sentais emprisonnée. Cora n’a aucune liberté ! Les femmes en général n’en avaient aucune à cette époque. Cela m’aurait rendue folle.
Elizabeth McGovern, Laura Carmichael – Downton Abbey II : Une nouvelle ère | Copyright 2021 FOCUS FEATURES LLC. ALL RIGHTS RESERVED.
Visuel de couverture : Elizabeth McGovern attends the world premiere of « Downtown Abbey: A New Era » at Cineworld Leicester Square on April 25, 2022 in London, England. (Photo by Gareth Cattermole/Gareth Cattermole/Getty Images for Focus Features, UNIVERSAL Pictures And Carnival Films) / 2022 Getty Images
En salles le
27 avril 2022
27 avril 2022