Permis de construire

La Corse en 6 films flamboyants

Dans Permis de construire, un Parisien flegmatique (Didier Bourdon) décide d’accomplir la dernière volonté de son père récemment décédé : construire la maison de ses rêves sur le terrain qu’il avait acheté à cet effet. Seul problème : celui-ci se trouve en Corse et le nationalisme exacerbé des habitants de l’île risque bien de faire barrage à cet étranger, comme à son projet d’installation. Avec un humour corrosif, Éric Fraticelli signe une « comédie régionale » truculente et donne à voir le quotidien d’un territoire relativement peu exploré au cinéma.

Pour l’occasion, la rédaction a sélectionné 6 films parmi les plus marquants tournés sur l’île :

L’ENQUÊTE CORSE (2004)

Après les comédies culte La Cité de la peur (1994) et Le Boulet (2002), Alain Berbérian s’empare du duo d’anthologie formé par Christian Clavier et Jean Reno, incontournable depuis Les Visiteurs en 1993, et le catapulte en Corse. Dans la veine parodique qui a fait la renommée du cinéaste, le film singe les James Bond et se joue des clichés liés à la mafia régionale. À noter que l’acteur-réalisateur de Permis de construire, Éric Fraticelli, campe un personnage hilarant dans L’Enquête corse.

UNE VIE VIOLENTE (2017)

Avec Les Apaches (2013) puis Une Vie violente, Thierry de Peretti, dont le nouveau film Enquête sur un scandale d’État est actuellement en salles, est devenu l’un des plus fiers représentants de la Corse. Ces deux films, sans compromis, donnent ainsi à voir toute la complexité politique de ce territoire. Dans le remarquable Une Vie violente, il s’intéresse à des groupuscules nationalistes qui, dans les années 90, sont allés jusqu’au terrorisme. En résulte un vrai geste de cinéma, entre ampleur romanesque et gravité plus intimiste.

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LES RANDONNEURS (1997)

Le premier volet des Randonneurs, réalisé par Philippe Harel, est un bijou de comédie incisive portée par un Benoît Poelvoorde en forme olympique. Ce dernier interprète un guide fantasque qui va entraîner une troupe d’amateurs sur les routes escarpées du GR20 et leur faire vivre des vacances d’enfer, entre coups de gueule mémorables et chassé-croisé amoureux. On salue également la performance de Karin Viard, inoubliable en randonneuse du dimanche à l’humeur orageuse.

ADIEU PHILIPPINE (1962)

Outsider de la Nouvelle Vague, Jacques Rozier (Du côté d’Orouët) signe en 1962 ce film épatant, qui illustre à lui seul la révolution cinématographique en marche à l’époque. D’une insolente liberté, le film suit un trio de jeunes gens, dont un garçon sur le point d’effectuer son service militaire en Algérie. Ce dernier profite entre amis de vacances ensoleillées en Corse, ses dernières avant le grand départ. D’une malice à toute épreuve, Adieu Philippine reste aujourd’hui l’un des plus beaux « contes d’été » du cinéma français.

JOUEUSE (2009)

La réalisatrice Caroline Bottaro offre un rôle sur-mesure à la grande Sandrine Bonnaire, ici délocalisée en Corse dans la peau d’une femme de chambre modeste, qui rappelle par endroits son rôle dans La Cérémonie de Claude Chabrol (1995). Cette dernière mène une vie très effacée, jusqu’au jour où elle se prend de fascination pour le jeu d’échecs de ses patrons. Débutent alors pour elle une passion et un apprentissage dévorants, qui vont changer à jamais son rapport au monde.

APNÉE (2016)

Premier long métrage de Jean-Christophe Meurisse avec la troupe des Chiens de Navarre, suivi depuis peu par le cruel Oranges sanguines, Apnée est à prendre au sens le plus littéral du terme puisque le film est pensé comme 1h30 d’apnée en Absurdie, territoire où un « trouple » déluré traverse la France et s’adonne à une jouissive orgie anarchiste. Imprévisible, son récit libertaire nous fait ainsi voyager jusqu’aux plages de l’île de Beauté…

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Visuel de couverture : Permis de construire | Copyright 2021 Marvelous Productions/France 3 Cinéma