Abuela

Une grand-mère mortelle

Susana (Almudena Amor), jeune mannequin espagnole, écume les prestigieux shootings parisiens lorsqu’elle apprend que sa grand-mère (Vera Valdez) est paralysée suite à un accident. Ni une ni deux, Susana rentre à Madrid pour s’occuper de celle qui constitue son unique famille mais, très vite, une atmosphère étrange plane sur l’appartement familial. Le comportement de la vieille femme, lui, devient de plus en plus inquiétant…

Passé maître du cinéma d’horreur avec REC en 2008, l’Espagnol Paco Plaza revient avec ce projet singulier qu’il considère lui-même comme un « film de possession dans lequel le démon est la vieillesse ». D’une redoutable efficacité, Abuela sonde le mythe intemporel de la soif de jeunesse et le pouvoir tiré de la beauté. Mais qu’en est-il lorsque la vieillesse, inéluctable, condamne nos corps à la décrépitude ?

JEU DE MIROIRS

C’est ce qui arrive à cette grand-mère – par ailleurs campée par une ancienne égérie de Coco Chanel, Vera Valdez – à la silhouette osseuse, que sa petite-fille peine à reconnaître. Si le film explore la vampirisation de cette dernière par son aïeule, qui la hante littéralement, il dit aussi avec justesse la terreur que peuvent nous inspirer nos proches, notamment lorsque leur dégénérescence physique les rend méconnaissables. Sans oublier le miroir (ces derniers sont omniprésents dans Abuela) qu’ils nous tendent sur notre propre devenir.

Ce regard à la fois craintif et ému sur la vieillesse confirme ainsi le retour en force de Paco Plaza, qui combine avec brio codes de l’horreur pure et visions plus poétique

^{Visuel de couverture : Vera Valdez – Abuela | Copyright Sony Pictures}