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La Page blanche
Une fable consolante
Minutieuse adaptation de la bande-dessinée à succès par Pénélope Bagieu et Boulet, La Page blanche sublime la fantaisie de Sara Giraudeau et renoue avec un Paris des plus oniriques.
Minutieuse adaptation de la bande-dessinée à succès par Pénélope Bagieu et Boulet, La Page blanche sublime la fantaisie de Sara Giraudeau et renoue avec un Paris des plus oniriques.
Éloïse (Sara Giraudeau) se retrouve assise seule sur un banc parisien. Qui est-elle ? Que fait-elle là ? Elle ne se souvient de rien. Amnésique, elle se lance alors dans une enquête pleine de surprises pour découvrir qui elle est. Et si cela lui permettait de réinventer sa vie ?
Qui mieux que Sara Giraudeau pouvait interpréter Éloïse, cette femme-enfant à l’air constamment mélancolique, inquiet et charmeur à la fois, qui a déjà conquis des milliers de lecteurs dans la bande-dessinée éponyme ? En lui offrant ses traits, l’actrice, césarisée en 2018 pour Petit paysan avant de s’illustrer dans la série Le Bureau des légendes (2015-2020), lui offre aussi un peu de sa présence magnétique.
Elle irradie avec sa coupe à la garçonne et sa silhouette évanescente, comme perchée à un mètre au-dessus du sol. C’est aussi ce qui arrive à cette héroïne-fantôme, déconnectée de son identité après un événement inconnu. Patiemment, elle reconstitue alors le fil d’une vie banale, peut-être trop banale pour sa personnalité haute en couleur ; cela tombe bien, elle va pouvoir remettre les compteurs à zéro et (re)vivre enfin comme elle l’entend.
PARIS EN VEDETTE
Bien qu’elle dévie quelque peu de la bande-dessinée originale, la romancière et scénariste Murielle Magellan, qui signe ici son tout premier long métrage en tant que réalisatrice, reste fidèle au ton enjoué du récit et au trait malicieux de Pénélope Bagieu. Loin de tout réalisme, le film sort ainsi des sentiers rebattus du naturalisme à la française pour s’aventurer ailleurs, et notamment vers un onirisme naïf qui évoque davantage le Jean-Pierre Jeunet du Fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001).
On y retrouve en effet le charme d’un Paris très photogénique, entre rues pavées et alentours montmartrois, sans oublier l’étroitesse des appartements et les iconiques magasins Gibert. Autant d’espaces revisités avec fantaisie par Éloïse, boule d’émotion à l’allure extraterrestre, oiseau gracile à qui l’on s’attache irrésistiblement ; et avec qui l’on mène ainsi l’enquête, envers et contre tout.
Visuels de couverture & illustration : Sara Giraudeau -La Page blanche | Copyright SND
31 août 2022