SUPER-HÉROS MALGRÉ LUI

Mais d’où vient la bande à Fifi ?

Dans Super-héros malgré lui, en salles le 2 février, ils sont toute une bande de copains réunis autour de Cédric (Philippe Lacheau), un comédien de seconde zone. Lorsque ce dernier est appelé pour incarner le (super)héros d’un remake fauché de Batman, il saisit sa chance… avant de finir amnésique à la suite d’un accident de voiture. Au réveil, Cédric se persuade qu’il est réellement un super-héros…

La télévision comme tremplin

Dans ce neuvième long métrage signé par la bande à Fifi, l’acteur-réalisateur Philippe Lacheau démontre une nouvelle fois ses inépuisables talents comiques. Pour saisir l’origine de ce succès, il faut remonter au début des années 2000. À l’instar d’humoristes tout-terrain comme Michaël Youn, Philippe Lacheau, alors qu’il n’a pas encore 25 ans, fait ses armes via l’animation télévisée. La filiation entre les deux comiques ne date pas d’hier : c’est Youn, alors aux manettes du fameux Morning Live, qui repère Lacheau et son équipe en visionnant l’un de leurs sketches faits maison. Le blond aux faux airs d’Owen Wilson embarque ses amis d’enfance Pascal Boisson, Reem Kherici, Julien Arruti et Tarek Boudali (ces deux derniers font encore partie de l’aventure aujourd’hui) sur une chaîne du groupe M6, où ils font le show. En 2005, Canal+ repère la bande à son tour et la convie sur le plateau du Grand Journal, alors présenté par Michel Denisot. Dans un grand esprit d’émulation, les comparses ont alors carte blanche pour imaginer régulièrement des sketches à l’humour potache.

On ne change pas une équipe qui gagne

Après avoir écumé les plateaux, Philippe Lacheau se consacre à ses rêves de réalisation avec sa brigade. Résultat ? Plus de deux millions d’entrées pour Babysitting (2014) – que le trublion coréalise avec Nicolas Benamou. Sept films plus tard, les « quatre fantastiques » Philippe Lacheau, Julien Arruti, Tarek Boudali et la nouvelle recrue Élodie Fontan comptabilisent plus de 14 millions d’entrées au cinéma. Babysitting 2 (2015), Alibi.com (2017) ou encore Épouse-moi mon pote (2017), mis en scène par Tarek Boudali, comptent parmi leurs grandes réussites. La recette semble moins tenir à l’appât du gain qu’à la longévité du trio originel ; leur fidélité amicale carbure à l’humour corrosif et, sans peur, la bande à Fifi met les pieds dans le plat. Leur dernier bébé, Super-héros malgré lui, ne fait que confirmer cette recette en osant la parodie sous forme d’autodérision. L’identité des guests présents dans leurs films en dit d’ailleurs long sur leur héritage : qu’ils se prénomment Vincent Desagnat, l’illustre partenaire de Michaël Youn, Gérard Jugnot du Splendid ou Didier Bourdon des Inconnus, ils n’ont pas boudé leur plaisir à s’inviter dans la troupe. Un plaisir visiblement communicatif, tant la bande parvient à réunir des hordes de fans à chaque tournée d’avant-premières.

Visuel de couverture : Super-héros malgré lui / Copyright Studio Canal