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LES INTRANQUILLES
Rencontre avec Joachim Lafosse

Le Belge Joachim Lafosse (À perdre la raison, L’Économie du couple…) signe avec Les Intranquilles un drame familial en forme de bombe à retardement, porté par l’alchimie entre Damien Bonnard et Leïla Bekhti. Rencontre avec un réalisateur intransigeant qui s’est imposé en grand anatomiste des couples en crise.

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LES INTRANQUILLES - Rencontre avec Joachim Lafosse - ILLIMITÉ

La question du couple traverse la quasi-totalité de votre filmographie. Qu’est-ce qui vous fascine dans ce schéma amoureux ?

Après le tournage des Intranquilles, je me suis rendu compte d’une chose : dans mon enfance, mes parents m’ont confronté à toutes les grandes questions auxquelles les couples font face. C’est-à-dire celles de l’engagement et de ses limites. Lorsque ma mère m’a annoncé, à l’âge qu’a Amine dans le film : « On va se séparer avec ton père, je l’aime encore, mais je ne peux plus supporter sa maladie », elle interrogeait déjà cette notion du sacrifice dans le lien amoureux. C’est une question que je trouve fondamentale et qui, effectivement, reste présente dans mon travail.

Mais il y a un autre aspect : ici, j’avais envie de filmer des personnages qui luttent pour leur droit à être multiples. Cela revient à lutter pour leur singularité. Leïla ne cesse de revendiquer le fait qu’elle n’est pas qu’une infirmière : c’est aussi une mère, une amie, une amante et une restauratrice de meubles. Damien, de son côté, revendique le fait qu’il n’est pas qu’un malade. C’est sans doute ce qui m’émeut le plus chez eux et, en ce sens, j’ai l’impression que Les Intranquilles est mon film le plus affectueux. À mon avis, cela vient du fait que je l’ai écrit à partir de mes propres souvenirs d’enfance.

JOACHIM LAFOSSE

« Mes parents m’ont confronté à toutes les grandes questions auxquelles les couples font face »

Très souvent, le cinéma s’empare de la passion éphémère qui précède le couple mais vous, non. Pourquoi ?

La lune de miel ou le coup de foudre ne m’intéressent pas tellement, je vous rejoins là-dessus [rires]. Mais c’est très important : il n’y a pas d’engagement sans une forme d’irrationalité ou d’énigme, et le coup de foudre porte cette énigme. Il s’agit ensuite de la cultiver.

Le couple m’intéresse davantage au sens où lorsqu’on s’engage avec quelqu’un, on finit toujours par manifester ses failles. Le réel vient parfois nous malmener… On peut difficilement cacher nos propres failles et, en parallèle, on peut difficilement se cacher de celles de l’autre. C’est ce moment-là qui me fascine, précisément parce qu’il implique un grand choix. Les Intranquilles n’est d’ailleurs pas un film sur la maladie mais sur ce choix de l’engagement, avec les compromis qu’il sous-tend. Tous ceux qui font le pari de la durée avec quelqu’un sont confrontés, un jour, à ces questions.

Je pense qu’on ne peut uniquement bien parler que de ce qu’on connaît intimement. La bipolarité, qu’on appelait à l’époque la maniaco-dépression, a existé durant mon enfance. Mon père a été hospitalisé plusieurs fois mais, depuis trente ans, il n’a plus besoin de suivi médical. Et ce au prix d’un énorme travail sur lui-même… Les Intranquilles pose également la question de la guérison : est-ce qu’on reste malade à vie ? Mais ce n’était pas le cœur de ce dont j’ai voulu parler. Cela reste un symptôme ; le symptôme du film, très certainement.

 

La question du couple amène dans vos films à la question des enfants. Comment pensez-vous leur place ?

Il s’agit de prendre chacun dans sa singularité, qu’il soit un adulte ou un enfant. Ce que je ne veux pas, c’est filmer les enfants comme des objets ; il y a trop de films où on les range dans un coin. C’est pénible.

En ce qui concerne [le personnage d’] Amine, les psychologues parlent de « parentification » pour décrire le fait qu’il soit mis face à des responsabilités d’adulte. La scène du bateau, au début, en est un bon exemple. Dès lors qu’un enfant demande à son père s’il a pris ses médicaments, les choses ne vont plus dans le bon ordre…

 

Le personnage de Damien est peintre. Diriez-vous qu’art et instabilité font bon ménage ?

