DE SON VIVANT

Magistral Magimel

Écrit pour Catherine Deneuve et Benoît Magimel, De son vivant rassemble les deux comédiens dans une étreinte émouvante, dans un amour simple et apaisé, à un moment aussi doux que terrible. Benjamin, un homme condamné par un cancer, se frotte à la maladie au gré de quatre saisons, dans une réflexion sur ce qu’il a construit, sur ce qu’il laisse et ce qui lui survivra pour honorer sa mémoire. À ses côtés, le docteur Sara – dans son propre rôle – l’accompagne, lumineux, sans lui donner d’autre espoir que celui d’offrir le souvenir de son existence à ses proches.

C’est un mélo poignant que signe une fois encore Emmanuelle Bercot, après Elle s’en va (2013) et La Fille de Brest (2016), deux films où elle dirigeait déjà son actrice fétiche entre toutes, Catherine Deneuve. L’extrême fragilité du personnage qu’incarne l’icône française tranche avec ses rôles habituels et permet à Benoît Magimel – tête d’affiche de La Tête haute (2015) et La Fille de Brest – d’explorer tout un panel d’émotions face à cette mère désemparée. Benjamin, qu’il compose avec beaucoup de nuances, s’attache progressivement à ranger « le bureau de sa vie » et à faire ses adieux avec toute l’émotion que seule Emmanuelle Bercot sait convoquer. Un drame percutant sur la vie qui s’en va et tout ce qu’on a pu y inscrire de joli.