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LES PROMESSES
Reda Kateb et Thomas Kruithof en interview

Après un premier film prometteur, La mécanique de l’ombre (2017), Thomas Kruithof explore l’appareil politique avec une acuité remarquable dans Les Promesses. Rencontre avec un jeune réalisateur au propos affuté et son talentueux interprète principal, Reda Kateb.

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LES PROMESSES - Reda Kateb et Thomas Kruithof en interview - ILLIMITÉ

Thomas, pourquoi avoir choisi la sphère politique pour l’intrigue de ce deuxième long métrage ?

Thomas Kruithof : J’avais envie de tutoyer – avec ces personnages – la possibilité du courage politique, d’explorer la complexité qui se joue dans le cerveau d’un.e élu.e, entre son éthique personnelle, son engagement, son histoire et ses ambitions, ses failles… Je savais que le territoire du film devait être celui de la politique locale et, avec mon co-scénariste Jean-Baptiste Delafon, nous avons rapidement abouti à cette idée d’un duo, cette relation forte entre une maire qui va bientôt terminer son mandat, sa carrière politique, et son protégé, son directeur de cabinet, que campe Reda Kateb.

On constate une vraie difficulté à mener à bien un projet politique, même à de hauts niveaux, tant les ramifications du pouvoir sont complexes. Parlez-nous du travail de recherche que vous avez effectué pour la préparation du film.

Thomas Kruithof : Jean-Baptiste Delafon (Baron noir) avait déjà travaillé sur une histoire qui abordait les problèmes d’urbanisme et de logements insalubres. En partant de cette thématique, nous sommes allés à la rencontre de plusieurs maires et directeur.rice.s de cabinet de villes pauvres de la grande couronne parisienne. Le film a demandé beaucoup de documentation et nous avions pour enjeu de retranscrire la richesse de la vie politique, la façon dont une décision – en l’occurrence celle de sauver ou non une cité – peut résonner avec de très nombreuses personnes à différents endroits des strates concernées. Cela se joue en partant d’abord des habitants, des citoyens avec, au centre, l’élu et son collaborateur, et en gagnant les hautes sphères du pouvoir. Il y a eu un travail de ciselage, d’épuration du réel, pour retranscrire la richesse des tractations en 1h45.

La thématique du logement est un matériau visuel très riche, avec tous ses niveaux et escaliers…

Thomas Kruithof : Oui, je m’en suis rendu compte en me baladant dans les décors, en remarquant le très grand nombre d’escaliers présents dans le film. C’est un motif naturel qui s’est imposé et le film m’apparaît vertical comme un long escalier. Il y a la maire qui est vraiment au milieu de la vie politique, de l’échiquier, qui connaît les prénoms des habitants, leurs problèmes, qui peut avoir une relation de confiance avec eux, laquelle peut devenir de la méfiance, voire de la colère, et qui a parfois moins de pouvoir que ce qu’on lui prête. De l’autre côté, on trouve la vision des hautes sphères, un peu plus technocratique, Parisienne et distante du terrain. La maire incarne le point de jonction.

On a l’impression d’un vrai travail sur l’équilibre entre les cheminements des personnages et l’envie que le spectateur possède une vue d’ensemble des jeux de pouvoir en place.

Thomas Kruithof : Le film prend l’allure d’un échiquier ou d’un champ de bataille, où chacun défend sa propre vision du terrain, ses propres intérêts, sa propre ambition, etc. C’est un combat d’intelligence où l’on n’arrive jamais vraiment à s’entendre, à se comprendre. L’action politique, c’est savoir convaincre et c’est ce que ces personnages cherchent à faire à travers tous les rapports de force en place dans le film. J’ai essayé d’instaurer une égalité de traitement pour avoir une vision un juste, et non manichéenne, de chacun de ces acteurs, mais ils se trouvent tous dans des couloirs, tendus vers leurs ambitions. Le spectateur est le seul capable de comprendre tous ces points de vue, grâce à la porosité du film qui permet de se rendre d’un endroit à l’autre. Dans le montage et la mise en scène, il y a cette idée de capter l’énergie des personnages, qu’elle nous emmène d’une scène à l’autre, comme un mouvement continu qui ne fait que s’accélérer au fur et à mesure qu’on avance dans le film.