C’est un imaginaire romantique, mais qui m’insurge un peu, car je ne pense pas qu’il faille toucher des abysses pour être un grand artiste : on peut créer dans le calme et la tranquillité. Je pense même que ça favorise la créativité.

Le premier à le raconter dans son livre, c’est le peintre Gérard Garouste [auteur de L’Intranquille. Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou], qui dit combien ses toiles étaient merdiques lorsqu’il n’était pas bien.

 

Qu’est-ce qui vous a donc poussé à associer peinture et bipolarité ?

C’est autobiographique : mon père est photographe, et j’avais d’abord pensé mettre en scène un photographe. C’est Damien Bonnard qui m’a encouragé à faire de son personnage un peintre, et je crois que c’était une très bonne chose puisque, finalement, cela m’a éloigné de la trop grande proximité que j’entretenais entre lui et mon propre père. De plus, j’ai eu la chance de pouvoir filmer le travail de Piet Raemdonck, un peintre belge que j’aime beaucoup.

Dans le film, le malade est un homme. On sait que les hommes ont tendance à moins prendre conscience de leur maladie…

C’est sûr que le masculin joue encore au dur, mais ça évolue. L’époque est d’ailleurs magnifique à ce niveau. On n’y est pas encore, attention : un garçon, ça ne pleure toujours pas. Alors que pleurer, c’est simplement le fait de laisser libre cours à ses émotions ; c’est les sentir, surtout. En l’occurrence, j’ai l’impression qu’il n’y a qu’une chose à faire face à l’intranquillité : la cueillir. Sans honte.

 

Dans l’imaginaire collectif, la bipolarité impressionne. On a tendance à l’associer aux troubles les plus violents. Cherchiez-vous à désamorcer cette peur ?

C’est très important, puisqu’on sait que les pathologies liées à la santé mentale sont souvent mises sous le tapis, par peur. Par crainte de ce que cela pourra engendrer, de la place que cela va occuper… Ce n’est pas du tout la solution. C’est la grande notion freudienne du refoulement : même si on dissimule ces choses-là, elles feront du bruit.

Par ailleurs, ce n’est pas du côté de la psychose qu’on trouve les grands meurtriers ; c’est du côté de la perversion. Ce ne sont pas du tout les mêmes personnages, les mêmes pathologies… Les grands banquiers sont sans doute bien plus meurtriers que les psychotiques.

 

Vous souhaitiez vous éloigner du spectaculaire, de ce que la fiction exige parfois de surenchère ?

Disons que j’essaye de plus en plus de ne jamais lâcher l’intime. On peut parler de milliers de choses, investir des sujets politiques par ce biais : l’accompagnement aux aidants, l’investissement dans les problématiques de santé mentale, le soutien aux hôpitaux psychiatriques qui, aujourd’hui, est désastreux. Il suffit de parler aux psychiatres, qui font ce qu’ils peuvent avec très peu de moyens… Tout ça, je pense qu’on peut le faire sentir, alerter sur la pertinence de s’y engager, en racontant, à l’échelle de l’intime, ce que c’est que de manquer d’accompagnement.

 

On sent que les acteurs se sont engagés corps et âme. Comment les avez-vous préparés avant le tournage ?

On a eu la chance de pouvoir répéter le film sur place, et dans son entièreté, avant de le tourner. Il s’agissait évidemment de préciser l’écriture, d’ajouter ou d’enlever des choses… Désormais, je vais toujours travailler de cette façon ! C’est génial car sur le plateau, on a tout de même rarement le temps d’expérimenter…

Parfois, tout va aussi très vite. J’aime bien les ruptures, c’est important, mais je n’ai pas vraiment théorisé les choses. Ce qui compte, au fond, c’est de sentir ce qui nous émeut. De réaliser avec qui on a envie d’être, d’aller chercher celui qui est en difficulté… C’est très intuitif. On n’a rien tourné en étant dogmatiques. Si je prends les longues scènes de danse ou de voiture au début, c’était une manière de dire leur amour sans être psychologisant. Il fallait absolument réussir ces scènes, sans quoi le film n’aurait pas eu de socle.

En salles le
29 septembre 2021