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La Petite bande
Rencontre avec Pierre Salvadori

Le cinéaste Pierre Salvadori (Hors de prix, En liberté !) change de registre et s’attaque au film pour enfants avec une malice inégalée, à mi-chemin entre quête initiatique et fable écologique. Sans renoncer ni à la complexité ni à la cruauté, il signe là un indispensable récit d’aventure sur la fin de l’innocence. L’occasion de rencontrer son passionnant réalisateur, jamais avare en anecdotes.

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La Petite bande - Rencontre avec Pierre Salvadori

Dans un petit village de Corse, Cat, Antoine, Fouad et Sami, quatre garçons âgés de 12 ans, décident de faire sauter l’usine qui pollue la rivière depuis des années. Le groupe à peine formé souffre de nombreux désaccords et de votes à égalité qui les empêchent d’agir. Ils décident alors d’accueillir un cinquième membre, Aimé, un garçon solitaire et rejeté, pour les départager…

D’OÙ EST PARTI VOTRE DÉSIR POUR UN TEL RÉCIT ?

 Pierre Salvadori : J’ai toujours pensé qu’à l’image des militants anticapitalistes transgressifs et violents des années 70, un mouvement d’écoterrorisme verrait le jour à notre époque. J’avais lu un livre intitulé La violence, oui ou non de Günther Anders (1986), qui se basait sur la catastrophe de Tchernobyl pour théoriser l’idée selon laquelle la violence était parfois une réponse nécessaire aux torts causés à l’humanité. J’ai dit à mon coscénariste Benoît Graffin qu’il serait génial d’écrire un film sur les tentatives d’une bande de bras cassés pour brûler une usine polluante, mais cela ressemblait un peu trop à ce que j’ai toujours fait. Une nuit, l’idée m’est alors venue de centrer ce récit sur des enfants ; d’un coup l’horizon s’est débouché et tout a pris sens. Cela nous permettrait non seulement de parler d’écologie via la jeune génération, mais aussi de montrer comment ces enfants allaient passer de l’innocence à une forme de conscience politique. Comment ils allaient apprendre à voter, à s’interroger sur les limites de la violence, etc. Le vrai sujet du film, c’est la bande. Je me souviens qu’on a écrit en sous-titre : « Comment le plaisir d’être ensemble construit un idéal ? » C’est-à-dire qu’à partir de trajectoires individuelles parfois difficiles, ces enfants vont s’apaiser les uns les autres via le collectif. Il y a quelque chose de très hawksien [du nom d’Howard Hawks, cinéaste de l’âge d’or hollywoodien, ndlr] là-dedans, lui qui a toujours filmé à quel point le collectif nous élève. Lorsqu’on fait bande, on a envie d’être à la hauteur d’une idée commune et on s’élève comme être humain.

VOUS JOUEZ CONSTAMMENT ENTRE MODERNITÉ THÉMATIQUE ET AMBIANCE PLUS RÉTRO. QUEL EFFET CHERCHIEZ-VOUS À PRODUIRE ?

Disons que j’ai mélangé leur enfance et la mienne (rires). J’ai eu envie d’écarter les téléphones portables, de faire revenir mes personnages à des choses rudimentaires. L’idée, c’était surtout de créer une histoire hors du temps : il faut toujours qu’il y ait un peu d’abstraction… Prenez leur cabane en bois ; elle est presque magique avec tous ses leviers, et pourtant le monde autour garde une vraie authenticité. Le résultat reste cohérent. Faire un film, ce n’est pas autre chose : inventer un langage cohérent dans un univers cohérent. Mais c’est tout de même inventer un monde, puis faire en sorte que le spectateur y pénètre. Je vais vous dire : la vérité m’intéresse, le vraisemblable non. Je fais porter des masques à mes petits héros, ils auraient pu s’en passer mais ils m’ont permis de construire un univers visuellement excitant.

