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Huit ans après les événements de Barbecue, Éric Lavaine réunit à nouveau la petite bande d’acteurs formée par Lambert Wilson, Guillaume de Tonquédec ou encore Franck Dubosc...
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Il y a 3 années Non classé

Vortex
Entretien avec Gaspar Noé

Le plus sulfureux des cinéastes français, auteur d’une œuvre intransigeante et psychédélique qui comprend les films culte Irréversible (2002) et Enter the Void (2009), revient avec une fresque de 2h20 sur la décrépitude d’un couple d’intellectuels vieillissants. Nous l’avons rencontré afin qu’il nous livre les clés de ce film aussi touchant que brutal.

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Vortex - Entretien avec Gaspar Noé

« La vie est une courte fête qui sera vite oubliée ». Le nouvel opus de l’enfant terrible du cinéma français dépeint la fin de vie d’un couple campé par Françoise Lebrun, mythique interprète de La Maman et la Putain de Jean Eustache (1973), et le grand réalisateur italien Dario Argento. Sous les yeux de leur fils (Alex Lutz), ils vont peu à peu dépérir dans le grand appartement où se sont entassés leurs souvenirs…

LE VORTEX DU FILM, C’EST LA MORT ?

Gaspar Noé : Je dirais plutôt que c’est la vie. Il n’y a pas de mystère avec la mort : c’est la fin d’une vie. Il n’y a plus rien. Vous me direz, avant il n’y a pas grand-chose si ce n’est 9 mois de gestation. On est propulsé là, et après ? (Rires.) Le vrai mystère, c’est la vie. J’habite dans un monde qui me paraît naturel mais je n’y comprends rien ; ni au fonctionnement de l’électricité, ni aux avions qui décollent, ni au fait de manger de la viande tous les jours sans que cela nous pose le moindre problème de tuer des animaux, ni à ce besoin irrépressible qu’on a de reproduire l’espèce. Pourquoi ? On n’ira jamais jusqu’aux étoiles, mais tout cela est un sacré mystère ! De la même façon, je dépeins un personnage dont l’œuvre littéraire va s’écrouler avec sa mort. Est-ce que mes films vont tomber dans l’oubli après ma mort ? On sait que dans peu de temps, les DVD vont cesser de fonctionner. Plus personne ne regarde de copies 35. Quelque part, c’est plus simple de croire en la postérité pour mon père Luis Felipe Noé, qui est peintre. Dans 60 ans, on peut être sûr que ses tableaux resteront intacts…

VOUS DITES QUE C’EST À LA FOIS VOTRE FILM LE PLUS ACCESSIBLE ET LE PLUS DIFFICILE. POURQUOI ?

Je trouve mes films relativement accessibles, surtout Climax (2018) qui est très linéaire, mais disons que c’est le plus universel dans sa thématique. La description de la vacuité de l’existence est peut-être plus cruelle et directe que dans mes autres films. Mon père m’a dit : « C’est ton film le plus violent. » C’est lié au fait que Vortex est un film très terre-à-terre, voire très athée. Je me considère comme un athée en ce que je n’apprécie pas les religions institutionnalisées, bien que je crois qu’il existe des forces dont nous ne sommes pas au courant et qui sont supérieures à la matière. Je crois vraiment à ce que dit Dario [Argento] au début du film : « La vie est un rêve dans un rêve. » C’est une citation d’Edgar Allan Poe qui décrit bien cette expérience que l’on traverse tous.

EN PARLANT DE MATÉRIALISME, VORTEX ET ENTER THE VOID REPRÉSENTENT LA MORT SUR DEUX MODES RADICALEMENT OPPOSÉS…

Enter the Void, c’était toute une arnaque ! (Rires.) Je voulais juste m’amuser à figurer toutes ces théories sur la vie après la mort, la réincarnation, etc. Je ne crois pas du tout que l’âme puisse se séparer du corps ! Disons que j’ai souhaité l’illustrer à la manière de Steven Spielberg qui, dans Rencontres du troisième type (1977), donne corps aux martiens et aux soucoupes volantes. Je ne pense pas qu’il y croyait personnellement : c’est un fantasme collectif. Pour prendre les choses plus trivialement, Enter the Void raconte les projections mentales d’un jeune homme en pleine overdose qui agonise après une blessure grave. (Rires) À la fin, il y a une scène d’accouchement en vue subjective. On pourrait penser qu’il se réincarne, mais en fait il se rappelle juste sa propre naissance. C’est sa mère qu’on voit à l’écran. Le film est donc une illustration dysfonctionnelle de toutes ces théories ; lorsqu’on me prend réellement pour un bouddhiste, j’éclate de rire !

