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Ils sont vivants
L’histoire vraie d’un amour impossible
Pour son premier long métrage, Jérémie Elkaïm explore le parcours d’une veuve de Calais éprise d’un migrant et donne à voir Marina Foïs sous un jour des plus magnétiques.
Pour son premier long métrage, Jérémie Elkaïm explore le parcours d’une veuve de Calais éprise d’un migrant et donne à voir Marina Foïs sous un jour des plus magnétiques.
Ils sont vivants - L’histoire vraie d'un amour impossible
À Calais, Béatrice (Marina Foïs) enterre tout juste son mari, un policier sympathisant d’extrême-droite. Un jour, alors qu’elle est seule avec son fils et sa mère, elle pénètre à l’intérieur de la « Jungle », endroit où errent des milliers de migrants. Peu à peu, elle se rapproche d’une association locale et rencontre Mokhtar, enseignant iranien arrivé clandestinement en Europe. Le coup de foudre est mutuel. Bouleversée par cet homme plus jeune, Béatrice va défier son entourage et les lois de son pays par amour.
Après avoir coscénarisé les trois premiers films de Valérie Donzelli La Reine des pommes (2010), La Guerre est déclarée (2011) puis Marguerite et Julien (2015), dans lesquels il était également acteur, Jérémie Elkaïm passe enfin derrière la caméra en adaptant trait pour trait le livre Calais, mon amour écrit par Béatrice Huret en 2017. Une histoire que l’auteure a vécue de l’intérieur puisqu’elle a notamment été jugée par un tribunal correctionnel pour avoir aidé des migrants à traverser la Manche en 2016, y compris Mokhtar, l’Iranien dont elle est tombée amoureuse et avec qui elle vit depuis une romance entre la France et l’Angleterre.
Marina Foïs au firmament
Bouleversée par le livre, Marina Foïs a souhaité incarner Béatrice à l’écran et se trouve donc à l’origine du projet. L’actrice a visé juste en s’imaginant dans la peau de l’héroïne : rarement filmée avec tant de magnétisme, elle irradie sous l’œil de Jérémie Elkaïm, qui capture le coup de foudre au fil de regards et silences éloquents. Le langage corporel est ici le seul à se manifester puisque Béatrice et Mokhtar (incarné par le troublant Seear Kohi) ne se comprennent pas, si ce n’est via une application de traduction.
Pas à pas, le long métrage donne à voir les murs abattus par cette veuve, qui va finalement céder à son désir envers et contre les a priori de son entourage. Tourné sans fioritures, avec une caméra à l’épaule comme chevillée à l’expérience de Béatrice, Ils sont vivants s’en tient à la réalité des faits et contourne habilement l’écueil de l’esthétisation ; seule subsiste la sensualité brute des interprètes.
Ce premier long métrage de Jérémie Elkaïm prolonge une lignée d’amours impossibles sur fond de frontières sociales au cinéma, dont l’un des joyaux est Tous les autres s’appellent Ali de Rainer Werner Fassbinder (1974) où, dans une Allemagne grisâtre, une autre veuve brave conventions et préjugés racistes par amour pour un immigré marocain. Parce que les plus belles histoires sont aussi celles qui défient les normes et interrogent le regard, Ils sont vivants n’est à rater sous aucun prétexte.
Visuels de couverture : Ils sont vivants: Seear Kohi, Marina Foïs | Copyright Memento Distribution
En salles le
23 février 2022
23 février 2022