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No Country for Old Men
Une sanglante chasse à l’homme
Course contre la montre dans l’Ouest américain, No Country for Old Men est un détonant mélange de tension, d’humour noir et de mélancolie. Sans compter un casting flamboyant ainsi qu’une mise en scène remarquable d’intensité. Un condensé des frères Coen au meilleur, en somme.
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Course contre la montre dans l’Ouest américain, No Country for Old Men est un détonant mélange de tension, d’humour noir et de mélancolie. Sans compter un casting flamboyant ainsi qu’une mise en scène remarquable d’intensité. Un condensé des frères Coen au meilleur, en somme.
No Country for Old Men - Une sanglante chasse à l'homme
Pas étonnant qu’après plusieurs comédies, ce retour au film noir – leur terrain de prédilection depuis leur premier film, Blood Simple (1984) – ait valu aux frères Coen quatre Oscars en 2008 : meilleur film, meilleur(s) réalisateur(s), meilleur second rôle pour Javier Bardem, qui compose ici un méchant d’anthologie, et meilleure adaptation.
Initié par le producteur Scott Rudin, le douzième film des frères Coen est d’ailleurs leur première adaptation. Celle d’un roman funèbre et déchirant de Cormac McCarthy, grand peintre de la mythologie américaine. Mais les frères Coen ont su s’approprier, sans aucune difficulté, cette histoire de loser qui se retrouve en possession d’une mallette contenant 2 millions de dollars. Ce dernier est alors traqué du Texas au Mexique par un tueur à gages qui veut récupérer l’argent et par un vieux shérif qui, tout en pleurant sur son pays qu’il ne reconnaît plus, espère encore que le Bien l’emporte sur le Mal.
À l’aise avec ces personnages, qu’ils auraient pu inventer, comme avec la violence crue venue du fond des âges qui régit leurs rapports, les frères Coen fusionnent les genres avec ce mélange de cynisme, d’humour et de lucidité qui leur est propre. Et signent tout simplement, entre thriller, film noir, western et road movie, un grand œuvre où l’angoisse se dispute avec l’absurde et le grotesque avec la mélancolie. La réussite de No Country for Old Men tient bien sûr à la virtuosité de la mise en scène (on n’est pas prêt d’oublier le duel de l’hôtel !), à ce sens du rythme si particulier (les cinéastes ne craignant pas d’étirer le temps pour mieux l’accélérer soudain), à la beauté et à la force des images (signées par Roger Deakins, un de leurs grands complices depuis Barton Fink), et bien sûr à son casting aussi inattendu qu’éblouissant.
Si Woody Harrelson est comme chez lui dans cet univers qui ne craint pas les excès, on redécouvre Josh Brolin sous les traits d’un cow-boy sympathique bien déterminé à ne pas lâcher son magot. Les cinéastes ne pouvaient trouver mieux que Tommy Lee Jones, dont la voix rauque et profonde mène le récit, pour incarner le vieux shérif désabusé, « vestige d’une époque révolue » qui sera bien obligé d’admettre qu’il n’y a effectivement plus de pays pour les vieux comme lui. Mais le clou du spectacle, c’est bien sûr Javier Bardem. Improbable coupe au bol, pistolet destiné aux animaux d’abattoir à la main, parfois terrifiant et drôle dans la même scène et vivant les meurtres comme autant d’orgasmes, il est l’ange ou plutôt le diable exterminateur. Sa composition est hallucinante et frôle le génie. Il est à l’image du film tout entier : jubilatoire et glaçant à la fois.
A voir ou revoir dans les cinémas UGC les 17 et 24 mars.
Texte Jean-Pierre Lavoignat – Visuel de couverture : No Country for Old Men – Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme | Copyright Paramount Pictures France
En salles le
23 janvier 2008
23 janvier 2008