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NEXT DOOR
Essai réussi pour Daniel Brühl
À 43 ans, l’acteur germano-espagnol Daniel Brühl (Good Bye, Lenin !) réalise son premier film, où il incarne un savoureux ersatz de lui-même.
À 43 ans, l’acteur germano-espagnol Daniel Brühl (Good Bye, Lenin !) réalise son premier film, où il incarne un savoureux ersatz de lui-même.
NEXT DOOR - Essai réussi pour Daniel Brühl - ILLIMITÉ
Daniel est un acteur star qui tourne à l’international ; il parle plusieurs langues, occupe un luxueux appartement berlinois avec sa compagne et ses enfants, et s’apprête à passer une audition pour un rôle dans un film de superhéros. Tandis qu’il patiente dans un café avant de se rendre à l’aéroport, un homme qui dit être son voisin ne tarde pas à lui révéler qu’il l’observe et qu’il connaît des vérités dérangeantes à son sujet…
Détrompez-vous, ceci n’est pas une biographie de Daniel Brühl mais bien le synopsis de son premier film en tant que réalisateur. À vrai dire, nombreux sont les échos entre son personnage de fiction et lui-même : à 25 ans, l’acteur est révélé pour son rôle dans Good Bye, Lenin ! (2003), un drame de Wolfgang Becker sur la difficulté qu’ont eu les Allemands de l’Est à s’adapter à la réunification après la chute du mur. Ce succès précoce lui ouvre les portes d’une carrière internationale, tout en sachant qu’il parle plusieurs langues dont l’anglais, l’espagnol, l’allemand et le français. Il tourne dès lors pour Paul Greengrass (La Vengeance dans la peau), Quentin Tarantino (Inglourious Basterds), Julie Delpy (La Comtesse) puis dans des films de superhéros comme Captain America : Civil War des frères Russo.
Un face-à-face à l’ambition méta
C’est nourri de ces expériences que Daniel Brühl a écrit « son » personnage de Next Door, un acteur baignant dans une opulence presque obscène. Son voisin Bruno (interprété par Peter Kurth, qui lui donnait déjà la réplique dans Good Bye, Lenin !) est un homme issu de l’Allemagne de l’Est, et dont le ressentiment vis-à-vis des inégalités s’est transformé en obsession voyeuriste. Le voilà déterminé à briser l’apparent bonheur de Daniel, moins physiquement que symboliquement, puisque le film est tout entier consacré à la joute verbale entre ses protagonistes. En résulte un huis clos tendu, où l’acteur-réalisateur n’hésite pas à cabosser son image dans un exercice masochiste. C’est cette mise en abyme qui confère à Next Door toute sa singularité corrosive, et nous laisse sur une certitude : Daniel Brühl, comme tout bon cinéaste, ne recule devant rien, surtout pas devant les défis les plus périlleux.
Visuel de couverture : Daniel Brühl – Copyright 2021 Amusement Park Film GmbH / Warner Bros. Ent. GmbH / Reiner Bajo
En salles le
29 décembre 2021
29 décembre 2021