MY HERO ACADEMIA

Quand les animes s’exportent en France

Les sorties françaises de My Hero Academia (en salles cette semaine) et Jujutsu Kaisen 0 (annoncé prochainement) soulignent l’intérêt grandissant de l’Europe et des États-Unis pour la culture des animes japonais, longtemps relégués à la télévision sans passer par la case cinéma. Certains titres parmi les plus célèbres ont pourtant marqué la pop culture de leur empreinte et se sont imposés dans notre paysage audiovisuel ; en témoignent ces exemples d’adaptations de mangas ayant connu une sortie en salles.

COWBOY BEBOP, LE FILM (2003)

Créé en 1998 par Shin’ichirō Watanabe, l’anime culte Cowboy Bebop met en scène une troupe de chasseurs de primes qui, en 2071, parcourt la galaxie à bord du vaisseau Bebop. Les raisons de son succès ? Le film propose un intelligent mélange des genres ainsi qu’une science de la référence que ne renierait pas Tarantino. Après tout, la saga applique la mythologie du Far West à un univers cosmique ! C’est ainsi qu’en 2003, le long métrage (qui s’insère entre deux épisodes de la série) gagne les salles françaises, fait rarissime à l’époque.

KEN 1, L’ÈRE DE RAOH (2008)

Les « enfants des années 80 » se souviennent peut-être de l’anime Ken le survivant, diffusé dans le Club Dorothée à l’époque. Un choix de programmation qui a rapidement valu la censure à la série, en raison de son contenu jugé violent. Créée en 1983 par le dessinateur Tetsuo Hara et le scénariste Buronson, elle est pourtant plus mature qu’elle n’en a l’air ; sous ses allures de manga sous stéroïdes, elle dépeint les aventures d’un justicier adepte d’arts martiaux dans un monde post-apocalyptique. En 2008, un long métrage adapté de la série originelle sort en France et conquiert une nouvelle génération de spectateurs.

ONE PIECE: STRONG WORLD (2011)

Avec 490 millions d’exemplaires vendus depuis sa création en 1997 par Eiichirō Oda, il s’agit du manga le plus plébiscité au monde. Situé dans un univers océanique, One Piece met en scène Monkey D. Luffy, un ado coiffé d’un chapeau de paille dont le rêve est de devenir un grand pirate. Au cours de ses (longues) aventures, à raison d’un chapitre publié par semaine, il va se constituer un équipage afin de mettre la main sur le plus convoité des trésors. Après neuf longs métrages restés inédits en France, Strong World a été le premier film à conquérir l’Hexagone… mais certainement pas le dernier.

SILENT VOICE (2018)

Changement de registre avec ce film unique, réalisé par Naoko Yamada et adapté d’un manga à succès créé par la jeune Yoshitoki Oima en 2013. Cette fable donne à voir le calvaire vécu par Nishimiya, une jeune fille sourde humiliée par Ishida, un camarade de classe qui, dénoncé pour son comportement, devient à son tour le bouc émissaire de l’école. En grandissant, les remords du garçon le poussent à apprendre la langue des signes. Il se met alors en tête de retrouver Nishimiya… Ce long métrage d’un lyrisme déchirant est sorti en 2016 au Japon, avant de trouver le chemin des salles françaises deux ans plus tard.

DRAGON BALL SUPER: BROLY (2019)

Phénomène de la pop culture, Dragon Ball était à l’origine un manga en 42 volumes – dont le premier fut publié en 1984 – signé Akira Toriyama. L’univers s’est ensuite développé dans les sphères de l’animation et surtout du jeu vidéo ; on compte d’ailleurs plus de 80 titres à ce jour. L’histoire de base ? Son Goku, un enfant amateur d’arts martiaux qui se voit bientôt doté d’une force surhumaine. Ayant fait ses armes en France dans le Club Dorothée, la série animée a (littéralement) grandi avec son héros qui, dans Dragon Ball Z puis Super, passe à l’âge adulte. Broly, film issu de cette dernière franchise, a battu des records au box-office français en 2019, talonnant presque Captain Marvel…