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Kill Bill : volume 1
Jeu de massacre
Le quatrième film de Quentin Tarantino, une histoire de vengeance écrite pour Uma Thurman, est sa déclaration d’amour au cinéma de genre, plus exactement à tous les cinémas de genre. À voir ou revoir en séance UGC Culte le jeudi 24 février.
UGC Culte
Le quatrième film de Quentin Tarantino, une histoire de vengeance écrite pour Uma Thurman, est sa déclaration d’amour au cinéma de genre, plus exactement à tous les cinémas de genre. À voir ou revoir en séance UGC Culte le jeudi 24 février.
Kill Bill : Vol 1 - Jeu de massacre
Six ans séparent Kill Bill de Jackie Brown, sorti en 1997. À Hollywood, on commence à dire que le triomphe de Pulp Fiction lui est monté à la tête et qu’il a perdu l’inspiration. Les rumeurs redoublent…
Au printemps 2000, dans une fête organisée par Miramax, Tarantino discute avec Uma Thurman de cette histoire de vengeance féminine qu’ils avaient esquissée sur Pulp Fiction. Il lui promet de lui envoyer un scénario pour ses 30 ans, dans les quinze jours. Elle recevra bien le scénario mais… un an et trois mois plus tard !
L’histoire d’une tueuse professionnelle que son ancien employeur (le Bill du titre) croit laisser pour morte le jour de son mariage, mais qui, sortant du coma quatre ans plus tard, cherche à éliminer ses agresseurs l’un après l’autre. Le scénario ravit l’actrice, mais elle est enceinte. Tarantino décide de l’attendre comme, dit-il, « Sternberg aurait attendu Marlene Dietrich ».
Alors que Jackie Brown, plus mature, plus émouvant et moins cynique, semblait marquer un virage dans sa carrière, Tarantino a en fait choisi – à cause de son demi-échec public ? – de plonger à corps perdu dans ces films de combats asiatiques qu’il adore, et de réaliser « un grand film d’action » avec des scènes hallucinantes qu’il veut diriger lui-même – celle où Uma Thurman affronte 88 gardes du corps nécessitera huit semaines de tournage !
Pour être au plus près de son rêve de cinéma, Tarantino compose, comme à son habitude, un casting en béton (Lucy Liu, Vivica A. Fox, Daryl Hannah, David Carradine, Michael Madsen…), tourne aussi en Chine et au Japon, puis fait appel à des maîtres en arts martiaux et… en animation, puisqu’il a aussi prévu une séquence animée – mais sur un air d’harmonica, merci Ennio Morricone ! Prévu pour 89 jours et 39 millions de dollars, le tournage en durera finalement 155 et atteindra les 55 millions.
Deux films pour le prix d’un
Le résultat est cependant si spectaculaire que Miramax décide d’en faire deux films de deux heures environ ; le premier sort à l’automne 2003, le second au printemps 2004. Dans ce premier volume à la B.O. évidemment géniale, Tarantino fait feu de tout bois tout en restant lui-même : ce ne sont pas seulement les méchants qu’il décapite, c’est aussi à la grammaire traditionnelle, aux conventions et au « cinématographiquement correct » qu’il règle ses comptes.
Avec une stupéfiante maîtrise, il mélange les genres, les tons, les formats, les styles, les émotions (et même les chapitres de son histoire !), et surtout il raconte scène après scène que le cinéaste brillant qu’il est devenu n’a rien oublié de son bonheur lorsqu’il dévorait, jeune homme, les films de Hong-Kong, d’Italie ou d’ailleurs.
Il n’a qu’un objectif : partager cette jubilation avec le spectateur, lequel éprouve un sentiment rare et délicieux, celui d’être à la fois plongé dans une histoire passionnante et de ne jamais oublier qu’il est au cinéma. D’ailleurs, l’étonnante révélation à la fin du film vous donnera assurément l’envie de voir la suite…
Texte de Jean-Pierre Lavoignat – Visuels de couverture & illustration : Uma Thurman – kill Bill Vol 1 | Copyright TFM Distribution
En salles le
26 novembre 2003
26 novembre 2003