De nos frères blessés

Vincent Lacoste bouleversant

Adapté du roman de Joseph Andras, De nos frères blessés relate le parcours de Fernand Iveton (Vincent Lacoste), un militant du Front de libération nationale, guillotiné par la France pendant la guerre d’Algérie pour sabotage. Ce second long métrage signé Hélier Cisterne (Vandal) alterne entre l’arrestation de Fernand et l’intense relation que ce dernier a vécu avec sa femme Hélène (Vicky Krieps).

ENTRE GRANDE ET PETITE HISTOIRE

La beauté du récit tient dans ce tiraillement entre engagements révolutionnaire et amoureux. Un écart dans lequel se débat le jeune Fernand, un Français pied-noir acquis au combat pour l’indépendance de l’Algérie.

Tandis que l’on célèbre les 60 ans des accords d’Évian, qui ont acté la fin de la guerre en 1962, Hélier Cisterne se penche sur le chaos de cette période dramatique avec, au milieu, le destin d’un homme ordinaire confronté à un contexte d’ébullition historique. En résulte un personnage qui passe de l’insouciance juvénile à une profonde radicalité d’esprit. Cette rigueur morale, Hélier Cisterne s’en saisit avec force et, par le cinéma, pour transcender le destin de Fernand à l’écran.

La partition de Vincent Lacoste, tout en sensualité tendue, offre à l’acteur récemment césarisé pour Illusions perdues, l’un de ses plus grands rôles, aux côtés d’une Vicky Krieps (Phantom Thread) dont le pouvoir de fascination est toujours aussi fort.

Visuel de couverture : Vincent Lacoste et Vicky Krieps – De nos frères blessés |Copyright Les Films du Belier/Laurent Thurin-Nal