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Alors on danse
Rencontre exclusive avec Michèle Laroque
Entourée d’Isabelle Nanty (Les Tuche) et Thierry Lhermitte (Les Bronzés) – qui reforme son génial duo avec Patrick Timsit (Pédale douce) –, Michèle Laroque se met en scène dans une truculente comédie qui invite à se libérer des préjugés et à se réinventer. L’actrice et réalisatrice, qui signe là son troisième long métrage, nous fait rentrer dans la danse.
Entourée d’Isabelle Nanty (Les Tuche) et Thierry Lhermitte (Les Bronzés) – qui reforme son génial duo avec Patrick Timsit (Pédale douce) –, Michèle Laroque se met en scène dans une truculente comédie qui invite à se libérer des préjugés et à se réinventer. L’actrice et réalisatrice, qui signe là son troisième long métrage, nous fait rentrer dans la danse.
Sandra (Michèle Laroque) se réfugie chez sa sœur Danie (Isabelle Nanty) après avoir découvert les infidélités de son châtelain de mari. Seul problème : si Sandra a épousé un mode de vie bourgeois, sa sœur, rebelle dans l’âme, est bien ancrée dans sa terre natale et collectionne les nains de jardin. Malgré ses a priori, Sandra va pourtant compter sur Danie pour l’initier à ses cours de danse et lui faire reprendre goût aux choses simples. Pour un nouveau départ ?
Alors on danse est adapté du film britannique Finding Your Feet de Richard Loncraine (2017). Beaucoup d’éléments ont-ils été modifiés ?
Michèle Laroque : Beaucoup. À travers cette idée de départ, j’avais envie de raconter qu’une épreuve difficile peut se transformer en vrai cadeau. J’ai souhaité aborder le conflit familial entre deux sœurs, avec cet amour qui revient à la surface dès lors qu’on élimine les malentendus, mais aussi l’amitié, le lâcher prise… Sans oublier un aspect fondamental : le bien-être. Je pense sincèrement que lorsqu’on s’occupe de soi, on fait du bien aux autres. Une fois qu’on arrête de se juger, alors on peut se connaître intimement et, pourquoi pas, évoluer !
Il y a une forte alchimie entre vous et Isabelle Nanty, qui incarne Danie. Pourquoi avoir pensé à cette actrice en particulier ?
En tant que spectatrice, un film me happe lorsque je m’attache aux personnages. Cela ne signifie pas forcément les aimer, car certains peuvent se comporter terriblement mal. J’ai simplement besoin d’être intriguée par eux, de chercher à les comprendre pour me demander ce qui va leur arriver. Puisque le personnage de Danie est une emmerdeuse, elle n’aurait pas pu être jouée par une emmerdeuse (rires). J’ai fait appel à Isabelle Nanty car j’avais besoin de sa chaleur pour défendre Danie. Grâce à Isabelle, on rit avec le personnage au lieu de le juger.
C’est votre troisième film en tant que réalisatrice et, à chaque fois, vous incarnez un rôle important. Comment gérer les deux casquettes ?
Jouer me défoule ! Lorsque je ne fais que réaliser, quelque part je suis frustrée. D’autant plus que ma position d’actrice-réalisatrice, sur un plateau, m’offre un angle de vue très intéressant sur les choses. Lorsqu’une scène ne me plaît pas au jeu, je ne prends même pas la peine d’aller vérifier pour ne pas perdre de temps (rires). En outre, je suis entourée d’une équipe très talentueuse.
Ce qui est beau, c’est que vous vous offrez des rôles. Est-ce lié à un certain désir d’indépendance ?
Pas du tout ; j’ai tourné par exemple dans Ténor de Claude Zidi Jr. (en salles le 4 mai, ndlr) comme la version contemporaine de Belle et Sébastien (en salles le 19 octobre, ndlr), où j’incarne la grand-mère du héros. Ce sont des rôles magnifiques. Ce qui m’amuse lorsque je joue sous ma direction, c’est à quel point cela me fait progresser puisque j’apprends à me connaître. Ensuite, j’adore le fait d’être responsable de la façon dont l’histoire sera racontée. Je fais tout pour répandre mon énergie le plus loin possible : tenez, on a même organisé une tournée d’avant-premières pour faire danser la France ! C’était mon envie et on l’a fait. Le public s’est mis à danser comme pour entrer dans le film.
Votre rôle dans Alors on danse fait écho à celui que vous campiez dans Brillantissime, à savoir une femme d’abord superficielle qui va s’ouvrir aux autres. Qu’est-ce qui vous plaît dans ces trajectoires ?
Le fait que ces femmes, qui sont dans les apparences, trouvent la vérité d’elles-mêmes. Dans l’enfance, on nous demande souvent de se plier à un modèle. Ces femmes le reproduisent dans leur vie d’adulte ; elles font tout pour rendre heureux un homme en se comportant en épouses parfaites, apprêtées, qui remplissent le frigo et accueillent convenablement les invités. Mais elles ne sont pas elles-mêmes, or c’est primordial de se reconnecter à soi.
Dans votre film, l’accès à cette vérité est inséparable de la danse. Quel lien entretenez-vous avec cette pratique ?
Je fais de la danse depuis l’âge de 3 ans, bien que je n’aie jamais voulu être danseuse. J’adore m’exprimer sur de la musique. Il faut cependant préciser que les personnages du film ne sont pas danseurs, ce sont des bénévoles ! La France est un pays très généreux à ce niveau-là, mais on ne parle pas assez de ces gens qui donnent de leur temps à ceux qui en ont besoin. J’ai souhaité que la danse soit ancrée dans une dimension plus sociale, qui puisse mettre en avant son aspect communicatif : lorsqu’ils se produisent en maison de retraite, les pensionnaires sont gagnés par cet esprit de partage, tout comme Sandra le sera ensuite.
Rendez-vous dès le 16 mars dans nos salles, Alors on danse sera l’un des temps forts de cette saison du Printemps du cinéma qui aura lieu du 20 au 22 mars prochains.
Visuels de couverture & illustration : Thierry Lhermitte, Isabelle Nanty, Michèle Laroque, Patrick Timsit – Alors on danse | Copyright Christine-Tamalet-Thibault-Grabherr
16 mars 2022