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UNE VIE DÉMENTE
Folie belge
Présenté en ouverture du Festival de Namur en 2020 et salué depuis par une pluie de récompenses internationales, Une vie démente souligne la vitalité du cinéma belge dans sa capacité à renouveler sans cesse ses formes.
Présenté en ouverture du Festival de Namur en 2020 et salué depuis par une pluie de récompenses internationales, Une vie démente souligne la vitalité du cinéma belge dans sa capacité à renouveler sans cesse ses formes.
Inspiré d’événements très personnels, Une vie démente se penche sur Alex et Noémie, deux trentenaires qui réfléchissent à avoir un enfant. Seulement, quand Suzanne, la mère d’Alex, éminente figure de l’art contemporain, commence à adopter une attitude étrange, symptomatique de la maladie d’Alzheimer, le projet du couple est remis en question. En pleine possession de leur univers cocasse voire délirant, Ann Sirot et Raphaël Balboni, duo qui a collaboré sur de nombreux courts métrages – dont Thelma, Magritte (équivalent des César en Belgique) du meilleur court métrage en 2018 – signe un tout premier film très réussi.
Comment la vie s’organise-t-elle autour de la maladie ? Comment approcher – et même aimer encore – quelqu’un qui n’est plus ce qu’il a été ? En piochant dans l’art contemporain des formes inédites, tantôt loufoques, tantôt poétiques, Ann Sirot et Raphaël Balboni donnent à leur film une esthétique hybride qui semble adopter les différentes humeurs de la vie. Inspiration, enfermement, respiration, découragement… Les états s’emballent et se traduisent par des plans pratiquement monochromes, des œuvres contemporaines infusent l’intrigue et disent l’esprit qui se désagrège.
C’est aussi l’affaire d’une troupe qui tâtonne et expérimente, de réalisateurs qui inventent une trame narrative et laissent à leurs acteurs la liberté d’y poser leurs mots. Le rôle de Suzanne, personnage en chute libre mais terriblement vivant, est d’ailleurs porté par une comédienne non-professionnelle, qui lui insuffle quelque chose d’impalpable, de fantasque et de tragique. Jo Deseure a d’ailleurs remporté le Prix d’interprétation au Festival de Saint-Jean-de-Luz le mois dernier. Car face à cette situation imprévue de l’existence, que faire de mieux que d’improviser ?
Photo : Lucie Debay – Une vie démente | Copyright Arizona Films
10 novembre 2021