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As Bestas
Rencontre avec Rodrigo Sorogoyen

Après l’époustouflant Madre (2020), où l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen s’était exilé sur les côtes françaises, voilà qu’il délocalise les immenses Denis Ménochet et Marina Foïs jusqu’aux terres ancestrales de la Galice. Le tout pour un thriller glaçant et maîtrisé de bout en bout, jouant sur les effets de surprise et les ruptures de ton pour mieux nous captiver. Entretien avec la relève du cinéma espagnol.

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Après l’époustouflant Madre (2020), où l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen s’était exilé sur les côtes françaises, voilà qu’il délocalise les immenses Denis Ménochet et Marina Foïs jusqu’aux terres ancestrales de la Galice. Le tout pour un thriller glaçant et maîtrisé de bout en bout, jouant sur les effets de surprise et les ruptures de ton pour mieux nous captiver. Entretien avec la relève du cinéma espagnol.

As Bestas - Rodrigo Sorogoyen

Antoine (Denis Ménochet) et Olga (Marina Foïs), un couple de Français, sont installés depuis quelque temps au cœur d’un petit village de Galice. Ils ont tout quitté pour vivre leur rêve le plus fou : y établir une ferme dans la montagne, et restaurer des maisons abandonnées sur place. Tout semble aller pour le mieux, à l’exception d’un problème de taille : le couple subit les intimidations répétées de leurs voisins, hostiles à leur présence. Un conflit qui fera monter la tension jusqu’à l’irréparable…

AS BESTAS EST LARGEMENT ANCRÉ DANS LA GALICE, EN ESPAGNE. L’IDÉE DU FILM EST-ELLE INTRINSÈQUEMENT LIÉE À CETTE RÉGION ?

Rodrigo Sorogoyen : Il faut savoir qu’As Bestas est tiré d’un fait divers survenu en Galice, donc c’était assez facile de déterminer notre lieu de tournage (rires). Je connaissais bien cette région pour y avoir passé tous mes étés pendant 10 ans, lorsque j’étais enfant. On pourrait l’associer à des régions indépendantistes espagnoles comme la Catalogne ou le Pays basque, mais c’est faux : la Galice n’est pas à ce point autonome, bien qu’il y règne un fort sentiment nationaliste. C’est lié au fait que cette région a tardé à se rattacher à l’Espagne ; historiquement, le train et l’autoroute y sont arrivés bien après le reste du pays. Cela en a fait un territoire spécial, un peu plus fermé que les autres.

LES ANTAGONISTES, DES VILLAGEOIS ORIGINAIRES DE GALICE, ILLUSTRENT UNE MISÈRE SOCIALE À L’ORIGINE D’UN RESSENTIMENT VIS-À-VIS DE L’AUTRE. C’EST-CE QUE VOUS VOULIEZ DÉMONTRER DE CETTE RÉGION ?

Je pense que cela existe aussi dans beaucoup d’autres régions du monde : dans la France profonde par exemple, et imaginez ce qui doit arriver dans la Russie profonde (rires)… Pour tout vous dire, je me suis beaucoup inspiré d’un livre de Sergio del Molino intitulé La España vacía (2016), que je trouve idéal pour tout lecteur désireux d’en connaître un peu plus sur l’Espagne. On y trouve beaucoup d’histoires vraies, et l’auteur explique notamment cette guerre immémoriale qui a toujours opposée les habitants des villes à ceux des campagnes. Il nous dit qu’à la base de cette lutte, il y a un sentiment humain : la peur. Les urbains ont toujours craint les campagnards puisqu’ils étaient considérés comme bêtes et sauvages ; à l’inverse, les campagnards ont toujours eu peur des urbains car ils les voyaient comme des débauchés ayant vendu leur âme au Diable. La peur a ainsi cédé place à la violence ; j’ai peur de toi, alors je te frappe.

VOUS NOUS FAITES CROIRE QU’ON ASSISTERA À UNE LENTE DESCENTE AUX ENFERS POUR LE COUPLE, OR LE RÉCIT CHANGE DE DIRECTION ET S’INTÉRESSE À LA FEMME. POURQUOI CETTE BIFURCATION ?

