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The Whale
Vu à la Mostra
L’audacieux Darren Aronofsky (Requiem for a Dream, Black Swan) revient au cinéma avec un projet aussi modeste que faramineux, soit un huis clos mélodramatique centré sur les derniers jours d’un homme atteint d’obésité morbide.
L’audacieux Darren Aronofsky (Requiem for a Dream, Black Swan) revient au cinéma avec un projet aussi modeste que faramineux, soit un huis clos mélodramatique centré sur les derniers jours d’un homme atteint d’obésité morbide.
The Whale - Vu à la Mostra
Charlie (Brendan Fraser), professeur reclus souffrant d’obésité, tente de renouer avec sa fille adolescente pour se voir offrir une ultime chance de rédemption…
The Whale – La Baleine. Ce titre mystérieux sied parfaitement au cinéma de Darren Aronofsky, réputé pour sa démesure jusqu’au grotesque ; on en a vu le paroxysme dans Mother! (2017), échec critique et public qui aura bien failli coûter sa carrière au cinéaste. Cinq ans plus tard, le voici logiquement renaître de ses cendres avec un conte rédempteur sur fond de monstruosité physique ; le même genre que celui de The Wrestler, alors centré sur le retour d’un vieux boxeur campé par un Mickey Rourke déchu, qui lui a valu un Lion d’or à Venise en 2008. Le même scénario serait-il envisageable en 2022 ?
The Whale a pourtant quelque chose de moins aimable. On y filme la dégénérescence du corps ; d’un corps trop gros pour vivre, englouti par la dépression, laissé à l’abandon (par le système de santé états-unien) après qu’il a abandonné sa propre fille lorsqu’elle avait 8 ans. Un corps si gros qu’il est incapable de se déplacer ni d’exprimer trop d’émotions, et le film de se restreindre ainsi à un salon et quelques visites de convalescence ; peu étonnant, dans ce contexte, d’apprendre que The Whale est à l’origine une pièce de théâtre.
ÉPOUSTOUFLANT BRENDAN FRASER
Qui dit théâtre dit grotesque, et cette forme baroque permet à Aronofsky de revenir à la monstruosité qu’il affectionne : celle d’un corps spectaculaire dans sa difformité, version déréglée (et effrayante) des fameuses « transformations » hollywoodiennes destinées à s’attirer un Prix d’interprétation aux Oscars. Le cinéaste reprend ainsi cette tradition au pied de la lettre ; au point d’ériger un corps malade, un corps si tabou et pourtant si inséparable de la culture américaine, en héros de cinéma.
Le choix de son interprète Brendan Fraser n’est d’ailleurs pas un hasard, lui qui a souffert des exigences physiques imposées sur les tournages au point d’en tomber malade et de voir sa carrière dégringoler. Paradoxalement, Aronofsky offre à la star de La Momie (1999) une résurrection qui devrait lui assurer une nomination aux Oscars. Si tel est le cas, on ne boudera pas notre plaisir tant il y est extraordinaire.
Visuel de couverture : Brendan Fraser – The Whale | Copyright A24 Films
En salles le
22 février 2023
22 février 2023