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La Nuit du 12
Rencontre avec son réalisateur Dominik Moll

L’épatant Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien) revient avec un polar unique sur le fond comme sur la forme, où une enquête pour un féminicide se délite peu à peu jusqu’au noir le plus profond. Rencontre avec un grand explorateur de la nature humaine, décidé à affronter les désillusions de la police comme la face la plus sombre des rapports hommes-femmes.

UGC M

L’épatant Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien) revient avec un polar unique sur le fond comme sur la forme, où une enquête pour un féminicide se délite peu à peu jusqu’au noir le plus profond. Rencontre avec un grand explorateur de la nature humaine, décidé à affronter les désillusions de la police comme la face la plus sombre des rapports hommes-femmes.

La Nuit du 12 - Rencontre avec son réalisateur Dominik Moll

On dit qu’à la police judiciaire, chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante. Pour Yohan (Bastien Bouillon), c’est le meurtre d’une jeune fille nommée Clara. Les interrogatoires se succèdent et les suspects ne manquent pas, mais le policier mutique voit peu à peu les chances de retrouver l’assassin s’amoindrir. Une seule chose est certaine : le crime a eu lieu la nuit du 12.

VOUS DITES QUE LE FILM EST TIRÉ D’UNE COURTE PARTIE D’UN LIVRE ÉCRIT PAR PAULINE GUÉNA. QU’EST-CE QUI VOUS A FASCINE À CET ENDROIT ?

C’est exact, mais il faut préciser que le film s’est beaucoup nourri de l’ensemble du livre. Le gros de ce qu’on raconte est basé sur une quarantaine de pages seulement, où Pauline Guéna raconte à quel point cette affaire de jeune fille brûlée est devenue l’obsession d’un enquêteur. C’est précisément ce qui m’a attiré, au-delà de la nature du crime : raconter une affaire non résolue me permettait d’aborder le genre du film policier avec originalité, sachant que généralement on nous dit : « Voilà un crime, et voici finalement l’assassin. » Ce n’est pas du tout le cas ici. L’idée n’était pas de frustrer le spectateur, au contraire ; il s’agissait de lui faire partager la réalité du travail des enquêteurs, et donc de le rendre actif au sein de la narration. Mais nous nous sommes également inspirés d’autres éléments du livre : cette idée d’un enquêteur qui pratique au vélodrome, ou d’un autre qui aurait voulu être professeur de français. Ce n’est pas inventé ; c’est tiré des observations de Pauline Guéna, qui a passé un an en immersion à la PJ de Versailles. Concernant la nature du crime, le fait qu’il s’agisse d’un féminicide m’a donné un autre fil rouge : celui des rapports hommes-femmes, d’une certaine masculinité toxique…

À LA FIN, UNE ENQUÊTRICE POINTE QUE LES HOMMES TRAITENT GÉNÉRALEMENT DES CRIMES COMMIS PAR LES HOMMES. COMMENT AVEZ-VOUS PENSÉ LA REPRÉSENTATION DE LA MASCULINITÉ DANS VOTRE FILM ?

Je pense surtout aux suspects, mais le groupe de la PJ reste aussi très masculin. J’ai passé une semaine en immersion à la PJ de Grenoble, et j’ai vu à quel point ces hommes essaient de bien faire leur travail ; le problème vient des moyens insuffisants, d’un manque d’effectifs et d’un trop grand nombre d’affaires à suivre. S’ils n’arrivent pas à résoudre un crime dans les 3 semaines, ils sont rattrapés par une autre urgence… Ici, l’idée était que cette affaire les renvoie à leur propre masculinité : on sent que leur identité les empêche de se confier. Plutôt que d’avouer leurs moments de faiblesse, ils évacuent le stress via un phénomène d’homosocialité. Il y a pourtant des psychologues à disposition pour chaque service de police, mais les hommes osent peu s’y rendre. Ce n’est pas pour rien que le héros se confie pour la première fois lorsqu’il est face à une femme : la juge d’instruction.

COMMENT DÉFINIRIEZ-VOUS YOHAN, QUI SEMBLE AVOIR UNE SOLIDE CARAPACE ?

On sent qu’il se protège effectivement beaucoup. Il a même du mal à recevoir les confidences de son collègue Marceau, qui est plus extraverti. Mais je n’ai pas voulu opposer le duo à ce niveau ; on sent qu’ils accumulent tous les deux un trop-plein d’émotion. C’est leur réaction qui est différente, et chez Yohan cela passe par l’autodiscipline. Il doit se mettre des garde-fous pour évacuer les choses, et ce sans passer par la parole. C’est très mental.

