TENDRE ET SAIGNANT

Une romcom savoureuse

Charly Fleury (Géraldine Pailhas) mène une ambitieuse carrière en tant que rédactrice en chef d’un magazine de mode, loin, très loin de l’héritage familial de son père artisan-boucher. Lorsque ce dernier décède subitement, la « boucherie Fleury » lui revient de droit. Décidée à la vendre une bonne fois pour toutes, Charly est vite contrecarrée par la ténacité de Martial (Arnaud Ducret), prêt à tout pour sauver le commerce. Entre eux s’engage alors un vrai jeu du chat et de la souris…

Une comédie romantique dans l’univers « saignant » de la boucherie ? On n’y aurait pas cru avant que Christopher Thompson – acteur et fils de la scénariste Danièle Thompson – ne s’empare du sujet. Résultat : un rôle en or pour Géraldine Pailhas, précieuse actrice – elle s’est récemment illustrée aux côtés de Sophie Marceau dans Tout s’est bien passé, de François Ozon – qu’on a trop peu vue en tête d’affiche, doublé d’un film-hommage à un artisanat qui, lui, est trop souvent caricaturé à l’écran.

Une fraîcheur bienvenue

De son écriture menée tambour battant, où les répliques fusent entre un duo moins sentimentaliste qu’espiègle et bagarreur, Tendre et saignant tire surtout une géniale modernité en forme de tableau inversé. La citadine coquette s’avère être une bouchère de talent, quand l’univers a priori ringard des côtelettes de porc revêt des atours plus « branchés » encore que ceux de la mode. Plus sexy aussi : inspiré du boucher star Hugo Desnoyer, le personnage de Martial, séducteur et passionné, est aux antipodes des clichés tue-l’amour véhiculés sur la profession. De quoi prouver que pour réussir une épatante romcom, les ingrédients sont parfois à chercher du côté de l’authenticité.