Festival de Cannes 2022

3 choses à savoir sur l’affiche de la 75ème édition

UN FILM CULTE

On se souvient des élégantes évocations de La Pointe Courte d’Agnès Varda et de Pierrot le fou de Jean-Luc Godard composées par la graphiste Flore Maquin en 2018 et 2019, qui mettaient subtilement en valeur ces deux œuvres majeures du patrimoine cinématographique français.

Cette année, le Festival a choisi de rendre hommage à un film américain et pas des moindres, puisqu’il s’agit du cultissime Truman Show (1998) réalisé par Peter Weir. On y suit le quotidien de Truman Burbank (impérial Jim Carrey), vedette à son insu d’une émission de télé-réalité. Vous l’aurez sans doute reconnu, tant ce plan, issu de la séquence finale du film, est inscrit dans la mémoire cinéphile collective.

UN ATELIER FRANCOPHONE DERRIÈRE SA CRÉATION

Hartland Villa, atelier de création visuelle basé à Paris et Bruxelles, étaient déjà derrière l’amusante affiche de la 74^ème édition. Une création simple et efficace, en hommage à Nola Darling n’en fait qu’à sa tête (1985), qui représentait son réalisateur Spike Lee levant les yeux en direction des palmiers de la Croisette. En parallèle de leur travail sur l’identité visuelle du Festival de Cannes, l’atelier dirige aussi depuis plusieurs éditions celle du festival du film documentaire Cinéma du Réel, à Paris.

POURQUOI CE FILM ?

Depuis la révélation de l’identité visuelle de cette 75^ème édition, les spéculations vont bon train : Jim Carrey serait-il le Président du Jury ? L’an dernier, c’est Spike Lee, président du Jury, qui figurait sur l’affiche : une première dans l’histoire du Festival.

Si la composition du jury doit être révélée dans les jours à venir, le Festival émet cependant une tout autre justification à ce choix : « Comme l’inoubliable Truman incarné par Jim Carrey qui frôle du bout des doigts son horizon, le Festival de Cannes prend acte de l’extrémité d’un monde pour l’appréhender à nouveau. […] Crise climatique, catastrophes humanitaires, conflits armés : les motifs d’inquiétude sont nombreux. […] Et si Truman, par cette montée, échappe au mensonge, le Festival, par l’ascension de ses Marches rouges, propose d’entrer dans une salle de cinéma pour y découvrir la vérité des artistes. ». Un choix résolument dans l’ère du temps.

^{Visuels de couverture & Illustration : Jim Carrey – The Truman Show | Copyright Ciné Sorbonne}