UN ENDROIT COMME UN AUTRE

James Norton, un père d’exception

John, nettoyeur de vitres, élève seul son fils de trois ans à Belfast, en Irlande. Lorsque ce père célibataire de 33 ans apprend qu’une maladie grave ne lui laisse plus que quelques mois à vivre, il se met en quête de la famille idéale pour accueillir son enfant.

Si les adoptions se font d’habitude en l’absence des parents, Uberto Pasolini (qui n’est autre que le neveu de Luchino Visconti) imagine un film unique autour de cette thématique forte en émotion.

Et si un père décidait d’organiser l’adoption de son fils avant qu’il ne soit trop tard ? L’idée est d’emblée bouleversante : composer un film crépusculaire, au sens où un enfant découvre la mort en pointillés, face à un père atteint d’un cancer incurable. Précieux à plus d’un titre, Un endroit comme un autre illustre une relation fusionnelle, basée sur un lien de confiance inaltérable. Apaisée, elle se calque sur la douceur de la mise en scène, qui sublime l’émotion sans jamais la travestir. C’est cette douleur rentrée, aussi proche du mélodrame qu’elle s’en éloigne par son minimalisme, qui émeut. James Norton (révélé dans la mini-série britannique Guerre et Paix) est fascinant de retenue, son corps olympien et bardé de tatouages contrastant avec le rôle maternel qu’il endosse vis-à-vis de son fils. Rappelant par endroits le cinéma social de Ken Loach, qui met lui aussi en scène des familles brisées par le fatum, le film d’Uberto Pasolini en est un versant plus lyrique et par conséquent moins frontal, jouant sur l’atmosphère et la symbolique pour susciter l’empathie.

Photo de couverture : Un endroit comme un autre I Copyright ARP Sélection