IL N’Y A PAS DE SENSATIONNALISME, CHOSE À LAQUELLE ON POURRAIT S’ATTENDRE POUR UN FILM DE CE GENRE. CHERCHIEZ-VOUS À DÉSTABILISER LE SPECTATEUR ?

Sans vouloir faire dans le documentaire, j’ai souhaité être au plus proche du travail des enquêteurs. C’est sûr que ce n’est pas BAC Nord (2020), et d’ailleurs la BAC n’effectue pas du tout le même travail. Là, c’est beaucoup moins spectaculaire… ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de suspense. Mais on est dans une logique beaucoup plus procédurière : mes personnages combattent le mal en rédigeant des rapports. Ils passent beaucoup de temps à tout consigner, jusqu’à des choses qui semblent parfois inutiles…

IL Y A UNE VRAIE PRÉCISION DANS LE CHOIX DES PLANS. COMMENT CELA S’EST-IL TRADUIT AU TOURNAGE ?

À l’image de mes précédents films, disons que je m’intéresse surtout aux tempêtes intérieures. J’ai l’impression qu’une mise en scène précise et contrôlée, qui n’est pas dans un mouvement perpétuel, contribue à ce que le spectateur se concentre sur l’état mental de mes personnages ; on n’a pas besoin de surligner les choses par la mise en scène. Pour ce film-ci, j’ai eu besoin de me mettre à distance et surtout de filmer l’exiguïté des bureaux. Les policiers sont comme engoncés dans des boîtes…

VOUS SITUEZ CETTE AFFAIRE DANS UN LIEU OÙ UN TEL CRIME SEMBLE INIMAGINABLE. POURQUOI CE CHOIX ?

Je n’ai rien inventé : on le voit notamment chez David Lynch, dans la série Twin Peaks (1990-1991) comme dans Blue Velvet (1986). C’est cette idée d’une petite ville à l’allure tranquille et dans laquelle survient un drame ; peu à peu, on se rend compte que ses habitants ont parfois une vie étrange… Moi, j’ai choisi ce territoire pour les montagnes : lorsqu’on est en haut, on voit plein de choses mais c’est vite menaçant vu d’en bas. Les montagnes bouchent l’horizon.

LE FILM A QUELQUE CHOSE DE DÉSESPÉRÉ ; NON SEULEMENT LE MYSTÈRE RESTE ENTIER, MAIS ON PREND CONSCIENCE D’UNE ESPÈCE DE FATALITÉ. VOUS CONSIDÉREZ-VOUS COMME UN PESSIMISTE ?

Disons que c’est un constat un peu noir sur la nature humaine, certes, mais j’espère qu’on n’y ressent pas d’amertume. L’enquête est objectivement un échec pour Yohan, mais c’est son cheminement qui est important. En intégrant la jeune Nadia dans l’épilogue, on sent qu’il y a comme un passage de relais possible : il n’est plus seul.

LA FEMME BRÛLEE REVIENT AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ, À TRAVERS LA FIGURE DE LA SORCIÈRE OU VIA DES HUMILIATIONS ET CRIMES PUNITIFS PERPÉTRÉS SUR LES JEUNES FILLES CONSIDÉRÉES COMME DÉVIANTES…

On le voit aujourd’hui aux États-Unis, avec l’interdiction progressive de l’avortement : la femme a le droit d’être mère, un point c’est tout. Elle n’a pas le droit d’être une femme avec une sexualité. Ce qui est terrible, et on le voit dans le film, c’est cette réaction presque inconsciente que suscite un féminicide perpétré sur une femme qui vit librement sa sexualité. On entend des réflexions comme : « Il ne faut pas qu’elle s’étonne, elle l’a bien cherché. » C’est cela qui est révoltant.

CES CRIMES QUI HANTENT LES ENQUÊTEURS SONT SANS DOUTE CONNECTÉS À LEUR PROPRE EXPÉRIENCE. D’APRÈS VOUS, POURQUOI YOHAN EST-IL SI TOUCHÉ PAR CLARA ?

Dans le scénario, certaines scènes offraient une explication psychologique à l’empathie que ressent Yohan pour Clara. C’était lié à un drame personnel… on a d’ailleurs filmé ces scènes au tournage, avant de les couper dans le montage final. On les trouvait trop explicatives, or cela nous semblait plus intéressant de laisser planer le doute. Après tout, on est parfois remué par un événement sans même savoir pourquoi ! J’aime cette part mystérieuse et inexpliquée des choses.

Visuels de couverture & illustration : Pauline Serieys, Bastien Bouillon, Bouli Lanners – La Nuit du 12 | Copyright Haut et Court / Dominik Moll | Copyright CANAL+/Jessica forde

En salles le
13 juillet 2022