Les Vedettes

Notre top des duos comiques français

Dans Les Vedettes de Jonathan Barré, Grégoire Ludig et David Marsais campent un duo pathétique, planté entre deux rayons d’un magasin d’électroménager. Le premier, Daniel alias Ludig, est un aspirant chanteur version guinguette populaire, accro à un ersatz de l’émission « Le Juste Prix ». Le second, Stéphane alias Marsais, est « l’employé du mois », être aussi naïf que passionné par l’électroménager. Le jour où les deux hommes allient leur potentiel à l’occasion d’un jeu télé, c’est inévitable : ils deviennent des vedettes… à moins qu’ils ne soient plutôt les dindons de la farce.

S’ils se sont rencontrés dès l’enfance et ont débuté à la radio, à l’image de la bande à Fifi, en salles avec Super-héros malgré lui, c’est sur YouTube que Grégoire Ludig et David Marsais se sont imposés grâce à leurs sketches parodiques. « Vers l’infini et au-delà », le tandem a ensuite cartonné à l’écran avec La Folle Histoire de Max et Léon, puis au sein du cinéma absurde de Quentin Dupieux avec Au poste! (Ludig uniquement) et Mandibules.

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À l’occasion de la sortie des Vedettes, petit panorama des duos d’enfer qui ont marqué l’histoire du cinéma français :

LOUIS DE FUNÈS ET BOURVIL

Lorsqu’ils tournent La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara (1956), de Funès et Bourvil ne le savent pas encore mais ils s’apprêtent à devenir des stars de l’humour. Et la volonté du cinéaste Gérard Oury de réaliser des comédies mêlant saillies verbales et action n’y est pas pour rien. De cette alliance naissent Le Corniaud (1965) puis La Grande Vadrouille (1966), immenses succès populaires français, et ce grâce à l’épatante complémentarité du duo central.

ÉRIC ET RAMZY

La légende dit qu’Éric et Ramzy, alors logisticien et vendeur, se sont rencontrés dans un bar en 1994. Leur humour « match » tant qu’ils se produisent au théâtre avec un comique absurde très reconnaissable. Ces fans invétérés de Jim Carrey explosent à la télé avec la série H (1998) puis au cinéma dans La Tour Montparnasse infernale (2001). Devenus auteurs à part entière, ils signent des œuvres qui leur ressemblent, seul (Platane et Problemos pour Éric) ou en duo (Seuls Two).

PIERRE RICHARD ET GÉRARD DEPARDIEU

Si le duo formé par Pierre Richard et Gérard Depardieu n’a rien d’évident au premier abord, le cinéaste Francis Veber va pourtant l’immortaliser entre 1981 et 1986 (dans La Chèvre, Les Compères puis Les Fugitifs) en jouant sur la disharmonie physique entre les deux acteurs. Ce tandem se compose en effet du « simplet » Richard et du « lucide » Depardieu, exaspéré par le premier. De ce concept naîtra plus tard l’ultra culte Le Dîner de cons (1998), du même réalisateur.

GÉRALDINE NAKACHE ET LEÏLA BEKHTI

En 2010, un tandem féminin fait irruption dans le cinéma français avec Tout ce qui brille, une comédie mélancolique autour de deux banlieusardes qui se rêvent en divas parisiennes. Écrit et réalisé par Géraldine Nakache, le film l’illustre aux côtés de sa complice Leïla Bekhti. Après un premier grand succès public, l’attachant duo revient sur les écrans avec les pétillants Nous York (2012) puis J’irai où tu iras (2019), à nouveau mis en scène par Nakache elle-même et soulignant l’amour du chant porté par les deux amies.

AGNÈS JAOUI ET JEAN-PIERRE BACRI

Leur rencontre, en 1987, est un coup de foudre intime et artistique ; inséparables, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri écrivent – avec un humour caractéristique – pour le théâtre (Cuisine et dépendances) avant de mettre leur plume au service d’Alain Resnais pour Smoking/No Smoking (1993) ou On connaît la chanson (1997). Leur duo iconique tient surtout à leurs réalisations tragi-comiques, parmi lesquelles Le Goût des autres (récompensé de quatre César) et Place publique (2018), achevé trois ans avant le décès de Jean-Pierre Bacri en janvier 2021.

MICHAËL YOUN ET VINCENT DESAGNAT

Trublions du « Morning Live » entre 2000 et 2002, Youn et Desagnat sont les représentants d’un humour trash, aussi grossier que grotesque, immortalisé par les comédies La Beuze (2003) puis Les Onze Commandements (2004), toutes deux réalisées par François Desagnat (frère de Vincent) et Thomas Sorriaux. Outre ses exploits au cinéma, le tandem a constitué le groupe parodique Fatal Bazooka, dont les titres Fous ta cagoule ou Parle à ma main (en featuring avec Yelle) ont comptabilisé des millions d’écoutes.