C’EST VRAI QUE LES MASQUES FONT PARTIE INTÉGRANTE DE L’IDENTITÉ DU FILM. QU’EST-CE QUI VOUS PLAISAIT DANS CE MOTIF ?

Je me suis rendu compte qu’il y a des masques dans la totalité de mes films ! C’est vraiment inconscient, mais il faut croire que cela m’intéresse. Les masques rendent mes héros courageux, et d’un point de vue esthétique c’est aussi très riche puisqu’on joue différemment avec un masque. On revient au corps burlesque : je ne fais plus jouer les visages donc il faut accentuer les mains, les bras, etc. Le masque m’aide à « dessiner » quelque chose d’unique.

DIRIGER DES ENFANTS, C’ÉTAIT D’ABORD EFFRAYANT OU EXCITANT ?

Je me rappelle avoir lu un entretien de François Truffaut, où il parlait de son rapport aux enfants acteurs. Il disait : « Il faut déléguer à l’enfant le personnage et le rôle ; on a les grands traits, mais c’est lui qui s’en empare. » Impossible pour moi : le film était déjà trop dialogué. Je me suis alors tourné vers Steven Spielberg lorsqu’il filmait E.T. l’extraterrestre (1982), et j’ai constaté qu’il donnait régulièrement de sa personne pour motiver l’enfant. J’ai décidé d’emprunter cette voie, mais si j’avais su à quel point ce serait fatiguant (rires)… Lorsqu’on a tourné la toute première scène avec les jeunes, où ils ligotent le patron dans la cabane, c’était affreux ! Ils étaient très mauvais. Je me suis dit : « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire avec eux ? » Remarquez, il m’est parfois arrivé de me faire la réflexion avec certains acteurs très célèbres (rires). Alors je n’ai pas eu le choix : je suis allé moi-même au charbon et j’ai joué la scène devant eux, parfois jusqu’au ridicule afin qu’ils n’aient plus peur de rien ensuite. Je me suis roulé par terre, j’ai éclaté en sanglots ; tout le monde me prenait pour un fou (rires). Cela a eu le mérite d’enclencher la machine, et ils se sont mis à jouer. Mais attention : je devais refaire la même chose plusieurs fois par jour, lorsque je sentais qu’ils avaient un coup de mou. Même derrière la caméra, il fallait toujours contextualiser les choses. C’était exténuant, mais je pense qu’il n’y a rien de pire qu’un enfant qui joue faux… Je ne pouvais pas prendre le risque.

COMMENT AVEZ-VOUS CRÉÉ CETTE ALCHIMIE DE GROUPE SUR LE PLATEAU ?

C’est vrai qu’ils ne se connaissaient pas, donc je leur ai déclaré : « Normalement, une amitié prend deux ou trois ans. Or là, vous êtes obligés de vous aimer ! » Ils ne pouvaient pas s’offrir le luxe de se détester, sinon cela aurait été un vrai cauchemar. Et maintenant, ils sont devenus une vraie troupe ! J’ai appelé ma mère en lui disant : « Je crois que je commence à bien faire mon métier… » J’avais réussi à obtenir des choses incroyables de leur part. Pour obtenir des larmes, je leur disais : « Tu dois y croire, tu dois croire que tu vas mourir s’il s’en va quand tu le serres dans tes bras. » Ils sont devenus de vrais acteurs sous mes yeux, et c’est ma plus grande fierté sur ce film.

VOS SCÈNES SONT INCROYABLEMENT VIVANTES ET DYNAMIQUES. CE RÉSULTAT S’OBTIENT-IL DÈS L’ÉCRITURE ?

Oui, complètement. Je crois que pour attirer du monde dans les salles, on a besoin de propositions fortes ; on est dans une période où le cinéma doit se réinventer, puisqu’il entre en concurrence non plus avec la télévision mais avec les plateformes. Pour séduire le public, il faut aller au bout de quelque chose ; moi, j’avais envie de réaliser une comédie d’aventure. Il fallait donc que l’écriture soit remuante, que mes héros soient confrontés à des choses incroyables, avec à l’arrière-plan ce qu’on appelle le « scénario secret » : cette idée d’un idéal constitué par la bande. Mais c’était très important que le film comporte une part de spectacle. C’est ce que j’adore dans les films pour enfants américains des années 1980-90 : on leur proposait des œuvres ambitieuses. C’est une manière de respecter le jeune public.

