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MOURIR PEUT ATTENDRE
Mission accomplie
Le dernier volet de la saga James Bond, porté par Daniel Craig, est une réussite à tous les niveaux, conjuguant d’une main de maître action sur-vitaminée et sensibilité à fleur de peau.
Le dernier volet de la saga James Bond, porté par Daniel Craig, est une réussite à tous les niveaux, conjuguant d’une main de maître action sur-vitaminée et sensibilité à fleur de peau.
Souvenez-vous : dans le précédent opus, James Bond s’était épris de la mystérieuse Madeleine Swann (Léa Seydoux), fille de l’infernal M. White, un terroriste de l’organisation criminelle SPECTRE. Dans Mourir peut attendre, les deux tourtereaux coulent une retraite paisible en Jamaïque. Trop beau pour être vrai : Bond, reprend du service pour sauver un scientifique qui a été kidnappé, et se retrouve très vite face au machiavélique Safin (Rami Malek), un psychopathe détenant une arme d’un nouveau genre. Sans oublier la nouvelle agente du MI6, Nomi (Lashana Lynch), qui a repris son matricule en son absence…
Après des mois de cinéphilie contrariée par la pandémie, ce nouveau Bond se vit comme un shot vivifiant de cinéma à grand spectacle. Renouant avec les fondamentaux de la saga, le film nous immerge dans des décors impressionnants (Norvège, Italie ou Écosse) qui sont de fabuleux terrains de jeux pour les scènes d’action.
Bond redynamisé
Plus drôle, plus musclé, plus effrayant, c’est un condensé de ce qui a fait le succès de la franchise depuis 2006, le tout dessinant une fresque haletante de 2h45. Dans les multiples moments de bravoure émergent des figures badass : les agentes incarnées par Lashana Lynch et Ana de Armas, qui accompagnent 007 dans les séquences les plus musclées. Ces personnages redynamisent les codes d’une saga qui parvient désormais à conjuguer différents registres.
On ne doute pas que la participation de Phoebe Waller-Bridge (distinguée pour ses séries Fleabag et Killing Eve) au scénario a permis d’insuffler au film un humour pince-sans-rire. Dans la bouche du James Bond de Daniel Craig, il fait souvent mouche, avec une autodérision salutaire lorsqu’il se moque de ses propres tics.
Mais c’est dans sa veine mélodramatique que le film se distingue le plus. Bond n’est plus le macho insensible des origines de la franchise. Toute la beauté de cet épisode final est à trouver dans la vulnérabilité affective d’un agent aux prises avec ses sentiments et ses remords. Un prisme amplifié par les adieux de Daniel Craig au personnage.
Se dégagent alors de mémorables percées mélancoliques, où le souffle épique de la mise en scène se met au service de l’émotion. Aidées par le magnétisme de Léa Seydoux, elles culminent à l’occasion d’un bouleversant final, point d’orgue d’une aventure menée durant 15 ans par Craig, aujourd’hui porté au rang d’icône.
06 octobre 2021