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MADELEINE COLLINS
Virginie Efira en interview exclusive

Son visage est de tous les plans, comme si Antoine Barraud, le réalisateur, avait voulu saisir les mille identités qu’elle recèle. Virginie Efira, toujours plus épatante dans son jeu sobre et précis, donne à Madeleine Collins un délicieux sens du vertige. Rencontre avec une actrice en perpétuel questionnement.

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MADELEINE COLLINS - Virginie Efira en interview exclusive - ILLIMITÉ

Madeleine Collins est un film qui interroge beaucoup l’identité, la duplicité, les rôles que l’on se donne. Quelles ont été vos réactions à la lecture du scénario ?

Virginie Efira : Je l’ai trouvé brillant ! Il correspondait à un genre que j’aime beaucoup et que je ne vois pas si souvent dans le paysage du cinéma français, c’est à dire à la fois une structure narrative où chaque scène ajoute un élément et une forme de suspense au récit, puis quelque chose de métaphysique au-delà, dans le cas présent une réflexion sur l’identité sociale du couple, sur l’existence fantasmée ou non de l’intimité réelle.

En lisant le scénario, je me suis demandé comment ces deux vies étaient possibles, surtout pour une femme, pas tellement d’un point de vue psychologique mais plus sur la question de la dissimulation d’une double maternité. Qu’est ce que le personnage cherche exactement ? Je trouvais la tension extrêmement bien maîtrisée. Se développait aussi un questionnement sur la façon dont on fait pénétrer de la fiction dans sa propre existence. L’identité réelle existe-t-elle ? Est-ce que tout n’est pas qu’identité sociale ? Le texte posait plein de questions, ce qui était très excitant, et le rôle me tendait plein de masques à porter.

Comment avez-vous travaillé le personnage avec Antoine Barraud ?

Antoine m’a laissée assez libre. Au départ, je voulais Judith/Margot très forte, exaltée. Certes, on peut la regarder d’un point de vue pathologique, dans une sorte de schizophrénie, mais j’avais envie qu’elle soit pleine de vitalité, qu’elle ait réussi à conserver ce secret, à ne pas se déterminer d’une seule manière, à – peut-être – avoir des sexualités différentes, des façons variées d’aimer ses enfants, les hommes, à pouvoir affronter sa mère et ses bassesses, parce qu’elle sait qu’elle a une force ailleurs. Je voulais que le personnage se fissure peu à peu, explose à un moment.

Plus par les effets de réalisation que par le jeu, on sent une certaine bizarrerie chez elle au départ mais elle demeure en parfaite maîtrise. Il y avait une forme d’exaltation dans le fait d’être à l’aise avec le mensonge, la non-culpabilité. Antoine la voyait comme quelqu’un qui donne à chacun. Elle remplit les requêtes des uns et des autres d’amour, sans pour autant totalement s’y fondre, tout en allant à différents endroits. C’est lorsque ces lignes de fiction et de réalité se rejoignent, que les gens ont besoin de savoir à qui ils parlent exactement, qu’elle perd pied.

De quelles œuvres vous êtes-vous inspirée pour la façonner ?

Je me souviens qu’Antoine Barraud m’a fait regarder Birth, un film vraiment magistral (de Jonathan Glazer, Ndlr) avec Nicole Kidman. Il y a une atmosphère particulière dans la scène où Kidman regarde un spectacle à l’opéra, dans son appartement très ouaté et dans le rapport à l’enfant… Je crois que pour un acteur, reste toujours à l’écran des choses qu’il a observé chez d’autres personnes, pas tellement dans l’idée de recopier mais dans celle de se nourrir de son imaginaire, d’expériences vécues, de choses vues, d’autres fictions donc.

Il y a quelque chose du thriller hitchcockien dans ce film avec une construction qui se déroule en escargot et un chignon qui rappelle les héroïnes tragiques du cinéaste.

Quand je pense à Vertigo, il y a en effet le chignon mais c’est aussi un film qui traite de l’illusion : est-ce qu’on aime l’image qu’on projette d’une femme ou bien réellement elle ? Il y a également quelque chose de Tippi Hedren, que j’aime vraiment beaucoup. Elle a une sorte de nervosité très rentrée. Peut-être qu’Antoine cherchait un physique un peu lisse, un peu doux pour amener une tension plus forte justement. Peu importe son nom, mon personnage a une douceur de base, ce qui est chouette parce que ces derniers temps, j’ai interprété beaucoup de filles qui étaient bord- cadre.  Cela dit, j’adore les actrices comme Adjani qui ont quelque chose en elle de base. Elle a tout sauf un physique passe partout, elle projette déjà de la fiction en tant que telle. J’ai l’impression que mon physique, disons plus banal, est intéressant aussi parce qu’il permet une plus grande dissimulation. On ne pourrait pas imaginer que ça vrille…

« Je voulais que le personnage se fissure peu à peu, explose à un moment. ».

Mentir, est-ce se libérer ?

C’est chiant d’avoir une seule vie, ne pas pouvoir arpenter d’autres chemins. Le film s’offre à nous par différents prismes, mais s’y montre notamment le premier enfermement qui est celui de la structure familiale. On s’imagine devoir correspondre à une certaine norme en tant que mère, en tant qu’épouse, et peut-être qu’alors émerge l’importance d’avoir un secret, d’inscrire une part de fiction en soi. J’ai imaginé le personnage comme quelqu’un qui se sentait très fort de la possession de ses doubles ou triples existences. Ce qui est très touchant, c’est qu’elle se les racontent presque pour elle-même, comme si elle se disait « Et ce personnage-là, où pourrait-il m’emmener ? », « Si je fais ça, qu’est ce que ça provoque ? ».

C’est chouette d’arriver tout d’un coup à élargir un peu le cadre. C’est en provoquant des choses, en cherchant de l’inédit, qu’autre chose se passe. Peut-être que pour elle, dans ces longues répétitions amenées par l’existence, le fait de répondre aux désirs de ses enfants, de son mari, il y a une envie d’espace.  Il y a cette idée aussi que se raconter des histoires, qu’être dans le récit de soi, se choisir un nom de personnage amène à une fiction qu’on peut décider de vivre, qui nous mènerait vers d’autres chemins que celui qui nous semble être premier. C’est comme si on avait le stylo en main pour raconter les choses alors que d’ordinaire on a l’impression de ne pas l’avoir.

Le personnage travaille comme traductrice. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

J’avais l’image de Kristen Stewart assise par terre dans le train, dans Sils Maria d’Olivier Assayas. Je voyais cette espèce d’aisance, le fait de passer d’un pays à l’autre, d’une langue à l’autre. Parler dans une autre langue, c’est une forme de réinvention de soi ; on est dans une autre vitesse, dans une autre manière d’assembler les idées.

Qu’est-ce que vous évoque ce nom, Madeleine Collins ?

Je trouve que ça fait vraiment nom d’héroïne, que ça engage déjà la fiction. Madeleine Collins, c’est une proposition de voyage…

Visuel de couverture : Virginie Efira | Copyright Paname Distribution / UFO 

MADELEINE COLLINS
En salles le
22 décembre 2021