 

Reda, parlez-nous de votre rencontre avec Thomas Kruithof puis de la manière dont vous avez approché votre personnage.

Reda Kateb : Je ne connaissais pas personnellement Thomas, mais j’avais vraiment beaucoup aimé son film La mécanique de l’ombre. J’avais donc un style et un mode de récit en tête en lisant le scénario des Promesses. Je n’avais jamais joué d’homme politique et j’avais très envie de donner la réplique à Isabelle Huppert. Par ailleurs, il y a quelque chose qui me touche dans le fait que ce soit un film sur des personnages politiques qui ne sont pas complètement séparés de la vie des habitants. J’étais intéressé par l’exploration de toutes les strates et des différents milieux qui sont en jeu lors d’une décision comme celle-là, à savoir l’obtention d’une subvention pour rénover une cité.

Reda, votre personnage, Yazid, est efficace mais discret. On ne sait rien de sa vie privée et il entretient une déférence envers sa supérieure, Clémence, peut-être plus qu’envers les immeubles à défendre. Comment avez-vous préparé ce duo ?

Reda Kateb : Surtout pas en en parlant, en tout cas. Avec Isabelle, c’est dans le jeu qu’on se trouve, et puis chacun se raconte une histoire sur son rôle, sur son parcours. Chacun entretient aussi un rapport privilégié avec le metteur en scène. On a plus parlé de la pluie et du beau temps, de la série qu’on avait vue la veille en dehors des prises… Je préfère ces rapports-là entre acteurs plutôt que de déballer sa propre cuisine et de théoriser dessus. Et puis, je trouve qu’on emprisonne vite des choses dans des mots ou des concepts. Notre travail est aussi d’être très ouverts, de ne pas forcément nommer les choses. C’est le spectateur qui, je l’espère, ressent quelque chose et peut mettre des mots sur ce sentiment. Il y a beaucoup de couleurs dans le rapport qu’entretiennent nos deux personnages qui, au début du film, se trouvent à une espèce de point d’équilibre dans leur relation mais qui vont vivre des moments de conflits. Ils ne seront plus jamais les mêmes après cette histoire.

Thomas Kruithof : Oui, ils ont probablement beaucoup de choses à se dire mais ils ont résolu une partie de la fracture qu’il y a eu entre eux grâce à l’action, via l’engagement qu’ils ont pris d’aller jusqu’au bout, avec leur cerveau, mais surtout beaucoup avec leurs tripes.

On devine Yazid ambitieux mais fidèle, porté par cette idée d’engagement, de parole. Qu’est-ce que vous évoque le titre, Les Promesses ?

Reda Kateb : Je l’aime beaucoup car il dit tant du rapport entre la politique – ou les politiques – et nous, les citoyens, les administrés. Le titre évoque le fait que, quand elles se font au niveau local, les promesses sont plus difficiles à ne pas tenir car on est sans cesse en rapport avec les habitant, on se trouve dans un rapport au politique très concret, sans filet. Ces politiques ne sont pas des gens qui vivent dans des globes isolés de la population, bien au contraire. À chaque promesse, c’est un pion qui avance, mais il y a aussi un personnage à qui ça peut faire défaut, parce que faire une promesse, c’est générer des attentes. Il est très intéressant de voir ce que ça produit humainement. Les attentes, c’est l’espoir, c’est la valeur d’échange en politique. C’est grâce à ça que les politiques sont élus et, en même temps, toutes les promesses ne peuvent évidemment pas être tenues.

Le titre évoque aussi la pluralité de points de vue, les promesses que l’on se fait dans la vie : « Qu’ai-je envie de faire, qui ai-je envie d’être ? ». On s’aperçoit qu’entre déchanter ou devenir cynique, il y a d’autres voies. Les personnages du film ne sont ni résignés, ni dans une illusion. Tout en étant dévoués, ils entretiennent aussi leurs propres ambitions personnelles. Il y a plein de niveaux à explorer, ce qui représente une nourriture très complexe, très riche, pour un acteur.

LES PROMESSES
En salles le
26 janvier 2022