VOUS ÉVOQUEZ LE CINÉMA AMÉRICAIN POUR ENFANTS. AVIEZ-VOUS DES RÉFÉRENCES PRÉCISES EN TÊTE ?

Je leur ai montré des films comme Stand by Me de Rob Reiner (1986), E.T. l’extraterrestre ou encore Super 8 de J. J. Abrams (2011). Des films où les enfants sont aussi confrontés à des choses graves et complexes ! Je n’avais pas envie de réaliser un film « enfantin » qui prône la réconciliation et où tout le monde se prend dans les bras à la fin ; cela m’intéressait davantage d’écrire un conte, où le monde ne redevient vivable que lorsqu’on se débarrasse du Mal…

ÊTES-VOUS AGACÉ PAR LA TENDANCE PARFOIS INFANTILISANTE DU CINÉMA QUI S’ADRESSE AUX JEUNES ?

Jusqu’à un certain âge, je comprends, mais je souhaitais m’adresser à un public un peu plus large que les enfants de 0 à 10 ans. Et il faut bien comprendre que l’univers des enfants n’a rien de lisse : je repense à Récréations (1998), un documentaire où Claire Simon pose sa caméra dans une cour de récré. Croyez-moi, c’est terrible ! Le monde de l’enfance n’est pas débarrassé de la violence du monde : elle est toujours présente et l’on connaît aussi l’hostilité des autres enfants, la solitude lorsqu’on est timide ou qu’on n’a pas confiance en soi. Je l’ai connu, et les enfants éprouvent la même souffrance aujourd’hui. Il n’y a aucune raison de s’en départir. C’est pourquoi j’ai souhaité écrire des personnages à l’environnement familial difficile qui, grâce à la bande, vont trouver un certain apaisement.

COMMENT AVEZ-VOUS PENSÉ LA REPRÉSENTATION DE LA NATURE DANS LE FILM ?

C’est autobiographique, mais j’ai ressenti très tôt à quel point la nature pouvait m’apaiser. Je suis bouleversé par la beauté de certains paysages, qui répond à beaucoup de mes questions existentielles… En même temps c’est un mystère : l’un des enfants dit d’ailleurs qu’il ne comprend pas d’où vient l’eau. C’est presque magique ; il y a une part de magie dans la vie, qu’il s’agit d’accepter. La nature me fait cet effet-là. Je voulais qu’on la sente, mais sans le faire vulgairement avec des plans au drone ; il fallait qu’on sente qu’elle infuse ces enfants. J’ai travaillé en ce sens avec mon chef opérateur Julien Poupard, et c’est la première fois que je m’en remettais à ses décisions pour tourner ou non en extérieur. Lorsque la lumière était insuffisante, c’est moi qui m’adaptais à lui et non l’inverse ! Sans doute car j’avais ce besoin de transfigurer la nature, et sans que cela ne devienne ostentatoire. C’est déjà compliqué de filmer la nature, mais c’est un vrai défi de filmer l’homme dans la nature… Il fallait que ce soit discret. C’était important de ne pas rater cela. Je me souviens de cette phrase de Redwan, qu’il a prononcée lorsqu’on se baignait un week-end entre deux jours de tournage : « Ce qui est beau, c’est que c’est gratuit. » J’ai trouvé cela magnifique, et j’espère qu’on le sent un peu dans mon film.

Visuels de couverture & illustration : La Petite Bande |Copyright Roger ARPAJOU – 2022 L.F.P – LES FILMS PELLÉAS / GAUMONT / FRANCE 2 CINÉMA / TOVO FILMS

La Petite bande
En salles le
20 juillet 2022