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MINCE ALORS 2 !
Thérapie par le rire
Dans cette suite haute en couleur, l’actrice-réalisatrice Charlotte de Turckheim se joue à nouveau des stéréotypes autour de l’obésité et signe une comédie fédératrice.
Dans cette suite haute en couleur, l’actrice-réalisatrice Charlotte de Turckheim se joue à nouveau des stéréotypes autour de l’obésité et signe une comédie fédératrice.
Ça y est : Isabelle (Charlotte de Turckheim) et sa nièce Nina (Lola Dewaere) se sont lancées dans un centre « jeûne et détox » en plein cœur des paysages vallonnés de Provence. C’est dans ce lieu idyllique qu’elles comptent accueillir des patients en surpoids et leur offrir le cadre rêvé pour mener à bien leurs résolutions. Outre quatre adorables adolescents en pleine construction et deux sœurs ennemies, une farandole de personnages nouent des liens indéfectibles et profitent de leur séjour pour interroger leurs motivations. Sans oublier Émilie (Catherine Hosmalin), une amie des patronnes amaigrie depuis sa participation à la cure d’amaigrissement du premier opus, qui en fait voir des vertes et des pas mûres aux curistes…
Un ton aussi décalé qu’engagé
Disons-le franchement, l’obésité est un sujet très rarement abordé au cinéma. Charlotte de Turckheim rattrape ce retard avec Mince alors 2 ! qui, comme son titre l’indique, choisit d’investir le sujet via la comédie. Résolument décomplexé, le film n’hésite pas à montrer des affrontements verbaux entre patients et autres remarques grossophobes, d’abord échangées sur le ton de la plaisanterie. Pas toujours tendres entre eux, les personnages arrivent avec leurs propres frustrations ou traumatismes à évacuer. Loin d’en faire des enfants de cœur, la cinéaste donne très justement à voir que ceux que l’on culpabilise pour leur surpoids peuvent reproduire les mêmes schémas.
Déconstruisant ces mécanismes, le film pointe du doigt la responsabilité du regard des autres, qui influe largement sur le mal-être des concernés ; c’est le cas d’une jeune femme mince qui, par jalousie, use du surpoids de sa sœur pour l’inférioriser. Si le pari de dénoncer la grossophobie dans une cure détox paraît fou, le film tente précisément de réconcilier la volonté de maigrir avec le mouvement « body positive » – qui prône une acceptation de soi plutôt qu’un amaigrissement voué à se conformer aux diktats sociaux. Peu à peu, les personnages se défont du jugement d’autrui et apprennent à écouter leur désir, amoureux y compris… L’air de rien, Charlotte de Turckheim distille une belle leçon de vie, et ce sans se départir d’un humour à toute épreuve.
22 décembre 2021