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Don't Worry Darling
Une furieuse dystopie féministe
Porté par les stars Harry Styles et Florence Pugh, sous le feu des rumeurs les plus folles depuis sa présentation à Venise, le second film d’Olivia Wilde est aussi un thriller féministe et rageur aux nombreuses références.
Porté par les stars Harry Styles et Florence Pugh, sous le feu des rumeurs les plus folles depuis sa présentation à Venise, le second film d’Olivia Wilde est aussi un thriller féministe et rageur aux nombreuses références.
Don't Worry Darling - Une furieuse dystopie féministe
Jeune couple idyllique, Jack (Harry Styles) et Alice (Florence Pugh) vivent dans une élégante maison fifties en plein désert californien. Ils ont élu domicile au cœur d’un quartier expérimental baptisé le Victory Project, censé garantir à ses habitants une vie de rêve qui passe par un retour aux valeurs patriarcales. Mais peu à peu, Alice doute de la sincérité de son mari comme de ses voisins : quelque chose ne tourne pas rond…
Récemment passée derrière la caméra, l’actrice Olivia Wilde (Tron : L’Héritage) signe un second film ambitieux en forme de thriller féministe, inspiré par l’esthétique vintage de l’American way of life. On y assiste ainsi à la vie très normée d’un couple-pilote, parfait représentant du conformisme américain tel que popularisé dans les années 50 : un mari en costard élégant qui travaille beaucoup, une femme (au foyer) apprêtée et soumise aux tâches ménagères.
C’est que le fameux « Victory Project » est, à l’échelle d’un quartier perdu en plein désert, l’illustration de fantasmes revenus sur le devant de la scène politique : soit un retour aux valeurs du passé, à « l’ordre naturel » pour préserver une civilisation sur le déclin – d’après Olivia Wilde, le film s’inspire de l’idéologie conservatrice de Jordan Peterson. La cinéaste s’engouffre dans la brèche et adopte alors le point de vue des femmes de Victory, satisfaites du statut qu’on leur assigne, confortables dans la prison dorée qui leur sert de maison. Et si l’une d’entre elles commençait à prendre du recul ?
LE JEU DES RÉFÉRENCES
Un univers rutilant et artificiel, des individus robotisés, une vérité enfouie : il est aisé de repérer les références à la saga Matrix dans Don’t Worry Darling, où il s’agit de remettre en question son environnement comme de s’émanciper d’un système en vase clos. Le film emprunte largement au roman de science-fiction féministe Les Femmes de Stepford (1972), déjà adapté deux fois au cinéma, glaçant dans sa description d’une société de femmes lobotomisées en parfaites ménagères.
Force est de constater que le sujet n’a pas pris une ride, à une époque où les Américaines sont sommées de retourner en cuisine et de ne surtout pas avorter. Le féminisme serait-il un combat atemporel ? Avec malice, Olivia Wilde actualise ainsi l’imagerie publicitaire des fifties et la tension hitchcockienne de La Mort aux trousses (1959) pour un cocktail explosif qui entend revisiter l’histoire du cinéma comme celle des femmes. À ce jeu-là, Florence Pugh y est d’ailleurs exceptionnelle : d’une éclatante modernité, elle contraste avec cet univers décidément trop petit pour elle.
À découvrir en salle dès le 21 septembre !
Visuels de couverture & illustration : Harry Styles, Florence Pugh – Don’t Worry Darling | Copyright 2022 Warner Bros. Entainment Inc. All rights reserved.
En salles le
21 septembre 2022
21 septembre 2022