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Ali & Ava
5 films où l’amour triomphe des différences
Clio Barnard signe avec Ali & Ava un puissant drame qui nous a replongés dans ces films où l’amour fait fi des différences sociales, culturelles et religieuses, pour dire toute son inaliénable évidence. Voici une sélection d’œuvres mémorables sur cette thématique.
Clio Barnard signe avec Ali & Ava un puissant drame qui nous a replongés dans ces films où l’amour fait fi des différences sociales, culturelles et religieuses, pour dire toute son inaliénable évidence. Voici une sélection d’œuvres mémorables sur cette thématique.
Ali & Ava - 5 films où l’amour triomphe des différences
Émouvante romance dans une Angleterre toujours plus fracturée par le Brexit, le nouveau film de Clio Barnard – à qui l’on doit notamment Le Géant égoïste (2013) et Dark River (2017) – s’attache à la trajectoire de deux personnages que tout sépare. Pour des raisons différentes, Ali (Adeel Akhtar) et Ava (Claire Rushbrook) se sentent chacun seuls. Ils se rencontrent grâce à l’affection qu’ils portent à la fille des locataires slovaques d’Ali, dont Ava est l’assistante scolaire. De là se construit un lien profond au-delà des différences sociales et culturelles, guidé notamment par l’amour d’Ali pour la musique. Il y a dans Ali & Ava une certaine tradition du récit cinématographique à l’anglaise avec un ancrage dans un environnement modeste – Clio Barnard tourne ses films à Bradford, dans le Yorkshire –, aux prises avec des problématiques socio-politiques très concrètes. On pense notamment aux films de Ken Loach qui n’ont eu de cesse de dénoncer un système nécrosé, dans lequel s’exprime un racisme latent.
La thématique de la romance qui émerge envers et contre tout a été abordée de très nombreuses fois sur grand écran. La rédaction vous propose cinq longs métrages à (re)découvrir pour compléter votre visionnage d’Ali & Ava.
Tous les autres s’appellent Ali de Rainer Werner Fassbinder (1974)
Dans une Allemagne grisâtre, une veuve (bouleversante Brigitte Mira) brave conventions et préjugés racistes par amour pour un immigré marocain (El Hedi ben Salem). De sa photographie extrêmement bien maîtrisée, d’une beauté sans nom, Tous les autres s’appellent Ali s’affirme comme l’un des plus beaux films de Rainer Werner Fassbinder. L’histoire d’amour assez improbable – tant en termes de différence d’âge, de religion et de culture – qui se tisse entre les deux personnages dit la force inaltérable des sentiments face aux diktats de deux mondes qui s’entrechoquent.
Just a Kiss de Ken Loach (2004)
Casim (Atta Yaqub), émigré pakistanais de la deuxième génération, travaille comme DJ dans une discothèque de Glasgow et rêve de monter son propre club. Ses parents, musulmans pratiquants, ont décidé de le marier à sa cousine, dont ils attendent l’arrivée en Écosse. Leur projet semble bien compromis quand Casim s’éprend de Roisin (Eva Birthistle), jeune enseignante qui, en plus d’être belle et intelligente, est indépendante et catholique. Ken Loach démontre un talent certain pour la romance, ancrée toujours dans un contexte socio-politique très perturbé.
À cœur battant de Keren Ben Rafael (2019)
Alors qu’ils vivent un amour passionné à Paris, Julie (Judith Chemla) et Yuval (Arieh Worthalter) se voient, du jour au lendemain, contraints d’affronter une séparation forcée. Il rejoint Tel Aviv, sa ville natale, et elle reste en France avec leur bébé. Le couple poursuit sa relation par écrans interposés. Seulement, cette vie par procuration va vite connaître ses limites, la distance mettant leur amour à rude épreuve… Second film de Keren Ben Rafael, À cœur battant se déploie autour d’un dispositif original, très immersif, qui souligne autant la facilité de communiquer par voie digitale que la distance que celle-ci crée, paradoxalement.
Désobéissance de Sebastián Lelio (2017)
Esti, jeune femme juive-orthodoxe (que campe la très juste Rachel McAdams), retourne chez elle après la mort de son père. Sa réapparition provoque toutefois quelques tensions au sein de la communauté lorsqu’elle avoue à sa meilleure amie les sentiments qu’elle éprouve à son égard… S’ensuit une vie maritale jalonnée de faux-semblants et de frustrations que Ronit (Rachel Weisz) va venir bouleverser de sa liberté et de sa fougue. Une romance lesbienne délicate et terriblement romanesque.
Head-On de Fatih Akın (2004)
Cahit (Birol Ünel), quadragénaire allemand d’origine turque, ne réussit pas à oublier le décès de sa femme. Après une tentative de suicide, il se retrouve à l’hôpital et rencontre Sibel (Sibel Kekilli), jeune femme d’origine turque qui vient également de commettre une tentative de suicide pour échapper à la pression familiale. Elle parvient à convaincre Cahit de l’épouser sans engagement de cœur ou de corps. Libres de leurs choix, ils finissent toutefois par tomber amoureux, mais un coup du sort va les séparer. Ours d’or au Festival de Berlin en 2004, ce film turco-allemand est certainement le chef d’œuvre de Fatih Akın dans sa portée dramatique inouïe et ce qu’il dit de la fracture entre deux mondes.
Visuel de couverture : Ali & Ava: Adeel Akhtar, Claire Rushbrook |Copyright AVALI FILM LTD
En salles le
02 mars 2022
02 mars 2022