J'adore ce que vous faites

Jeu de (d)rôle

Gérard Lanvin (ici dans son propre rôle !) est dans le Sud de la France pour le tournage d’un blockbuster américain sur la Seconde Guerre mondiale. Il y fait la rencontre de Momo Zapareto, venu pour réparer la piscine de l’imposante villa qu’il occupe le temps du tournage. Le problème ? Si ce dernier est un admirateur dévoué de l’acteur, il est aussi sans-gêne et un poil collant…

Si le pitch a des airs de déjà-vu, c’est bien parce qu’il se rapproche de celui d’Un talent en or massif de Tom Gormican, réflexion « méta » sur le statut d’acteur autant que pastiche de film d’action, où Nicolas Cage incarnait une version fictive de lui-même. J’adore ce que vous faites est en cela différent qu’il ne s’intéresse pas tant à détourner un genre, mais plutôt à explorer en profondeur la relation entre un fan et son idole – sujet maintes fois ausculté dans le cinéma d’horreur et le thriller (Misery, Mon Idole), mais rarement par le prisme de la comédie.

UN DUO DÉSASSORTI ATTACHANT

J’adore ce que vous faites s’inscrit dans la tradition du buddy-movie à la française, porté par un tandem de personnages a priori incompatibles (on peut citer pêle-mêle Le Boulet d’Alain Berbérian, Le Dîner de Cons et Tais-toi ! de Francis Veber…). Un décalage qui ne manque pas de donner lieu à des situations cocasses et des quiproquos jubilatoires, ici exploité avec malice par le réalisateur Philippe Guillard, qui compose un duo drôle et attachant.

Et il faut dire qu’Artus – humoriste de profession – s’approprie à merveille ce rôle de fan sans-gêne, tant sa bonhomie et sa joie communicative transpirent à l’écran. Un rôle qui contraste magnifiquement avec celui de Gérard Lanvin, qui embrasse pleinement (et non sans dérision) la persona d’acteur bougon et mutique qu’on lui attribue souvent. À ne pas manquer !

^{Visuel de couverture : Gérard Lanvin, Artus – J’adore ce que vous faites | Copyright David Koskas- 2021 SAME PLAYER – GAUMONT – MONTAUK FILMS – FRANCE 2 CINÉMA – C8 FILMS}