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BIENVENUE À GATTACA
Coup d’essai, coup de maître
Brillante et envoûtante, cette fable glaçante sur les dérives de la science et une société obsédée par la perfection s’est imposée comme l’une des références du film de science-fiction. À voir ou revoir en séance UGC Culte les jeudis 10 et 17 février.
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Brillante et envoûtante, cette fable glaçante sur les dérives de la science et une société obsédée par la perfection s’est imposée comme l’une des références du film de science-fiction. À voir ou revoir en séance UGC Culte les jeudis 10 et 17 février.
BIENVENUE À GATTACA - Coup d’essai, coup de maître - ILLIMITÉ
En débarquant à Hollywood au milieu des années 90, après dix ans à réaliser des publicités en Angleterre, le Néo-Zélandais Andrew Niccol crée la surprise avec son scénario incroyable sur un homme qui a toujours vécu, sans le savoir, dans le monde de la télé réalité : The Truman Show. Il trouve tout de suite un producteur et un acteur — Jim Carrey. Le budget est toutefois estimé autour de 80 millions de dollars et on lui fait comprendre qu’il n’obtiendra jamais une telle somme pour un premier film. La réalisation en est donc confiée à Peter Weir, et Andrew Niccol retient la leçon : il réfléchit à un film dont le budget ne dépassera pas les 20 millions de dollars. Il écrit d’ailleurs si rapidement ce scénario (qui emballe tout de suite Danny DeVito et sa société de production) que son Bienvenue à Gattaca sort en octobre 1997, six mois avant The Truman Show.
Le film se déroule dans un futur proche, au sein d’un centre de recherches spatiales nommé Gattaca et destiné exclusivement aux personnes détenant un patrimoine génétique impeccable. Une société où tout est possible pour les hommes « parfaits » conçus in vitro selon des règles strictes, tandis que ceux qui sont nés naturellement sont condamnés aux tâches les plus ingrates. Une société d’où sont bannis sentiments et émotions. Il suffit toutefois d’un grain de sable pour enrayer cette machine si bien conçue : un accident et un rêve partagé qui permettent à deux jeunes gens – l’un « parfait », l’autre non – d’échanger leur rôle et d’imposer leur volonté à la barbe des autorités. Cette réflexion sur le double permet ainsi au film de déployer une aura de thriller, voire de drame psychologique.
Une vision déjà bien affirmée
Si on pense à 1984 et au Meilleur des mondes, Andrew Niccol a su se libérer de ces références en les modernisant et en imposant son propre univers. Un univers glacé aux lignes droites et aux courbes parfaites, tourné en grande partie au Centre municipal du comté de Marin, en Californie, conçu par Frank Lloyd Wright et où George Lucas avait filmé son THX 1138. Un monde où tous, pareils à des robots sans âme, se ressemblent. Plutôt que d’inventer un futur hypothétique, le réalisateur préfère s’inspirer et détourner des objets familiers des années 50 et 60 – ce qui accroit la crédibilité de son histoire. Enfin, et c’est son coup de génie, il compose un casting idéal : Ethan Hawke (qui depuis Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir fait un beau parcours), Jude Law (dont la carrière au cinéma est en train de décoller) et Uma Thurman (que Pulp Fiction de Tarantino a consacrée). Leur jeunesse, leur complémentarité et le trouble qu’ils dégagent sont pour beaucoup dans le charme et la fascination qu’exercent le film. Encore et toujours, vingt-cinq ans après sa sortie.
Texte : Jean-Pierre Lavoignat – Visuel de couverture : Bienvenue à Gattaca – Ethan Hawke | Copyright D.R.
En salles le
29 avril 1998
29 avril 1998