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À propos de Joan
Poétique du souvenir
Le réalisateur Laurent Larivière (Je suis un soldat) s’offre la majesté d’Isabelle Huppert et la candeur de Swann Arlaud pour son second film, pensé comme un voyage dans les souvenirs d’une femme amoureuse.
Le réalisateur Laurent Larivière (Je suis un soldat) s’offre la majesté d’Isabelle Huppert et la candeur de Swann Arlaud pour son second film, pensé comme un voyage dans les souvenirs d’une femme amoureuse.
À propos de Joan - Poétique du souvenir
Joan Verra (Isabelle Huppert) a toujours été une femme indépendante, habitée par un esprit libre et aventureux. Lorsque son premier amour revient sans prévenir après des années d’absence, elle décide de ne pas lui avouer qu’ils ont eu un fils ensemble. Ce mensonge est l’occasion pour elle de revisiter sa vie ; une vie comblée… en apparence.
Après un film remarqué avec Louise Bourgoin, Je suis un soldat (2015), et quelques expériences scénaristiques, Laurent Larivière propose un nouveau trajet de femme dans le subtil À propos de Joan. En opposition au caractère intimidant du projet, qui mêle acteurs de diverses nationalités et juxtapose les époques, le récit est d’une légèreté étonnamment émouvante ; on y suit le parcours introspectif (et réflexif) d’une femme, dont les souvenirs se sont comme réveillés suite à une rencontre avec son grand amour de jeunesse.
Depuis une maison ancienne aux airs de manoir hanté, où elle reçoit ce fils qu’elle cache à son père, elle se retourne alors sur un passé exploré avec une belle organicité par le cinéaste. Passé non pas rigide et linéaire mais presque fantasmé, irréel, dont les images nous parviennent en autant de flashes émotionnels.
UN PRINCIPE LUDIQUE
La force du film réside en fait dans son aspect chaotique ; aussi chaotique que la vie elle-même. Laurent Larivière l’a bien compris. Mais comment le traduire visuellement ? Grâce à des coups de génie, des « coups de montage » qui nous font basculer d’une époque à l’autre en une coupe bien sentie. Loin d’être artificiels, ces « artifices » sont la mémoire de l’héroïne et le fil conducteur d’un récit cramponné à des sensations physiques, à ce qui marque autant la peau que l’esprit.
C’est aussi un jeu auquel on se prend avec le plaisir du détective, sans aucune clé en main, la curiosité et l’intuition pour seuls guides. Jeu auquel nous invite aussi Joan – ou Isabelle Huppert, on ne sait plus très bien à ce stade – par d’espiègles adresses à la caméra (autrement dit à nous), comme pour nous signifier que tout cela est peut-être illusoire. Aussi illusoire, aussi troublant que le cinéma.
Visuels de couverture & illustration : Isabelle Huppert, Swann Arlaud – A propos de Joan | Copyright Films, Gifted Films West et Blinder Films
En salles le
14 septembre 2022
14 septembre 2022