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DUNE
Les sables émouvants
Épaulé par un casting épique, Thimothée Chalamet et Zendaya en tête, Denis Villeneuve (Blade Runner 2049, Incendies, Sicario…) relève l’un des derniers grands défis qui résistait encore au cinéma: porter à l’écran cette titanesque saga de science-fiction, sans rien perdre de son pouvoir de fascination.
Épaulé par un casting épique, Thimothée Chalamet et Zendaya en tête, Denis Villeneuve (Blade Runner 2049, Incendies, Sicario…) relève l’un des derniers grands défis qui résistait encore au cinéma: porter à l’écran cette titanesque saga de science-fiction, sans rien perdre de son pouvoir de fascination.
An 10 191. Les humains se sont étendus jusqu’aux confins de l’univers, occupant une multitude de planètes régies par un mystérieux empereur. La désertique Arrakis, est la plus précieuse de toutes, seule capable de fournir une substance indispensable à la survie de l’espèce : l’Épice. Colonisé depuis 80 ans, son peuple autochtone -les Fremen- a été réduit en esclavage. Le jeune prince, Paul Atréides, est face à son destin : poursuivre la politique des esclavagistes Harkonnen ou incarner le Messie que les Fremen attendaient depuis des siècles…
On n’arrête plus Denis Villeneuve. Après s’être lancé le défi d’inventer une suite au culte Blade Runner – chose faite avec l’épatant Blade Runner 2049 –, le voilà qui récidive avec un projet plus risqué encore : celui d’adapter Dune, saga mythique de livres initiée en 1956 par Frank Herbert.
Une adaptation réputée maudite après deux échecs cuisants. Il y a d’abord eu celui d’Alejandro Jodorowsky en 1975. Un projet pharaonique qui n’aura finalement jamais vu le jour, mais qui a donné le génial documentaire Jodorowsky’s Dune. Puis la version de David Lynch, en 1984, fiasco critique et commercial. Trêve de suspense : Denis Villeneuve a mis fin à la malédiction. Son Dune, hypnotique et stylisé, annonce une formidable saga à venir.
Le minuscule et le gigantesque
Fidèle à l’univers graphique déjà sombre et épuré de son Blade Runner 2049, Denis Villeneuve signe un blockbuster étonnamment spectral. Baigné dans une atmosphère ombrageuse, son film est un diamant noir épique, un concentré intemporel de ce qui a fait les grandes sagas cousines de Dune.
Il y est autant question de combats spatiaux à la Star Wars que de luttes de pouvoir féodales à la Game of Thrones, mais le cinéaste parvient brillamment à s’approprier le genre. D’une ampleur homérique, favorisée par la partition du compositeur star Hans Zimmer, Dune est aussi un film ouaté qui sait prendre son temps, sûr de ses images.
Un équilibre qui déroule une mécanique sans grain de sable. En opposition ou complémentarité avec les grandes scènes d’action dans de vastes paysages, ce qui est intérieur occupe une place primordiale dans Dune, à l’image des visions récurrentes de Chani (Zendaya) qui hantent le film ou bien quand on teste Paul sur ses capacités mentales de résistance à la douleur. Dune est un film finalement très cérébral, habité par la lenteur contemplative des grandes odyssées. Sans pour autant oublier de grands coups de force, dont le spectaculaire provient – comme souvent chez Denis Villeneuve – de jeux d’échelles entre le minuscule et le gigantesque.
Travail d’orfèvre à tous niveaux, ce premier volet de Dune confère ainsi à la saga une identité visuelle ultramoderne, qui embrasse et revitalise la réflexion écologiste au cœur du texte de Frank Herbert. De quoi nous faire trépigner d’impatience, en attendant la suite des aventures de Paul Atréides.
15 septembre 2021