Vesper Chronicles

Une odyssée S-F atypique

Dans le futur, les écosystèmes se sont effondrés avant de décimer la population. Quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, quand les autres survivent tant bien que mal à l’extérieur. Vivant dans les bois avec son père, la jeune Vesper rêve de s’offrir un autre avenir grâce à ses talents de bio-hackeuse. Le jour où un vaisseau en provenance des citadelles s’écrase avec une mystérieuse passagère à son bord, elle se dit que le destin frappe enfin à sa porte…

Vesper Chronicles marque la première coréalisation de Kristina Buozyte avec Bruno Samper, son coscénariste jusqu’alors. À deux, ils partagent en effet un goût pour les univers de science-fiction complexes et liés à des considérations transhumanistes, en témoigne leur précédent long métrage Vanishing Waves (2013).

Si Vanishing Waves était centré sur la neurologie et ses potentialités, à travers le cas d’un scientifique plongeant dans l’esprit fantasmatique d’une femme comateuse, Vesper Chronicles s’attaque frontalement à l’imaginaire postapocalyptique. Mais au-delà du grand spectacle – assurément offert ici –, les cinéastes en profitent aussi pour raconter le péril écologique du monde et la difficulté, pour les hommes, d’y pallier grâce à la biotechnologie.

UN AMBITIEUX PROJET EUROPÉEN

L’ampleur du film, vendu comme une « odyssée bio-punk » par son distributeur, aurait pu découler de l’adaptation d’une saga romanesque dans l’esprit de Dune. Et pourtant : il s’agit bien d’un scénario original, et donc d’un univers résolument unique. C’est le grand atout de Vesper Chronicles : sa fraîcheur, le tout dans une industrie où la science-fiction peine à sortir du recyclage.

Or tout est neuf dans cet ovni européen, décuplant la fascination et la curiosité ressenties face à un monde si cohérent. Mêlant influences cyberpunk et gigantisme rappelant La Guerre des mondes (2005), le film bouleverse par la force de son héroïne, admirablement campée par Raffiella Chapman. Résistante 2.0, cette dernière dit aussi que la jeune génération est sans doute la seule à pouvoir sauver le monde…

^{Visuel de couverture : Raffiella Chapman – Vesper Chronicles | Copyright Condor Distribution}