Les Volets Verts

Quand le cinéma célèbre les acteurs

Dans Les volets verts, Gérard Depardieu incarne Jules Maugin, un « monstre sacré » du cinéma créé par le romancier Georges Simenon, à qui l’on doit également le personnage de Maigret. Jean Becker compose le portrait intime d’un acteur au sommet de sa gloire, en plein cœur des années 70.

Avant de découvrir l’histoire de Jules Maugin, on vous propose de (re)découvrir cinq films qui célèbrent la figure de l’acteur à travers la création de personnages fictifs qui ont marqué (ou marqueront) l’histoire du cinéma :

BOULEVARD DU CRÉPUSCULE (1950)

Comment oublier Gloria Swanson, impériale dans ce rôle qui flirte dangereusement avec la réalité ? Pour Billy Wilder, elle incarne Norma Desmond, une icône du cinéma muet dépassée par l’avènement du parlant. Outre ce portrait désespéré – et pourtant tellement beau – de la figure de l’actrice vieillissante au cinéma, Wilder livre aussi une critique en règle de cette machine à broyer qu’est Hollywood. Dans ce système sans pitié, ce sont les plus grandes vedettes qui connaissent la chute est la plus douloureuse…

IRMA VEP (1996)

Le personnage emblématique du sériel Les Vampires (1915) de Louis Feuillade, incarné par l’énigmatique Musidora, s’offre une seconde jeunesse sous les traits de Maggie Cheung (In the mood for love). Ici dans son propre rôle, chez Olivier Assayas, l’actrice hong-kongaise incarne Irma Vep sur le plateau de René Vidal (joué par le fabuleux Jean-Pierre Léaud), un cinéaste dépassé, mais fasciné par son actrice. Comme Musidora en son temps, Maggie Cheung fait de son Irma Vep un personnage magnétique, à tel point qu’elle se voit rapidement comme « possédée » par celle-ci… Une mise en abîme renversante, pour une célébration mémorable de la beauté et de la versatilité de l’actrice.

BOOGIE NIGHTS (1997)

 Avant d’être un flic chez James Gray (La Nuit nous appartient), Adam McKay (Very Bad Cops) et Martin Scorsese (Les Infiltrés), Mark Wahlberg était…un acteur porno chez Paul Thomas Anderson. Marky Mark devient ainsi Dirk Diggler, une vedette du X dont Paul Thomas Anderson filme avec brio l’ascension et le déclin, à travers un récit choral bigger than life. Un rôle haut en couleur et passionnant, dont la dernière apparition à l’écran ne vous laissera pas de marbre…

THE ARTIST (2011)

Personne n’attendait Jean Dujardin sur ce terrain-là, et pourtant… Pour Michel Hazanavicius, celui qui campait autrefois un surfeur à mèche blonde devient Georges Valentin, une vedette du cinéma muet. Comme Norma Desmond en son temps, il voit sa carrière piétinée par l’arrivée du parlant…et de Peppy Miller (Bérénice Béjo), une jeune figurante rapidement propulsée sur le devant de la scène. Un rôle de composition, entièrement muet, qui lui vaudra 13 récompenses internationales, dont les prestigieux Oscar et Golden Globe du Meilleur Acteur, et une carrière internationale assurée.

ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD (2019)

D’aucuns diront que tous les films de Quentin Tarantino sont une lettre d’amour aux acteurs et actrices, et au cinéma en général. Mais cela n’a jamais été aussi vrai que dans son dernier film en date, qui donne à voir les destins croisés de Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), Sharon Tate (Margot Robbie) et Cliff Booth (Brad Pitt). Acteur sur le déclin, jeune première et cascadeur à la retraite, ces trois personnages sont mus par une féroce envie de cinéma, que Tarantino met en scène dans un élan nostalgique d’une puissance rare.

^{Visuel de couverture : Stéfi Celma, Gérard Depardieu – Les Volets verts | Copyright ARP}