ALINE

Plus Céline que nature

Au Québec, à la fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14^ème enfant, qu’ils prénomment Aline. Dans la famille Dieu, on fait de la musique à tous les étages et à toutes les générations. Aussi quand Aline révèle un don exceptionnel pour le chant, ses parents n’hésitent pas une seconde à lui faire passer une audition. La voilà projetée dans une carrière flamboyante, qu’elle construit avec l’aide du producteur de musique Guy-Claude. Celui-ci est bien décidé à faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde.

Il fallait bien une Valérie Lemercier pour entreprendre un projet à la hauteur de sa démesure, soit un faux biopic sur Céline Dion. L’exubérance, la gaucherie et l’épatant grain de folie de l’actrice, réalisatrice et comique française ne sont en effet pas sans rappeler la personnalité de la chanteuse québécoise ; elles n’ont d’ailleurs que quelques années de différence. Et si la première disait ne pas bien connaître la carrière et la musique de la seconde avant la préparation du film, il est vite évident qu’elle a pris un plaisir intense à l’incarner à l’écran.

Une fable musicale

Entourée d’un flamboyant casting à 90% québécois, Valérie Lemercier signe son 6^ème film, toujours fidèle à sa fantaisie, aux situations d’une délicieuse cocasserie et à un regard généreux sur ses personnages. L’actrice incarne Aline de la naissance à son âge actuel, en abordant tous les moments forts de la carrière et de la vie personnelle de la chanteuse. Une vraie tendresse infuse chacun des plans de ce film hors norme, comme si la réalisatrice filmait une personne de sa famille à la caméra.

Et puis, comme toujours dans le cinéma de Valérie Lemercier, on retrouve quelque chose de la fable, du conte de fées qui voit un personnage évoluer vers ses rêves malgré un parcours chaotique. En parvenant à trouver la femme derrière l’icône, l’actrice et réalisatrice offre un portrait souvent émouvant d’une artiste pour qui la famille fait office de véritable moteur. Car comme le disait Céline Dion dans l’une de ses chansons, « Je suis une fille bien ordinaire / Des fois j’ai plus le goût de rien faire / J’ferai d’la musique, autour d’un verre / Avec ma mère, mes sœurs, mes frères ».