Ennio

Adieu maestro

Ennio brosse le portrait d’Ennio Morricone, le compositeur le plus populaire et prolifique du XXème siècle mais aussi le plus aimé du public, deux fois récompensé aux Oscars, et auteur de plus de 500 bandes originales pour des réalisateurs aussi divers que Sergio Leone, Terrence Malick, Georges Lautner, Dario Argento, Brian De Palma ou encore Quentin Tarantino. Giuseppe Tornatore, qui a collaboré pendant 25 ans avec le compositeur, lui rend ainsi un hommage exceptionnel à travers ce film.

Le cinéaste aura mis cinq années pour rassembler les témoignages de collaborateurs présents dans le film. Au total, plus de 70 réalisateurs et musiciens de renom ont été approchés à travers le monde pour s’exprimer sur Morricone ; parmi les plus célèbres figurent Clint Eastwood, Oliver Stone ou encore Bernardo Bertolucci. Leurs voix entremêlées constituent la matière d’un film-hommage en forme d’oraison funèbre, où chacun monte à la barre pour raconter la figure d’Ennio. Tout du moins en saisir une partie. Giuseppe Tornatore montre bien à quel point le compositeur était secret et tourmenté par son métier, qui exigeait de lui une attention constante. On y apprend aussi ses talents d’expérimentateur, capable de transformer un rythme ouvrier lors d’une manifestation en bande-son mythique…

UN CUT-UP NOSTALGIQUE

C’est avec le même esprit créatif que Tornatore a abordé le montage du film, aussi musical que l’était Morricone. Dans un maëlstrom d’images et de sons, le cinéaste agrège ainsi une matière qui semble infinie : celle d’une vie passée au service de son art, à tel point que l’Italien fut nommé compositeur le plus productif de son temps. Peu surprenant lorsque défilent les morceaux de cinéma qui l’ont rendu célèbre, et en premier lieu les westerns fiévreux réalisés par Sergio Leone. Moins simple best-of que montage alternatif et inspiré, Ennio propose ainsi de revisiter une filmographie très diverse et pourtant incroyablement cohérente ; c’est que les films y forment la constellation musicale d’un seul homme.

^{Visuel de couverture : Ennio | Copyright Le Pacte}