POURQUOI AVOIR CHOISI DARIO ARGENTO ET FRANÇOISE LEBRUN POUR CAMPER CES RÔLES, EUX QUI PROVIENNENT D’UNIVERS SI DIFFÉRENTS ?

« Opposés » est un mot trop faible : ils ne se connaissaient même pas ! J’ai d’abord pensé à Françoise Lebrun, qui a traîné dans les milieux intellectuels parisiens pendant sa jeunesse pour finir par participer à La Maman et la Putain (1973), le chef-d’œuvre de Jean Eustache. Tout naturellement, elle s’est retrouvée ensuite dans des films d’auteur français mais, depuis ce film, elle a toujours été sous-exploitée. Sa performance dans La Maman et la Putain est magnifique. Mon cœur se déchire à chaque fois que je regarde son monologue final. Pour le rôle du père, j’ai pensé à l’acteur italien Carlo Battisti, qui m’a bouleversé enfant dans Umberto D. de Vittorio De Sica (1952). Presque inconsciemment, j’ai pensé à un autre italien pour interpréter mon héros : Dario Argento. Même si Vortex n’est pas autobiographique, Dario me rappelle mon père lorsqu’il parle avec les mains… Lorsqu’ils ont tous deux accepté le projet, j’ai montré La Maman et la Putain à Dario et, inversement, j’ai fait lire à Françoise la biographie de Dario avant de lui projeter ses films. Il y avait un vrai respect mutuel entre eux. Tout s’est passé dans le plus grand bonheur, avec beaucoup d’improvisation sur le plateau.

 

TOUT LE FILM OU PRESQUE SE DÉROULE EN SPLITSCREEN [ÉCRAN PARTAGÉ], COMME C’ÉTAIT LE CAS DE VOTRE LUX AETERNA EN 2019. QUE PERMET CE PARTI PRIS ?

À la base, je devais tourner Lux Aeterna en un plan séquence mais j’ai vite compris que c’était trop ambitieux. J’ai donc opté pour un film de montage, tourné à trois caméras allumées en permanence. À la fin, j’étais conscient d’à peine la moitié de ce qui avait été tourné ! J’ai découvert des plans magiques en phase de postproduction. C’était jouissif de pouvoir « sauver » le film de cette manière. J’ai ensuite tourné un court-métrage de mode pour Saint Laurent de la même façon, et les gens m’ont beaucoup parlé de sa ressemblance avec les films de Dario Argento… Dans Vortex, le splitscreen décrit deux solitudes qui vivent sous un même toit. Ils s’aiment, mais la dégénérescence de la femme provoque une certaine déconnexion entre eux. Pour moi l’immersion et l’empathie vis-à-vis des personnages, c’est très enrichissant ! Il y a un autre avantage : lorsqu’on filme deux personnages à une seule caméra, en général on donne à voir leur profil et donc on rate certaines informations émotionnelles sur leur visage. À deux caméras, d’un coup on peut les filmer ensemble de ¾ face ou complètement de face. Leur vérité ressort davantage.

ON AURAIT PU S’ATTENDRE À UN VIEUX COUPLE BOURGEOIS DU TOUT-PARIS, OR VOUS SITUEZ LEUR APPARTEMENT EN PLEIN QUARTIER STALINGRAD. POURQUOI ?

Lors du confinement, les rues vides avaient un aspect poétique mais aussi inquiétant. J’avais le sentiment qu’on n’y voyait plus que des sans-abris ou des gens qui traînent dans les rues par nécessité. La toxicomanie de rue est soudain devenue très visible du côté de Stalingrad, du quartier de la gare du Nord, etc. J’ai eu l’envie de filmer ce Paris inquiétant afin qu’il y ait du danger non seulement dans la maison du couple, dû au fait que l’héroïne perd progressivement la tête, mais aussi à l’extérieur. Si j’avais filmé dans le XVIe arrondissement, la femme serait simplement sortie dans des rues vides… Il fallait que son mari soit très inquiet si elle s’échappe, précisément car les rues de Stalingrad sont empreintes d’une certaine violence. J’ai également apprécié montrer cette partie-là de Paris, qu’on ne voit pas si souvent dans le cinéma français

Visuels de couverture & illustration : GASPAR NOE Copyright (c) 2019 Denis MakarenkoShutterstock. / Dario Argento, Françoise Lebrun, Alex Lutz – Vortex | Copyright Wild Bunch Distribution 

Vortex
En salles le
13 avril 2022