Les Éternels

Marvel intime

Pour rappel, les Éternels est le nom d’une branche immortelle de l’humanité, fruit de l’expérimentation de créatures extraterrestres appelées les Célestes qui, à leur arrivée sur Terre, ont souhaité améliorer les capacités de la race humaine. Ayant établi leur propre société il y a des milliers d’années, à la limite des mondes terrestre et céleste, ils sont depuis considérés comme les « gardiens de l’humanité » et font face aux monstrueux Déviants, leurs Némésis absolus…

Apparus pour la première fois dans un comics Marvel en 1976, les Éternels n’avaient pas encore fait l’objet d’une adaptation cinématographique jusqu’à ce que Kevin Feige, président de Marvel Studios, décide en 2018 de développer une nouvelle saga de films. Le tout sur la base d’un choix détonant : confier la réalisation à Chloé Zhao, réalisatrice sino-américaine qui s’est plutôt illustrée avec un cinéma d’auteur contemplatif, comme en témoignent les trois Oscars remportés cette année pour son Nomadland.

Dans Les Éternels, le groupe d’immortels aura très exactement sept jours pour se réunir et faire face à la menace de Déviants qui pèse sur l’Univers, après l’anéantissement d’une partie de sa population par Thanos lors des événements d’Avengers : Endgame (2019). Sur des images à couper le souffle, au cœur d’une nature souveraine et de paysages désolés qui rappellent le goût de Chloé Zhao pour les no man’s land, nos superhéros d’un nouveau genre se préparent à un objectif pour le moins colossal : sauver l’humanité.

Une approche plus intime

Si l’aspect épique du film prédit des scènes d’action spectaculaires, on y sent une attention singulière portée sur la mélancolie des personnages, incarnés par un impressionnant casting de stars – Angelina Jolie, Kit Harington, Richard Madden, Salma Hayek… De quoi promettre une œuvre au lyrisme immémorial, dont les références sont largement empruntées à la mythologie grecque (dans les comics d’origine, les Éternels se confondent d’ailleurs avec les dieux grecs) comme aux « sept jours de la Création » issus de la Genèse. Le tout associé à l’imagerie des superhéros modernes, évidemment.

On comprend sans mal les raisons qui ont poussé Chloé Zhao à mettre en scène un récit aussi titanesque : véritable défi pour la cinéaste, Les Éternels devrait lui permettre d’éclairer la franchise Marvel sous un jour plus intimiste. Outre une scène d’amour entre deux héros (la première de l’histoire de l’univers cinématographique Marvel) défendue bec et ongles par la réalisatrice, on devrait ainsi assister à un spectacle d’une rare maturité artistique.