Face au fait divers qui a inspiré ce film, moi et ma coscénariste Isabel Peña étions frappés par le destin de cette femme ; en réalité, nous étions moins choqués par l’assassinat du mari que par le choix de sa femme de rester vivre sur place. On s’est demandé pourquoi… Lorsqu’on a la nécessité d’avoir des réponses, on commence à écrire avec Isabel ; et si c’est la chose la plus intéressante pour nous, elle doit être dans le film. En écrivant, on s’est rendu compte que l’histoire ressemblait fortement à celle des Chiens de paille de Sam Peckinpah (1971), ce chef-d’œuvre que j’ai vu des dizaines de fois. Or on ne voulait pas refaire le même film ! On a trouvé cette idée de casser les codes du genre, en coupant littéralement As Bestas en deux. J’adore être surpris en tant que spectateur, et puis ce choix radical avait aussi quelque chose de politique ; on n’en peut plus des thrillers masculins qu’on voit en permanence, bien qu’ils puissent être géniaux, mais où les femmes sont systématiquement réduites à un rôle très secondaire. On s’est dit : « Basta, la femme doit cette fois devenir la protagoniste dominante ! » Et elle le devient vraiment, petit à petit. C’était aussi une manière de déstabiliser les spectateurs habituels de ma filmographie, qui comprend entre autres les thrillers masculins que j’évoquais précédemment.

VOTRE MISE EN SCÈNE EST TRÈS SINGULIÈRE : VOUS OPTEZ SOUVENT POUR DES CADRES AMPLES, AVEC BEAUCOUP DE PROFONDEUR DE CHAMP…

C’est très intuitif, mais disons que je réfléchis beaucoup à la plus juste manière de filmer mes récits. J’essaye aussi de varier à chaque fois, mais prenons par exemple Madre (2020) : j’y ai utilisé un grand angle, très agressif et ouvert, puisqu’il me permettait d’être très proche de l’actrice. Dans le même temps, elle devenait minuscule dès que je m’éloignais un peu trop… Cela traduisait sa propre solitude, le fait qu’elle était aussi perdue que son enfant. Les optiques utilisées pour As Bestas étaient très différentes, en partie car j’ai souhaité être le plus objectif possible. Ce film évoque la notion de justice, qui doit toujours tendre vers l’objectivité ! Je ne devais donc pas positionner ma caméra, autrement dit me positionner moi, d’un côté ou de l’autre de la balance. Cela prend tout son sens lors d’un plan séquence au bar du village, où s’affrontent Antoine et les deux frères. La caméra est positionnée en plan fixe pendant 12 minutes, exactement entre les deux « partis » représentés par les protagonistes. Si cette même scène s’était retrouvée dans Madre (2020), la caméra aurait forcément pris le parti de l’héroïne en se positionnant derrière elle.

VOUS ÉVOQUIEZ LE PLAN SEQUENCE, QUI FAIT AUSSI PARTIE DE VOTRE GRAMMAIRE. QUE PERMET-IL, SELON VOUS ?

Pour moi, c’est sans doute la plus belle métaphore du cinéma en tant que travail d’équipe ! Cela permet de créer une osmose, une alchimie unique entre votre équipe et les acteurs. Je dis à tout le monde : « Nous allons attaquer une scène très difficile, mais j’ai confiance en vous. » Pour l’équipe, cette confiance est un moteur incroyable. Même tarif pour les acteurs : ils ont peur, mais ils sont très reconnaissants qu’on leur permette de tenir une scène entière. Car lorsqu’on ne fait pas de plan séquence, ils ne tournent parfois que 5 secondes dans un axe, puis 5 secondes dans l’autre, etc. L’énergie est différente. En termes d’expérience cinématographique aussi, c’est intéressant puisqu’on est en plein dans la vie. N’est-ce pas notre but lorsqu’on fait du cinéma, imiter le mouvement de la vie ? Sauf que lorsqu’on coupe, on élague un fragment de vie entre deux images. Ce n’est pas le cas avec le plan séquence, et je crois que le spectateur oublie d’ailleurs assez rapidement la caméra.

LA CAPTURE VIDÉO EST UN ÉLÉMENT CLÉ DANS LE FILM ; ELLE À LA FOIS UNE ARME ET LE VESTIGE D’UN AMOUR DISPARU. C’ÉTAIT AUSSI UNE MANIÈRE DE PARLER DU CINÉMA ?

On m’a posé plusieurs fois la question, mais je ne fonctionne pas de cette façon – bien que j’adore cette interprétation ! La caméra intervient dans un but d’abord pratique en termes narratifs, bien que j’aie régulièrement joué avec cette nouvelle texture d’image au montage. Mais je suis un cinéaste très instinctif, et j’essaye d’intellectualiser au minimum lorsque j’écris. Peut-être que cela vient de notre modestie naturelle, à Isabel et moi (rires)

Visuels de couverture & illustration : Denis Ménochet, Marina Foïs – As bestas | Copyright Lucia Faraig / Rodrigo Sorogoyen – Madre | Copyright Manolo Pavón

As Bestas
En salles le
20 juillet 2022